Place au peuple !

samedi 21 septembre 2013.
 

L’écho de la formidable campagne présidentielle du Front de Gauche n’a pas fini de rebondir. Place ! Place au peuple ! Jamais nous n’accepterons que les citoyens soient traités en mineurs et effacés de la scène. Nous refusons donc que la politique internationale de la France se décide désormais au Sénat et à la Chambre des Représentants des Etats-Unis parce qu’elle est la nation la plus surarmée au monde.

Nous laverons l’affront que nous font ceux qui finalisent la réforme des retraites dans un duo avec Gattaz, et non contents d’instaurer la retraite à 69 ans de fait, offrent au MEDEF les allocations familiales comme nouvelle caisse à piller pour réduire le « coût du travail ». Ils agissent dans le dos du peuple car leurs choix ne sont pas ceux de la France qui s’est construite autour des droits sociaux arrachés par le mouvement ouvrier et qui a fait ses premiers pas dans le monde comme la nation du droit universel.

Pour neutraliser le peuple, Hollande et Ayrault s’entourent de confusion. Le droit du plus fort au plan mondial se déguise en refus de l’escalade guerrière. La réforme pro-MEDEF des retraites est maquillée en réponse à la pénibilité. « C’est une politique de gauche », bien entendu, puisque « nous sommes la gauche », serinent-ils en tirant argument de leurs turpitudes. Mais qu’est-ce qu’une gauche indifférente au droit international et promotrice du recul des droits sociaux ? A ce rythme, ils finiront par enterrer l’idée de gauche. Cela libèrerait de nouveaux espaces pour le FN ? Ils ne se cachent quasiment plus de l’espérer ce piège. Hollande ou le FN… le citoyen n’aurait plus rien à dire sur les politiques menées en son nom. Juste à choisir entre la haine des étrangers et l’adoration des banquiers, les deux faces de la « mondialisation » capitaliste.

On comprend dès lors l’acharnement des puissants contre le Front de Gauche. Les voix de nos électeurs ont fait l’élection de Hollande et de sa majorité parlementaire. Mais le gouvernement n’a pas besoin de celles de nos députés. Ils ne sont pas en mesure de bloquer ses mauvais coups. En revanche, nous pouvons ruiner la manœuvre qui veut faire passer une politique atlantiste et patronale pour une « politique de gauche ». Nous pouvons maintenir la porte ouverte à une alternative et empêcher que le changement voulu en 2012 sombre dans l’ornière hollandaise.

C’est la grande tâche pour l’année –au sens scolaire du terme- qui commence. L’an dernier, nous avons affirmé l’autonomie du Front de Gauche. Nous avons montré qu’il ne s’agissait pas d’un champignon électoral mais d’une force irréductible et insoluble dans le potage de la majorité présidentielle. Nous l’avons ancrée dans les mobilisations de masse du 30 septembre contre le traité Merkhollande et du 5 mai pour la VIe République. Cette année, nous voulons avancer vers la construction de la majorité alternative qui est notre but. C’est dans cet esprit que nous abordons chaque échéance, sociale comme électorale.

Les prochaines élections sont les municipales de mars. On en connaît les limites. Le scrutin local brouille l’expression d’un rapport de forces national. Mais si le scrutin est local, les problèmes de nos communes sont nationaux. Nos collectivités sont victimes de l’austérité imposée par Barroso et Hollande. Logement, école, transports, accès à l’eau… chaque « question locale » est bien nationale. Le Front de Gauche est le mieux placé pour gouverner autrement les communes parce qu’il est déterminé à gouverner autrement le pays.

Nous voulons faire de ces élections l’occasion du rassemblement le plus large possible pour l’Humain d’abord. Partout nous accueillerons les socialistes de gauche prêts à résister à l’austérité, partout nous voulons agir avec les écologistes. Partout nous en appelons à l’implication citoyenne dans l’ambition de construire un Front du Peuple.

Voici les débats que nous avons dans le Front de Gauche. Ce sont des discussions d’un haut niveau politique et non comme le prétend la majorité des médias une querelle de boutique entre un PG « jusqu’au-boutiste » et un PCF « prêt à aller à la gamelle pour sauver ses élus ». Cette caricature insultante et fausse n’est qu’un nouvel avatar de la dépolitisation de la politique pour empêcher que le peuple y trouve son compte et sa place.

Puis sur la base de municipales autonomes et conquérantes, le Front de Gauche peut renverser la table aux européennes. Où tout ceci commence ? Une fois de plus, en chacun de nous. Les militants du Front de Gauche vont décider. Place au peuple y est aussi notre méthode.

François Delapierre Secrétaire national du Parti de Gauche


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