La CGT Bretagne dénonce les amalgames

vendredi 8 novembre 2013.
 

Les syndicats de salariés bretons s’élèvent contre la récupération politique et patronale de leurs luttes.

Mobiliser pour défendre l’emploi en Bretagne, oui. Mettre sous la même bannière patronat, représentants politique de droite et d’extrême droite et salariés, non.

Pour la CGT Bretagne, la mobilisation du 2 novembre prochain à Quimper (Finistère), à l’appel de Christian Troadec, maire de Carhaix, est le symbole de l’amalgame. «  Cette manifestation entretient la confusion autour de l’emploi, en y mêlant les revendications du patronat contre l’écotaxe, qui lui sert d’écran de fumée pour cacher ses propres responsabilités dans la casse sociale que subit la région aujourd’hui  », dénonce Loïc Morel, secrétaire général de l’union départementale CGT d’Ille-et-Vilaine. «  La CGT au niveau régional et départemental n’appelle pas à se joindre à cette mobilisation, même si certains militants peuvent décider de s’y associer  », précise-t-il. Depuis des mois, en effet, les syndicats de salariés bretons dénoncent la casse sociale organisée et le dumping social devenu légion, particulièrement dans la filière agroalimentaire. «  Les chefs d’entreprise sont à pointer du doigt dans cette situation  », explique Thierry Gourlay, secrétaire du comité régional CGT, «  et leur attitude, qui consiste aujourd’hui à s’organiser à partir de la lutte des salariés, est honteuse, car ils profitent des salariés en détresse pour exiger toujours plus d’allégements, tant sur les taxes que sur les cotisations sociales  ».

De là, comment s’organiser pour ne pas laisser le champ libre aux populismes et au patronat sur la question de l’emploi dans la région, tout en fédérant les luttes dans l’agroalimentaire, l’industrie, le commerce et les services  ? «  Nous multiplions, depuis plus d’un an, les mobilisations pour la sauvegarde de l’emploi, et ceux qui appellent aujourd’hui à la mobilisation n’ont pas brillé par leur présence à l’époque  », raconte Anne-Véronique Roudaut, secrétaire départementale de la CGT Finistère. Elle plaide pour la construction d’une intersyndicale forte, capable de porter les revendications des salariés et de faire converger les luttes au moyen d’actions départementales coordonnées. En Ille-et-Vilaine, une intersyndicale est en construction, rassemblant pour l’heure la CGT, FO, FSU et Solidaires et en attente d’une réponse de la CFDT. Elle devrait organiser, d’ici à la fin du mois de novembre, une grande mobilisation avec l’emploi et le maintien de l’activité comme unique mot d’ordre.

En Bretagne, les syndicats de salariés sont aujourd’hui pris en tenaille et seule la construction d’un mouvement fort de convergence permettra de redonner de la visibilité à leur combat que d’aucuns cherchent à occulter par cette manifestation du 2 novembre, «  plus politique que salariale  », regrette la CGT.

Marion d’Allard


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