Défendons les petits commerces et les petites entreprises contre les grands groupes !

dimanche 9 mars 2014.
 

Les conséquences de la politique de l’offre et de l’austérité sont catastrophiques pour l’emploi et les parisiens. Les commerces de proximité, les artisans, les TPE-PME ont besoin d’une politique de la demande, d’augmentation du pouvoir d’achat pour relancer la consommation et remplir les carnets de commande !

Je souhaite défendre la diversité des petits commerces et de l’emploi. A Paris, de grandes enseignes commerciales sont en train d’uniformiser nos quartiers et trop de commerces de proximité, d’artisans et de TPE disparaissent.

Il n’y a pourtant aucune fatalité. Rien ne nous oblige aux politiques nationales et parisiennes actuelles qui sont toujours plus favorables aux grandes enseignes, aux grands groupes économiques, aux banquiers. Démontrons qu’une politique alternative est possible.

Vite, une révolution fiscale ! La hausse de la TVA en janvier 2014 va aggraver la récession alors que le pouvoir d’achat est déjà en berne du fait de la faiblesse des revalorisations du SMIC et du gel du point d’indice des fonctionnaires. Quelle aberration quand on sait que cette hausse sert à financer les cadeaux au patronat : 20 milliards en 2012, 35 milliards supplémentaires aujourd’hui ! Les patrons des grandes entreprises vont s’empresser, comme l’an dernier, d’augmenter les dividendes de leurs actionnaires ou leurs retraites chapeau sans relancer l’activité ni l’emploi. Pendant que la fiscalité des entreprises épargne les plus gros, les TPE-PME, artisans et commerçants sont très fortement mis à contribution. Au contraire, instaurons 14 tranches progressives de l’impôt, supprimons la hausse de la TVA et taxons bien plus les revenus du capital.

Vite, une loi pour la baisse des loyers ! L’explosion des loyers n’épargne pas les baux commerciaux et constitue la première difficulté économique à laquelle vous êtes confrontés. Or, il n’y a pas de fatalité à la logique spéculative immobilière. C’est pourquoi nous lançons une grande campagne pour exiger une loi qui encadre les loyers à la baisse. Cela concerne également les locaux des commerces et des entreprises. Aussi, nous nous opposons à la hausse des loyers des baux commerciaux que veulent imposer les bailleurs sociaux dans les quartiers réhabilités comme autour du tramway. La ville de Paris, majoritaire chez certains bailleurs, peut décider du gel des baux commerciaux !

Pour revitaliser nos quartiers, que la Ville préempte ! La ville, via la société d’économie mixte SEMAEST, a pour mission de favoriser l’activité économique dans les secteurs touchés par la mono-activité. En préemptant des locaux et les mettant à disposition, elle doit aider à maintenir et développer des commerces de proximité. Dans le 10e arrondissement, le dispositif Vital’Quartier est insuffisant et menacé par les restrictions budgétaires. Or la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités remet en question la capacité financière de la ville à préempter ces locaux commerciaux ! Cela représente un demi-milliard en moins pour le budget de 2014 de la ville de Paris. Je m’y suis opposée, le PS s’y est soumis. Il faut au contraire continuer à investir !

Refusons la concurrence des grandes enseignes qui attaquent notre droit du travail. Les grandes enseignes commerciales du parfum, du bricolage, de l’alimentation, veulent imposer la dérégulation du travail de nuit et du dimanche pour mieux imposer leur hégémonie commerciale et faire fermer un à un nos petits commerces de quartier. Nous savons parfaitement que cela est contraire à la défense de l’emploi et n’encourage que les contrats précaires. NKM, la candidate de l’UMP y est favorable et Anne Hidalgo et le PS la favorisent. Avec le Front de Gauche, je m’y oppose !

Défendons la proximité dans les marchés d’appel d’offre de la Ville ! Dans les discours officiels, tous les élus défendent les commerces, les TPE-PME et l’artisanat parisien. Mais dans les commissions d’appel d’offre, c’est toujours les moins chers et les plus gros qui remportent les « gros lots ». C’est une aberration sociale et écologique. Au contraire, la priorité doit être donnée dans l’ensemble des marchés, aux entreprises parisiennes. Privilégions par exemple la commande des livres aux libraires de nos quartiers et non à de grandes sociétés basées à des centaines de kilomètres de la capitale ! Favorisons l’accès au crédit des TPE et PME ! L’accès au crédit fait aujourd’hui cruellement défaut aux petites entreprises. Bien loin de l’inefficacité de la Banque Publique d’Investissement,nous proposons la création d’un véritable pôle public bancaire. Les banques publiques seront chargées d’une mission d’escompte à taux zéro des effets de commerce présentées par les TPE et PME. Celles-ci pourront ainsi obtenir le règlement immédiat de leurs factures par les banques qui se chargeront ensuite d’en obtenir le règlement par les débiteurs. Fini les délais de paiement et les contentieux avec les clients. Mettons en place un fonds de garantie des crédits bancaires aux TPE et PME, financé et abondé par les banques (avec un taux de cotisation inversement proportionnel à leur encours de crédit au bénéfice des TPE ou PME), et garanti par l’Etat.

Pour encourager le financement solidaire de l’investissement des TPE-PME, nous proposons la mise en place d’une “Caisse de Sécurité Economique”, financée par un prélèvement exceptionnel sur la trésorerie des grandes entreprises (le taux d’autofinancement des entreprises du CAC 40 étant de 120 %, contre à peine 50% pour les PME) et par la cotisation sur la valeur ajoutée qui sera rendue progressive. Cette caisse permettra d’aider financièrement les petites entreprises qui connaitraient des difficultés conjoncturelles. Elle permettra de privilégier les entreprises locales à taille humaine, en renversant le rapport de forces entre grandes et petites entreprises.

Cessons d’aider uniquement les start-up du tertiaire ! La politique en faveur de l’emploi de la Ville de Paris se concentre essentiellement dans l’aide aux entreprises innovantes dans les nouvelles technologies. L’accès aux « pépinières » est en priorité accordé selon des critères de rentabilité, de profit économique : défendons au contraire la diversification de l’emploi et conditionnons les aides à la création d’emplois utiles socialement et économiquement.

Par Guillaume Etiévant, secrétaire national à l’Economie du Parti de Gauche, tête de liste du Front de Gauche dans le 10ème arrondissement de Paris.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message