TVA : tout augmente ce 1er janvier 2014

mercredi 1er janvier 2014.
 

Le 1er janvier, tout augmente. Les chaussures, les vêtements, l’abonnement internet et téléphone, la consommation d’électricité, les transports en commun, la collecte des ordures ménagères… La liste est interminable. Le responsable, c’est François Hollande. Il a décidé d’augmenter la TVA. Le taux principal passera à 20%. Et le taux intermédiaire passera de 7% à 10%. Sarkozy l’avait déjà fait passer de 5% a 7%. Avec Hollande, au total, ce sera donc un doublement de ce taux en trois ans !

Au total, le gouvernement va ponctionner 7 milliards d’euros dans les poches du peuple. Une division rapide sur les 65 millions de Français aboutit au résultat suivant : la TVA Hollande va prendre en moyenne 107 euros par an à chaque Français, enfants compris ! Un couple avec deux enfants va donc voir son pouvoir d’achat privé de 428 euros par an en moyenne !

Le peuple paiera. Car la TVA est un impôt particulièrement injuste. C’est un impôt qui frappe plus fortement les plus pauvres que les plus riches. L’INSEE a calculé que les 10% des ménages les plus pauvres consacrent 8,1% de leur revenu à la TVA, contre seulement 3,4% pour les 10% les plus riches. Cette injustice se retrouve quand on prend le sujet par l’autre bout, dans l’origine des recettes de TVA perçues : "10% des revenus les plus bas acquittent 11,5% des recettes de la TVA, et les 10% les plus élevés n’en supportent que 5,2%". Cette affirmation est de Mathieu Plane. Elle date de janvier 2012. Il était alors économiste à l’Office français des conjonctures économiques. Il est désormais conseiller au cabinet d’Arnaud Montebourg !

Tout ça pour payer le cadeau de 20 milliards d’euros par an fait au MEDEF. Les 7 milliards d’euros de TVA doivent en effet financer une partie du "crédit d’impôt compétitivité". Le reste sera payé par 10 milliards d’euros de coupes dans les services publics et par 3 milliards d’euros de taxes écologiques, c’est-à-dire d’écotaxes diverses.

Avec ce système, Bercy devient en quelque sorte le portique du MEDEF : le ministère des Finances est privatisé pour devenir la caisse enregistreuse qui ponctionne le peuple pour reverser aux grandes entreprises. Car ce "crédit d’impôt compétitivité", c’est le jackpot pour le patronat, et en particulier pour les grands groupes. Ils toucheront 20 milliards d’euros par an ! Ces 20 milliards viendront s’ajouter aux 30 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales déjà accordés chaque année sans aucune contrepartie.

C’est un chèque en blanc donné au MEDEF. Toutes les entreprises ayant un salarié ou plus bénéficient du crédit d’impôt. Il n’y a aucune contrepartie sociale. Ni en termes d’emplois, ni de salaires, ni d’égalité hommes-femmes, ni de formation professionnelle. Rien. Aucune. Si bien que ce "crédit d’impôt" est dans bien des cas une prime aux licencieurs. Ainsi, le groupe PSA toucherait environ 70 millions d’euros chaque année alors qu’il supprime 8 000 emplois et ferme l’usine d’Aulnay. Le groupe Sanofi, leader du CAC 40, toucherait entre 40 et 60 millions d’euros. Pourtant, le groupe supprime 900 emplois dans la recherche. Et il a réalisé 8 milliards d’euros de bénéfices l’an dernier !

Ce crédit d’impôt est anti-écologique. Le "crédit d’impôt" n’est assorti d’aucune condition écologique. C’est donc un encouragement au productivisme le plus destructeur. C’est un élément majeur de la "politique de l’offre" de François Hollande, qui consiste à demander aux entreprises de produire n’importe quoi, n’importe comment, pourvu qu’elles produisent quelque chose. Même si ça ne sert à rien d’utile socialement, même si ça pollue énormément. C’est une vision totalement archaïque, à mille lieues de l’indispensable conversion écologique du système productif. Ainsi, l’un des premiers bénéficiaires est le groupe Vinci. Le groupe qui construit l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes après avoir fait main basse sur les autoroutes. Il empocherait 80 millions d’euros par an selon certaines estimations.

Aucune contrepartie, donc. Aucun contrôle non plus ! Au passage, ce crédit d’impôt donne déjà lieu à un véritable racket entre entreprises. Les grands groupes donneurs d’ordre exigent que leurs sous-traitants cassent leurs prix, puisqu’ils bénéficient du crédit d’impôt. Les PME en bout de chaîne sont sommées de rétrocéder à leurs donneurs d’ordres ce qu’elles croyaient avoir obtenu. Quant aux salariés, ils n’auront pas leur mot à dire sur l’usage des fonds. Ils seront à peine informés.

Et, en apothéose, Pierre Moscovici a annoncé le 29 août dernier, devant l’université du MEDEF, qu’il n’y aurait "aucun contrôle fiscal" sur l’usage des fonds ! 20 milliards d’euros d’argent public distribués sans aucun contrôle ! Où sont les pleurnicheurs habituels sur la "bonne gestion" des comptes publics ? Quand « L’Express », l’accro aux Le Pen, dénoncera-t-il "l’assistanat" dont profitent indûment les grands groupes ? On dirait qu’ils s’accordent très bien de ce privilège patronal qui consiste à vider les caisses de l’Etat et du peuple pour se remplir les poches "sans contrôle fiscal". Le grand journaliste Barbier, qui a tout vu et tout compris sur les abus aux caisses d’allocation familiale, n’a pas eu une minute pour détecter « Ecomouv ». Il n’est donc pas prêt de consacrer une seule de celles qu’il réserve à la surveillance des musulmans au racket de 20 milliards d’euros en faveur des actionnaires.

Dommage, car cette affaire est une gabegie d’argent public ! Le crédit d’impôt est totalement inefficace. Ce n’est pas moi qui le dit. C’est un organisme créé par le gouvernement Ayrault lui-même : le comité de suivi du crédit d’impôt. Ce crédit d’impôt était censé aider la "compétitivité" des entreprises qui sont dans la concurrence internationale. Je ne donne que deux chiffres. A peine 9% des 20 milliards d’euros profitent aux entreprises qui réalisent plus de 35% de leur chiffre d’affaire à l’exportation. Alors que 38% des 20 milliards vont à des entreprises qui n’exportent pas du tout. Parmi les principaux bénéficiaires, on trouve beaucoup d’entreprises qui ont des activités non délocalisables : EDF, GDF, Carrefour… Pour celles-ci, c’est un pur effet d’aubaine !

Voilà ce qu’est ce crédit d’impôt. Une mesure inefficace. Une gabegie fiscale. Une mesure coûteuse qui prolonge les privilèges du MEDEF et des grands groupes. Et qui sera payée par le peuple avec des services publics en moins et la hausse de la TVA. Voilà ce que nous voulons mettre en échec en manifestant à Paris le 1er décembre pour la Révolution fiscale et contre la hausse de la TVA.


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