José Bové, un « béni oui-oui » au Parlement européen

samedi 22 mars 2014.
 

La guerre avec le pimpant Bové

Je ne sais pourquoi, un beau jour, le pimpant José Bové a pris son baluchon de combat contre moi. D’une radio à l’autre, les micros étant toujours alléchés par l’odeur du sang, il est allé colporter que j’étais le mauvais élèves de la classe au parlement européen, produisant les statistiques du site vert et rose « votewatch » qui les modifie d’ailleurs à mesure des besoins de ses commanditaires. Dans nos rangs la consigne fut d’abord « pas de bagarre avec José Bové ». Cela en mémoire de nos luttes communes du passé pour le non au référendum de 2005 et de mon passage à son procès, de la participation des camarades aux casserolades pour obtenir sa libération. Et ainsi de suite. Funeste erreur d’appréciation.

Comme je suis allé le trouver dès la première alerte pour tâcher de revenir à des relations normales, le pimpant José Bové se senti plus fort de ce qu’il enregistra comme un signe de faiblesse. Il redoubla de malveillances et persiflages. Atteint d’un lourd syndrome de Stockholm selon ses propres amis qui raillent son nouvel enthousiasme aveuglé pour les compromis européen, Bové finit par voir en moi son seul ennemi. D’autant qu’il appartient à cette aile d’EELV qui pense, en me tapant dessus, améliorer la pitance que les socialistes servent à leurs auxiliaires. Ceux-là haïssent aussi surtout les rapprochements que l’on observe un peu partout entre Les Verts et le Parti de Gauche, voir même avec l’abominable repaire de communistes qu’est dans leurs esprits fatigués le Front de Gauche. On se mit donc en mouvement, à regret, mais méthodiquement, comme tout ce qu’entreprend mon équipe. Je dis à regret, car autant la querelle me paraît indépassable avec Cohn Bendit et sa morgue si caricaturale, autant je la croyais apaisable avec Bové. On ouvrit la tranchée et on la nourrit d’abondantes munitions, finalement plus facile à trouver qu’on le croyait d’abord.

D’abord on décrypta les vantardises du prétendu « bon élève ». Il s’avère être un cancre ordinaire dans les classements d’autres sites mystérieusement bien moins cités mais pourtant beaucoup plus complets. C’est alors que Cohn Bendit, jaloux de l’intérêt que José Bové suscitait en m’accablant, se mit de la partie à son tour avec la démesure postillonnante qu’on lui connaît. Je l’ai donc inclu dans les feux de la riposte. Quand il y en a pour un il y en a pour deux. Car de fait, Bové et Cohn Bendit c’est Dupond et Pondu au Parlement européen. Même s’il est vrai qu’injurieux, sectaire, et vociférateur, le député allemand est plus lourd et visible que le français. N’empêche que ses résultats étaient tout aussi navrant que ceux de son compère ! Il ne peut guère pavoiser dès qu’on l’observe de près. Puis les deux agités ont trouvé médiatiquement rentables de m’imputer des votes qui ne sont pas les miens. Bien sûr, nous avons démenti à mesure.

Mais chacun connaît la force de contagion de la calomnie. Nous avons donc changé de méthode. Avec le même souci de parallélisme des formes, nous avons décidé de surligner les désaccords. Et bien sûr de procéder aux mêmes types d’amalgames chaque fois que l’occasion s’en présente sur la base de faits et de votes cette fois ci bien réels. Nous en sommes là. Du coup, la douce tranquillité de ces messieurs les « meilleurs que tout le monde », donnant des leçons à tous les autres, s’est vite retournée en une saine agitation. Car leurs camarades ont pu découvrir leurs votes très étranges sur le nucléaire, la prostitution, le marché carbone et combien d’autres choses instructives. Au point que ces messieurs sont dorénavant obligés de changer leur vote quand nous en révélons la turpitude. Comme ce fut le cas pour Bové qui a dû revenir sur son abstention sur le texte « Egalité homme femme » qui a permis à la droite de le faire repousser par le Parlement.

Mais le fond de l’affaire, c’est que José Bové file un très mauvais coton. Ses votes sur maints sujets sensibles en attestent. Et son livre paru récemment souligne crument le glissement idéologique de l’ancien ami et complice. C’est à présent un « béni oui-oui » comme les autres.


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