L’Europe en secret

dimanche 1er décembre 2013.
 

On apprend par le magazine danois « Notat » que la Commission Européenne de monsieur Barroso a tenu une réunion secrète le 22 novembre avec des représentants des 28 États membres. Comment la Commission justifie-t-elle le caractère secret de cette réunion ? De qui se cache-t-elle ? L’objet de cette réunion était le développement d’une stratégie de communication pour rassurer les populations quant au Grand Marché Transatlantique en cours de négociation. Il s’agit de « de définir les termes du débat en communiquant de façon positive » pour « réduire les craintes et éviter une multiplication des doutes ». Ainsi, de l’aveu même de la Commission, les peuples n’aiment pas le nouveau potage qui se prépare ! C’est une bonne nouvelle. Mais plutôt que d’œuvrer pour euphoriser la réalité et la travestir, la Commission ne devrait-elle pas plutôt s’interroger sur sa légitimité à mener de telles discussions, dans de telles conditions ? La Commission dit qu’elle note une faiblesse de la position de l’UE vis à vis des Etats-Unis. Ben oui ! C’est le cas, mais la faute à qui ? Cette négociation n’est confidentielle que pour les citoyens. Les termes exacts de l’accord ne sont connus ni des parlementaires, ni des peuples européens. Pourtant, dans le même temps, les Etats-Unis espionnent les institutions de l’Union Européenne et nos ambassades. De fait, en effet, c’est une position de faiblesse. La Commission envisage-t-elle à minima d’informer les parlementaires sur ces négociations pour rétablir le rapport de force ? Non bien-sûr. La dictamolle continue. Qu’est-ce que la dictamolle ? Une variante soft de la dictature. Le régime européen.

Autre secret bien gardé : que faisait la baronne à la négociation avec l’Iran ? Car c’est très étrange : c’est Catherine Ashton, Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangère et la politique de sécurité qui a annoncé « l’accord sur un plan d’action » concernant le nucléaire iranien. Pourtant, les négociations impliquaient le groupe dit « 5+ 1 ». C’est-à-dire les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la Grande Bretagne, la France et Allemagne et, bien sûr, l’Iran. L’Union Européenne n’en faisait pas partie officiellement. A quel titre Madame Asthon a-t-elle participé à ces négociations ? Quel était son mandat lors de cette rencontre ? Les commentateurs se réjouissent de cet accord et de la présence de Catherine Ashton lors des négociations. Mais par qui ce mandat de négociation lui a-t-il été confié ? Décidément, cette Europe là est de plus en plus décoiffante. Des ministres nord-américains participent à ses réunions sans en être membres et des européens s’affichent sans mandat dans d’autres. Mais personne ne dit rien, jamais, nulle part. Et surtout la France ne dit plus rien.

Rappelons que si l’Iran accepte de limiter son programme nucléaire, l’accord est provisoire et doit déboucher sur un accord définitif dans 6 mois. Les parlementaires européens seront-ils tenus informés des évolutions de cet accord et du rôle que compte y jouer Mme Ashton ?


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