Honduras : Washington préfère une dictature sanglante qu’une élection imprévisible

dimanche 1er décembre 2013.
 

Voici quatre ans, l’armée, le patronat, l’Eglise et les fascistes renversaient par un putsch le président élu Manuel Zelaya.

Coup d’état fasciste au Honduras (article du 28 juin 2009, appel, videos, lien vers 24 articles)

Après l’élection présidentielle de ce 24 novembre 2013, malgré les 300 militants de gauche assassinés, la candidate de gauche Xiomara Castro paraissait en mesure de l’emporter. En effet, d’une part les manipulations électorales frauduleuses paraissent nombreuses, d’autre part les désistements pour le second tour lui préparent un triomphe. Elle est l’épouse de l’ancien président Manuel Zelaya.

C) HONDURAS : Pas de 2ème tour qui ferait perdre le parti conservateur !

Voilà les élections à la mode dictatoriale sous une Constitution Prétorienne et tyrannique sous vigilance des Etats-Unis et de sa base militaire implantée .

28 novembre 2013 Honduras : LE TRIBUNAL SUPREME ELECTORAL DONNE COMME GAGNANT LE CANDIDAT DU PARTI AU POUVOIR

Tegucigalpa – Le Tribunal Suprême Electoral (TSE) du Honduras a déclaré mercredi que le candidat du Parti National, Juan Orlando Hernandez, « est le gagnant » des élections générales qui se sont déroulées dimanche dernier, 24 novembre, dans ce pays.

Le président du TSE, David Matamoros, a indiqué que sur 80% des voix, le candidat du parti au pouvoir a obtenu 31,26% des suffrages alors que la candidate du Parti Liberté et Refondation (Libre), Xiomara Castro de Zelaya, en a obtenu 29,14%, rapporte PL.

Peu après avoir eu connaissance du rapport de l’entité électorale, Castro de Zelaya s’exprimait sur une radio locale, accompagnée du coordinateur de Libre, l’ex-président Manuel Zelaya, où elle a dénoncé le fait que la campagne sale de la réaction contre elle et son organisation continue.

« Ils ont volé son triomphe au peuple hondurien et le Tribunal Suprême Electoral en a été complice et maintenant, ils continuent avec cette campagne sale », a-t-elle dit et elle a jouté qu’elle parlait parce que les citoyens méritent des explications et le respect.

Elle a indiqué que comme des personnes responsables, les dirigeants de Libre ont appelé à une trêve et donneront vendredi dans une conférence de presse des informations détaillées sur ce qui se passe.

« Si les preuves que nous collectons au niveau national montrent des erreurs massives dans le processus, nous, nous allons le dénoncer et nous allons contester », a dit, pour sa part, l’ex-président Manuel Zelaya, époux de Castro. « Mais si, au contraire, les mêmes documents nous démontrent qui n’y a pas eu ce problème massivement, nous le dirons aussi », a-t-il ajouté.

Zelaya a profité de l’occasion pour inviter le peuple à une réunion samedi, le lendemain de la conférence de presse, pour faire connaître la vérité. (SE) (source Assoc. Cuba/Si)

Joannès

B) Honduras : la démocratie ne doit pas être bafouée ! Toute la lumière doit être faite sur le vote !

Ce 24 novembre, lors des élections générales du Honduras, le peuple devait voter pour le retour a la démocratie dans leur pays. Les résultats indiqués par le Tribunal suprême électoral - qualifiés "d’irréversibles" par ce dernier - donnent la victoire au candidat du Parti national (droite), Juan Orlando Hernandez. Pour sa part, la candidate de gauche Xiomara Castro et le parti Refondation et liberté ( LIBRE) ne reconnaissent pas ce résultat et demandent le recomptage de 20% des voix sur lesquels des fraudes auraient été commises. Ils appellent également le peuple hondurien à faire respecter le vote, de manière pacifique, dans la rue.

Déjà, avant l’élection, de nombreux faits de harcèlement et d’intimidation contre les observateurs internationaux s’étaient succédés de la part des autorités honduriennes issues du coup d’Etat de 2009.

Le Parti de gauche condamne de la façon la plus ferme l’assassinat de nombreux défenseurs des droits humains, paysans, journalistes, syndicalistes et de candidats de LIBRE qui ont eu lieu sous le mandat de Porfirio Lobo. De même, il sera particulièrement vigilant à ce que les droits politiques et de manifestation du peuple hondurien soient pleinement respectés par les autorités et les forces de police et militaires.

Le PG condamnera avec la même force tout fait avéré de fraudes électorales et toute subordination de l’expression démocratique du peuple hondurien aux stratagèmes de la droite pour demeurer au pouvoir. Le Parti de Gauche dénoncera également toutes les tentative d’ingérence, notamment des Etats-Unis, dans la situation nouvellement créée.

Le Parti de Gauche exprime toute sa solidarité avec le peuple hondurien et à la candidate de Libre, Xiomara Castro dans ce moment crucial . L’objectif d’enrayer l’escalade de la violence, de la corruption et de l’impunité ne saurait être atteint si le processus démocratique lui-même se voit foulé au pied.

Conseil national du Parti de Gauche

Guillaume Beaulande, responsable de la commission Amérique latine

A) 24 novembre 2013 : Elections présidentielle et législative dans le Honduras putschiste

Quatre ans après le coup d’État qui a renversé Manuel Zelaya, la candidate de son parti, Libre, Xiomara Castro, pourrait créer la surprise, dimanche 24 novembre, lors de l’élection présidentielle, face à l’oligarchie.

Le 28 juin 2009, le président progressiste Manuel Zelaya était renversé par un coup d’État. Quelques mois plus tard, une mascarade électorale hissait à la tête du Honduras le conservateur Porfirio Lobo. Le patronat local et le département américain cherchaient là à redonner un semblant de crédibilité politique à des institutions discréditées et une certaine légitimité internationale. Leur échec est patent.

Contexte inédit

Dimanche, 5,3 millions d’Honduriens sont appelés aux urnes pour élire leur président, les 128 députés du Congrès national, ainsi que les 20 représentants au Parlement centre-américain. Mais cette seconde élection depuis le putsch se déroule dans un contexte inédit dans l’histoire de ce pays centre-américain. Les deux principales formations –les Partis national et libéral qui régentent depuis un siècle la vie politique hondurienne– pourraient en effet être supplantées par la gauche. Ce qui constituerait un revirement sans précédent.

Selon les sondages, le candidat du Parti national, Juan Orlando Hernandez, président du Parlement et fervent partisan de l’investissement patronal étranger, est aux prises avec Xiomara Castro, l’épouse de Manuel Zelaya. Elle représente le parti Liberté et Refondation (Libre) que coordonne le président déchu. Né dans le contexte de résistance aux autorités de facto, ce parti est composé de mouvements sociaux, ainsi que des courants libéraux restés loyaux à Zelaya. Son éventuelle victoire serait un désaveu terrible pour les acteurs du putsch qui entendaient mettre un coup d’arrêt, à l’époque, au rapprochement de Zelaya avec les pays dirigés par des présidents socialistes, mais surtout briser la dynamique de refonte constitutionnelle du pays. Or, Xiomara Castro a justement axé sa campagne sur cette idée phare de Constituante qui a structuré, ces dernières années, l’opposition.

Socialisme démocratique

Partisane d’une alternative au néolibéralisme, elle prône même un «  socialisme démocratique  » fondé sur le respect des droits de l’homme, l’égalité et l’équité, ainsi que la décentralisation de l’État. Elle affrontera également Romeo Vasquez, candidat de l’Alliance patriotique, qui, en 2009, ordonna en sa qualité de chef de l’état-major l’exil forcé de Zelaya, Mel pour ses partisans. Autre fait à relever, la présence d’Andres Pavon, le candidat et fondateur du parti Faper-UD (Front ample politique électoral en résistance). Le président du Comité pour la défense des droits de l’homme (Codeh) est une figure de la résistance à la vague de terreur qui s’est instaurée au lendemain du coup d’État.

Crime organisé

Les élections générales seront-elles réellement libres et transparentes  ? La rupture de l’ordre constitutionnel, sur fond de corruption endémique, a libéré le crime organisé. Le pays compte le taux mondial d’homicides – 85,5 pour 100 000 habitants –, selon l’ONU. Mais la criminalité est aussi très politique, sélective. Les militants des droits de l’homme, l’opposition de gauche en général ainsi que les journalistes qui ont refusé de se plier aux autorités usurpatrices ont été harcelés, menacés, assassinés. Ainsi, depuis le 28 juin 2009, les disparitions et exécutions des résistants pacifistes s’élèvent à plus de 300 personnes, dans un climat d’indifférence internationale.

Cathy Ceïbe, L’Humanité


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message