Un projet de loi restreignant considérablement la liberté d’information a passé avec succès sa première lecture au parlement ukrainien.
Ce mardi, le parlement ukrainien a adopté un projet de loi lié à la "sécurité d’Etat". La loi n’est pas encore adoptée et doit encore franchir plusieurs stades de lecture, mais le processus semble aller très vite. En effet, le projet de loi n’a été rendu public que le 9 août, soit 4 jours avant l’adoption par le Parlement. Le texte doit être réexaminé jeudi.
Blocage provisoire ou définitif des médias
Le texte recense une longue liste de sanctions à imposer à ceux qui menacent "les intérêts nationaux et sécuritaires" de l’Ukraine. Parmi ces sanctions, figure le blocage possible de la diffusion de chaînes de télévision et de stations de radio, voire "la restriction ou la fin" d’activités médiatiques.
Le projet de loi s’attaque également au secteur des télécommunications avec :
"La restriction ou la fin des services de télécommunications et de l’utilisation des réseaux publics de télécommunications," en cas de menace.
De même, si les "intérêts nationaux" du pays sont jugés en danger, toutes les entreprises qu’elles soient ukrainiennes ou étrangères seraient passibles de poursuites ; et les individus menacés de sanctions.
Pour Reporters sans frontières, une "offense contre la liberté d’expression"
Alertée, l’ONG Reporters sans frontières a réagi dans un communiqué par la voix de Johann Bihr, chef du bureau Europe de l’Est :
"L’adoption définitive de cette loi représenterait une régression majeure de la liberté d’information en Ukraine. (...) Le projet de loi donne au Conseil national de sécurité et de défense (sous contrôle directe du président Petro Porochenko ndlr) des pouvoirs exorbitants pour ordonner toute forme de censure à partir de critères extrêmement vagues. Les principaux défis auxquels font face les autorités ukrainiennes ne doivent, en aucun cas, justifier une telle offense au droit constitutionnel et à la liberté d’expression."
Le gouvernement ukrainien n’est pas reconnu comme légitime dans certaines régions du pays particulièrement dans l’Est, toujours en proie à de violents affrontements entre ukrainiens et "séparatistes pro-russes".
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