Plus bas, tu meurs (JL Mélenchon) ! (suivi de la dépêche AFP : "La gauche à son plus bas dans les sondages depuis 1969")

samedi 17 février 2007.
 

J’ai les boules, comme on dit maintenant pour faire bref. La gauche sombre.

Entre d’un côté les médias, qui après avoir beaucoup lèché, dorénavant lâchent et lynchent, et d’autre part l’insondable stupidité du dispositif de la gauche coincé entre les bizarreries de « l’ordre juste » et la concurrence libre et non faussée de « l’autre gauche », où va-t-on ? Il y a déjà quelques jours que je note ici mes craintes en ce qui concerne le niveau électoral de la gauche. Bas, trop bas. Plus bas tu meurs.

C’est une régression historique ! Les sondages entretiennent ces angoisses. Même s’ils sont autant sujets à questions, ils créent une ambiance qui n’arrange rien de ce que j’entends autour de moi. Je pense avoir dit comment le problème se posait à toute la gauche et non pas seulement aux socialistes. J’ai même eu assez de retenue pour garder mes sarcasmes amers contre les responsables de ce naufrage, qui oeuvrent depuis de nombreuses années et singulièrement depuis plusieurs mois pour parvenir à cette débandade.

J’ai exprimé les mêmes questions en bureau national du PS et même en séance de comité de campagne le mardi à Solferino. Notamment, avec mesure et circonspection mardi dernier, j’ai parlé du désordre dans les têtes de gauche et des commentaires inquiétants dans la manifestation de défense des services publics. Auparavant, j’avais au même endroit, à de nombreuses reprises, expliqué le sens de mes positions à l’égard de l’autre gauche et de la nécessité qu’elle se rassemble parce que la gauche serait clouée au sol si elle était déséquilibrée. En vain, bien sur.

Tout cela ne peut pas être connu car certaines journalistes des principales Pravda radio et papier qui « suivent le PS » ont un litige personnel avec moi compte tenu de ce que j’ai dit de leurs méthodes « journalistiques ». Donc, j’y suis tricard quand bien même je parviendrai à marcher au plafond de cette réunion.... Ce sujet m’amuse particulièrement car leur lâchage de la candidate socialiste est en proportion du matraquage partisan qu’elles nous ont infligé pendant les mois de l’élection interne.

A présent tous ceux qui leur ont donné à manger en ville se font mordre la main. Oserais je faire ce reproche à un homme me demanderez-vous ? Oui, bien sur. Car j’attribue le prix du lyncheur du jour au journaliste du « Parisien », hier encore commentateur volubile et enthousiaste des tenues de campagne de la candidate, qui note d’une phrase assassine, sans un mot d’explication, et comme un vrai coup de pied de l’âne en concluant son papier à propos des participants au meeting socialiste de Dunkerque hier soir : « Guère remobilisés, les Dunkerquois ont rapidement quitté la salle. Préférant semble-t-il se réserver pour le carnaval » (Le Parisien 16 février 2007, page 6).

Que se passe-t-il dans nos chers médias objectifs ? Le niveau de la gauche annonçant une victoire de la droite et donc, dans les rédactions, les hiérarchies et les promotions changent de bord. La meute suit et se bouscule pour se faire voir à la curée qui a commencé sans eux. Le pire est à venir dans ce domaine et vous le verrez bientôt car ils se battront entre eux pour être celui qui plantera le dernier poignard dans le dos de la candidate.

Autres affolés remarquables qui craignent de rater la mode, les nouveaux adhérents à vingt euros qui jusqu’à ce jour, comme on le sait, se ruaient vers les collages et les distributions de tracts, le porte à porte et ainsi de suite et qui commencent à hésiter. Leur retournement de veste quand on les croise est si riche d’enseignements sur la nature humaine !!! En les écoutant on voit clairement que la fonction de mémoire et d’éducation des partis ne sert à rien puisqu’ils n’ont même pas appris à parler avec des mots de gauche depuis leur adhésion.

Marie Chantal glapit sa déception et elle confie que Jean Patrick a déjà décidé de voter Bayrou car il hallucine de voir comment « elle » n’est pas capable en face de Sarkozy qui leur « fait trop peur » ! Je comprends mieux maintenant pourquoi j’ai eu tort de critiquer leur invasion et combien grâce aux réseaux et à l’Internet, un nouvel âge de la démocratie est commencé où nous sommes tous comme des objets de désirs sur les rayons du super marché médiatique. Bon courage aux nouveaux utilisateurs !

J’ai les boules comme on dit aujourd’hui pour faire bref.


Dépêche AFP : La gauche à son plus bas dans les sondages depuis 1969

PARIS (AFP) - A neuf semaines du premier tour de l’élection présidentielle, la gauche dans son ensemble pointe à un niveau très bas dans les sondages, atteignant au maximum 40% des intentions de vote au premier tour, son plus bas niveau pour une présidentielle depuis 1969.

Si l’élection avait lieu dimanche, de l’avis unanime des analystes des instituts de sondage, Nicolas Sarkozy aurait toutes les chances de l’emporter au second tour, tant l’écart droite-gauche est important.

Paradoxe de cette situation, la candidate socialiste Ségolène Royal, bien qu’elle ait perdu des points ces dernières semaines, reste créditée d’un niveau relativement élevé d’intentions de vote : entre 26% et 29%, selon les instituts.

C’est beaucoup plus que les 16,18% obtenus par Lionel Jospin en 2002 et même que ses 23,30% de 1995. Si elle reste loin des 34,11% de François Mitterrand au premier tour de 1988, elle dépasse le niveau de l’ancien président en 1981, avant sa victoire historique : 25,85%.

C’est en fait la faiblesse du reste de la gauche qui place aujourd’hui la candidate PS dans une situation délicate. Qu’ils soient d’extrême gauche, communistes, anti-libéraux ou Verts, aucun des autres candidats en course n’atteint les 5%, et la plupart plafonnent le plus souvent à 2%.

Outre le réflexe "vote utile" d’une partie des électeurs de ces mouvances, qui ne veulent pas voir se renouveler le scénario de 2002 où l’émiettement des voix avait précipité le fiasco de Lionel Jospin, aucun des candidats de la gauche de la gauche ou écologiste ne semble en mesure de créer pour l’instant une véritable dynamique.

Résultat, le total de la gauche se situe aujourd’hui aux alentours de 38% avec un point bas à 36,5% (Ipsos) et un point haut à 40% (LH2).

Aux présidentielles de 2002 et 1995, marquées par des défaites, la gauche avait totalisé au premier tour respectivement 40,89% et 40,56%. A celles de 1988 et 1981, où elle l’avait emporté, elle avait atteint 49,12% et 50,70%.

Même si, selon Emmanuel Rivière (Sofres), "il faut se montrer prudent dans l’exercice consistant à comparer des sondages avec des vrais totaux de premier tour", le maintien de la situation actuelle sonnerait sans doute le glas des chances de Mme Royal.

"Si la gauche reste entre 36 et 39% au premier tour, c’est impossible qu’elle l’emporte, même avec un très fort TSS (Tout sauf Sarko) au second", assure Frédéric Dabi (Ifop).

Autre handicap sérieux pour Mme Royal, l’affirmation de François Bayrou dans une position médiane entre la gauche et la droite, qui brouille un peu les pistes. "Il y a peut être maintenant une gauche, un centre et une droite et peut être un peu de la gauche d’autrefois dans le Bayrou d’aujourd’hui", affirme Emmanuel Rivière.

Selon lui, un tiers des 14% d’électeurs qui se déclarent actuellement en faveur du candidat UDF pour le premier tour devraient se reporter sur Mme Royal au second, ce qui correspondrait à un gain de 5 points.

Mais, selon les sondeurs, la faiblesse de la gauche vient surtout de ses difficultés à mobiliser ses soutiens traditionnels. Ainsi, la moitié de l’électorat ouvrier se prononcerait aujourd’hui pour Nicolas Sarkozy ou Jean-Marie Le Pen.

Selon Frédéric Dabi c’est "le brouillage" du message actuel du PS qui explique qu’il ne suscite pas l’adhésion. "Trois ans après son triomphe aux élections locales de 2004, il n’a pas réussi à transformer le vote de rejet des gouvernements Raffarin en désir de la gauche", affirme-t-il.

Par Tristan MALLE


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