La marche du 12 avril 2014 montre notre capacité à réagir, rassembler et agréger

samedi 19 avril 2014.
 

Le mot est à la mode : samedi nous avons fait de la pédagogie. Vis-à-vis du gouvernement bien sûr. Il n’écoute rien, ne comprend rien ! Alors nous avons répété le message des municipales. Nous avons parlé fort. Nous avons ajouté des sous-titres pour qu’il ne puisse plus ignorer l’existence d’une opposition de gauche à sa politique d’austérité. Mais nous sommes sans illusion : ce sont surtout les participants au défilé qui ont appris quelque chose. L a lutte change ceux qui y participent et ce mouvement est essentiel pour nous qui suivons le fil rouge de la révolution citoyenne. Les marcheurs ont d’abord (re)découvert leur force. « Combien sommes-nous ? » La question courait tout au long d’une marche bien trop longue pour que chacun puisse en éprouver l’ampleur. Le succès fut considérable. Avec au moins 100 000 participants dans un défilé qui a dépassé les quatre heures, c’est peu dire que nous ne sommes pas effacés. Au contraire ! Deux semaines seulement après des municipales exténuantes, cela prouve que nous avons du ressort.

Qu’avons-nous appris de plus ? Qu’il est possible de faire converger 200 organisations dans un front à la fois politique, syndical et associatif contre l’austérité. C’est assez inédit en France, en tout cas depuis le Front Populaire. Nous avons aussi gagné en capacité d’action collective. En venant de tout le pays, les marcheurs prennent l’habitude de répondre aux mots d’ordre de lutte de leurs organisations dans des délais de plus en plus difficiles. Nous sortons donc du 12 avril avec une capacité d’initiative renforcée. Parce que nous sommes dotés de l’outil qui permet d’agir, nous pouvons résister. Nous ne sommes pas désarmés, impuissants, condamnés à gémir. C’est la première condition pour construire un rapport de forces majoritaire. Il en est une seconde : notre capacité d’agréger et de rassembler. Outre le succès des cortèges syndicaux, cela a commencé à se dessiner samedi avec la participation de nombreux socialistes du rang et de l’eurodéputé PS Liem Hoang Ngoc ainsi que l’appel et le soutien de l’aile gauche des Verts.

La feuille de route est donc bien tracée. D’abord poursuivre dans les urnes le 25 mai la mobilisation populaire contre les politiques d’austérité. C’est l’urgence car il ne reste plus que quelques semaines mitées par les congés scolaires. Ensuite il sera l’heure d’organiser la convergence avec les écologistes et les socialistes de gauche engagés pour l’heure sur d’autres listes et saisir au bond le changement d’orientation extrêmement positif du NPA qui s’affirme désormais disponible pour des listes communes. La méthode efficace pour rassembler et ancrer notre démarche dans le peuple est bien éprouvée : ne pas dissocier la lutte sociale et le combat électoral, et les mener l’un comme l’autre dans l’esprit de donner au peuple « le sentiment de son unité croissante ».

Là encore la semaine dernière a été fructueuse puisqu’elle a entériné un accord au sein du Front de Gauche sur le programme des européennes et sur les premiers de liste dans les sept régions métropolitaines. Nous disposons également d’un candidat emblématique à la présidence de la Commission en la personne d’Alexis Tsipras qui défilait avec nous samedi. La discussion a donc abouti, faisant mentir les calculs de ceux qui espéraient que le Front de Gauche ne se relèverait pas de l’épisode des municipales. Nous avons encaissé le choc et l’on peut donc constater qu’alors que la majorité hollandaise se rétrécit, l’opposition de gauche résiste et mieux encore s’enracine. Une semaine décidément pleine de promesses à concrétiser dans la phase politique qui s’ouvre.


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