Le projet de loi de prévention de la délinquance en 2ème lecture à l’assemblée prouve le danger Sarkozy !

jeudi 15 février 2007.
 

Le projet de loi de prévention de la délinquance, débattu en seconde lecture à partir d’aujourd’hui, permet de mettre en évidence l’échec de la politique de sécurité du Gouvernement : la délinquance générale reste à un niveau élevé et les violences aux personnes ont fortement augmenté en cinq ans.

Au lieu d’avoir procédé par la concertation, le ministre-candidat Nicolas Sarkozy, qui voit des "petits barbares" partout, veut imposer de nouveaux dispositifs pour parvenir au final à semer la confusion dans la chaîne des acteurs de la sécurité.

Bien entendu, ce projet est dangereux parce sous prétexte de faire du maire le pivot de la prévention de la délinquance, l’État se défausse sur lui. Cependant, le maire ne saurait combler les carences et les insuffisances de l’État qui, en premier lieu, doit assurer la protection du citoyen.

Mais, il faut bien l’avouer, ce n’est pas le pire...

Ce nouveau projet de loi Sarkozy ne procède à rien moins que la quatrième réforme depuis 2002 de l’ordonnance de 1945, et il va toujours dans le même sens : celui de l’alignement du droit applicable aux mineurs sur celui des majeurs.

Ces mesures électoralistes seront sans effet. La misère actuelle de la justice des mineurs reste l’obstacle majeur à son efficacité. Le ministre-candidat ouvre une nouvelle brèche dans l’ordonnance de 1945 en remettant en cause l’excuse de minorité qui n’a jamais empêché de sanctionner comme il se doit les mineurs délinquants.

Mais le plus scandaleux, c’est que Nicolas Sarkozy fait un amalgame inadmissible, et le mot est faible, entre maladie mentale et criminalité !

Ce texte est composite, formule élégante pour dire à quel point il est hétéroclite et incohérent.

En effet, mêler dans une même foulée la comparution immédiate des mineurs avec la sanction infligée à des propriétaires de chiens dangereux, brasser des problématiques à caractère social, éducatif, culturel, médical, judiciaire et même territorial, pour les préempter et confondre tout cela dans une seule considération sécuritaire, c’est certainement une audace philosophique plutôt déroutante : c’est surtout la manifestation d’une frénésie législative très inquiétante.

On essaye de pister des délinquants dits multirécidivistes, alors que les circuits et les mécanismes d’insertion et de réinsertion sont de plus en plus rares et inopérants.

Comme l’indiquent les statistiques, 80 % des personnes interpellées, y compris lors de la révolte des banlieues, ne sont pas connues des services de police.

Christiane Taubira, déléguée à l’expression républicaine de Ségolène Royal a déclaré fort justement : "Même s’ils représentent infiniment peu par rapport au nombre de reportages, émissions et interviews dédiés au ministre d’État, quelques reportages en ont fait état, suffisamment en tout cas pour remettre en cause cette vision simpliste qui consiste à croire qu’on peut bunkériser la société, avec des honnêtes gens claquemurés derrière des grilles, équipés de systèmes d’alarme, de vidéosurveillance, et, de l’autre côté, des délinquants potentiels ou réels, qui seraient enfermés, internés en internat, en centre fermé, en prison ou en unité psychiatrique.

Il faut avoir singulièrement renoncé au pacte républicain, c’est-à-dire à l’effort de faire société ensemble, et avoir pris l’habitude de se méfier de la jeunesse de ce pays pour raisonner de cette façon !"

Mais c’est bien la personnalité du ministre-candidat : les intérêts de l’UMP avant ceux de la défense de la société.

Si ce n’est pas un clivage gauche-droite, qu’est-ce que c’est ?


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