Pour Manuel Valls, être antisioniste sans être antisémite, "ce n’est pas possible".

jeudi 25 septembre 2014.
 

Manuel Valls, le 18 septembre 2014 : « se dire antisioniste ou nier le droit à l’existence de l’Etat d’Israël en voulant éviter l’accusation d’antisémitisme n’est pas possible ».

Les militants de la cause palestinienne apprécieront. Hier soir, jeudi 18 septembre, le Premier ministre, invité à assister à une présentation de vœux à la grande synagogue de la Victoire à Paris, organisée par le Consistoire central, a affirmé devant un millier de personnes : « se dire antisioniste ou nier le droit à l’existence de l’Etat d’Israël en voulant éviter l’accusation d’antisémitisme n’est pas possible ».

Déjà, en mars dernier, lors d’un rassemblement à Paris pour dénoncer l’antisémitisme, Manuel Valls avait déclaré que « l’antisémitisme se nourrissait de l’antisionisme ». Pour Michèle Sibony, « juive et antisioniste », membre de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), Manuel Valls, « joue sur les mots comme tous ceux qui soutiennent bec et ongles l’Etat d’Israël ». « Faire croire, comme le fait Manuel Valls, qu’en attaquant la politique israélienne c’est demander la destruction physique de l’état d’Israël est une méthode bien connue : elle vise à faire taire toute critique d’Israël ».

« Les antisionistes que nous sommes, continue Michèle Sibony, nient le caractère juif de l’Etat d’Israël parce qu’il provoque le racisme des Palestiniens sur leur terre ». « D’entrée de jeu, la loi du retour est accordée aux juifs alors qu’il est refusé aux réfugiés palestiniens, malgré les lois votés à l’ONU », embraie-elle encore.

« Nous demandons la désionisation de l’Etat juif, insiste la militante, c’est-à-dire que nous sommes favorables à un Etat pour tout le monde. Manuel Valls se prétend républicain, mais il refuse les règles de la République pour Israël. Ce que nous voulons c’est une République, où tous les citoyens seraient égaux ». « Quand il était maire d’Evry, au début des années 2000, il nous avait reçu en grande pompe », se souvient encore Michèle Sibony.

Effectivement, l’actuel chef du gouvernement dénonçait à l’époque avec ardeur la politique colonialiste de l’Etat d’Israël. « Le parcours de Manuel Valls est un parcours de lutte contre l’injustice en Palestine vers la revendication de l’injustice », se désole encore Sibony.

Nadir Dendoune


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