LE RECUL DU GOUVERNEMENT SUR LE CPE EST UNE PREMIERE VICTOIRE (Attac France)

vendredi 14 avril 2006.
 

La mobilisation intergénérationnelle, de la jeunesse, lycéens, étudiants, des salariés, de l’entité syndicale la plus large et des chômeurs a gagné : elle a fait reculer un gouvernement arrogant, autoritaire et répressif. Il a été contraint de supprimer le CPE (article 8 de la loi sur « l’égalité des chances »).

Les 3 millions de personnes qui ont manifesté, les lycéens et les étudiants qui ont mené sans relâche des actions durant ces dernières semaines, les militants d’Attac qui ont participé à ces mobilisations, peuvent se réjouir de ce résultat.

Toutefois ce recul du gouvernement ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt , le gouvernement et le MEDEF ne renonçant aucunement à leur objectif de précarisation de l’emploi et de destruction du Code du Travail. Mais la victoire populaire sur le CPE et le rapport des forces qui l’a imposée leur rendent la tâche plus difficile.

D’ailleurs, la loi sur « l’égalité des chances » n’est pas abrogée. Or elle contient de dangereuses mesures, l’apprentissage à 14 ans, l’autorisation du travail de nuit à 15 ans, le chantage à la suppression des allocations familiales, etc.

- Le CNE, lui, est adopté depuis août 2005. Or, il contient les mêmes tares que le CPE puisqu’il institue le salariat précaire, jetable, une main d’ouvre pas chère et corvéable à souhait.

- La refonte des Zep (zones d’éducation prioritaire), qui est présentée par le gouvernement Chirac-De Villepin-Sarkozy comme une réponse palliant les inégalités scolaires, est en réalité une anarque. Ce sont, en effet, les Zep/EP3 qui réduiront leurs moyens en fournissant des heures d’enseignement aux Zep/EP1 situées dans les quartiers encore plus en difficulté. Sous couvert de solidarité, le gouvernement veut opposer les plus exclus aux exclus, les plus pauvres aux pauvres..

Nous ne nous faisons aucune illusion. La politique gouvernementale continuera par tous les moyens à chercher à imposer la précarité, la remise en cause des droits du travail et des acquis sociaux. Tout simplement parce qu’elle procède de la même logique néolibérale que celle mise en ouvre par l’Union européenne, dans le cadre de la stratégie de Lisbonne.

Avec les organisations étudiantes, lycéennes et les syndicats, Attac exige l’arrêt des poursuites contre les manifestants incarcérés et/ou inculpés.

Nous avons dit NON au TCE, NON à la Directive Bolkestein, NON au CPE. Nous continuerons de dire NON : à la précarité, au néolibéralisme. Les soutiens que le mouvement anti CPE a reçu de la part des mouvements sociaux des pays européens et des Attac d’Europe nous encouragent à poursuivre la résistance et les mobilisations.

Pour maintenir la pression, Attac appelle à la mobilisation de toutes et tous.

Le Bureau d’Attac France, Montreuil, le 11 avril 2006

— - Liste d’information d’Attac France 01.41.58.17.40 http://france.attac.org 66-72, rue Marceau 93100 Montreuil


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