Jose Maria Aznar, bobard, jouissance et concupiscence (petite nouvelle du dimanche)

dimanche 7 septembre 2008.
 

Jose Maria Aznar, père de l’enfant porté par Rachida Dati ??? Quelle inextinguible rigolade !!!

Je sais bien que les théoriciens de la protection de la "vie privée" vont me tomber dessus. N’empêche. Moi, je ris !

En 1940, son grand père fut mêlé à la campagne de presse qui dénonçait "l’âme jouisseuse" de la France républicaine comme responsable de la défaite militaire face à l’armée nazie. Qu’en 2008, ce nom d’Aznar fasse à nouveau la une comme hypothèse de paternité hors d’un contrat de mariage, et en plus avec une fille du Maghreb, me fait rire, rire comme une revanche posthume et inattendue pour tous ceux qui subirent la vindicte assassine des dizaines de millions de cléricaux pétainistes aznaristes en 1940.

Le grand père Manuel Aznar commença sa carrière politique comme journaliste dans un périodique typique du traditionalisme espagnol. Il dirigea ensuite des périodiques à l’époque de la Guerre du Rif où la droite traditionaliste espagnole porta de lourdes responsabilités dans un génocide fortement teinté de racisme. En 1936, il fut adhérent de la Phalange (fasciste), quitta Madrid lors du soulèvement militaire franquiste pour rejoindre Burgos. Il prit alors une place importante au sein des forces franquistes comme propagandiste et chroniqueur militaire. Après la défaite des républicains, il rédigea le prologue du livre de chevet des franquistes : "Comandante Franco, diario de una bandera". Il rédigea aussi une "Historia militar de la Guerra de España ", "El Alcázar no se rinde" et une "Historia de la Cruzada" marquée par une orientation national catholique traditionaliste.

Ses talents furent également utilisés par la presse catholique pétainiste et fasciste française de 1940 à 1944. C’est de là que vient ma sensibilité au nom de "Aznar".

En juillet 1940, l’armée nazie occupe Paris et une grande partie de la France. Aussitôt, une campagne haineuse est déclenchée contre de braves gens seulement coupables de voter à gauche ou de scolariser leur enfant dans l’enseignement public. Cette campagne est relancée chaque jour par une véritable diarrhée verbale en particulier dans les sermons catholiques et la presse. Sujet principal : L’esprit de jouissance et de concupiscence sont responsables de la défaite de la patrie

En voici un exemple :

Lettre pastorale de Son Excellence, Monseigneur l’évêque de Rodez en date du 21 juillet 1940

"Notre patrie implora de sa Bonté un miracle. Ce miracle était sans nul doute possible car la Toute Puissance n’a pas de bornes. Mais Il eût dû pour cela faire d’une âme jouisseuse une âme pénitente et fidèle. Dieu ne l’a pas voulu parce que Sa Miséricorde a jugé que d’autres voies étaient préférables".

"L’esprit de jouissance nous a conduit à l’abîme...

"Elle n’est pas effacée de nos Saints Livres cette redoutable sentence : "Si vous vivez selon la chair, vous mourrez" ; ce qui revient à dire : Si vous vivez d’une vie sensuelle, vous serez en péril grave de pêché et vous connaîtrez les risques de la damnation éternelle".

Dans le journal hispanique Arriba !, Manuel Aznar applaudit la victoire de Hitler, exprime sa sympathie pour Pétain, soutient la campagne de l’Eglise pour que les jouisseurs fassent pénitence ; de plus, il en appelle à une Europe nouvelle, celle dominée par le fascisme : " Sacrifice ! Sacrifice ! Telle est l’unique conscience que la France se donne à elle-même... La promesse de se sacrifier pour la patrie a été répétée par des millions de Français pour qui la date du 25 juin 1940 marque le début d’une ère nouvelle dans l’histoire de leur pays et de l’Europe". Les journaux français reprennent en boucle ces déclarations de Manuel Aznar.

Jose Maria Aznar, petit-fils de Manuel Aznar, sera marqué par l’orientation idéologique de son grand père. Il commencera par animer l’organisation étudiante de la Phalange (fascisme espagnol). Il cherchera toute sa vie à rester solidaire de l’extraordinairement réactionnaire Eglise catholique espagnole, reprenant ses thèmes habituels comme la protection de la famille contre la concupiscence généralisée.

Vu tout ce passé de Manuel à Jose Maria Aznar... Oui je ris de la situation grandguignolesque actuelle, même si, très probablement, Jose Maria Aznar n’a pu faire de galipettes avec une française d’origine nord-Africaine. Pureté de la race oblige aurait dit le grand-père.

Jacques Serieys


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message