Sanctions en série contre les syndicalistes de La Poste

lundi 9 septembre 2013.
 

Deux délégués syndicaux sont poursuivis pour des faits de grève. Une stratégie à peine voilée de la direction, qui a relancé les restructurations.

Pour avoir mené en juillet des débrayages « sans préavis », dans le centre de courrier de La Défense (Hauts-de-Seine), deux représentants syndicaux encourent une mise à pied et un licenciement.

Appelés en renfort par des salariés le 27 juin, Brahim et Yann, délégués syndicaux SUD PTT, avaient activement participé à une série de débrayages contre le non-renouvellement du CDD d’un agent de 57 ans, en poste dans ce centre depuis un an et demi. Après avoir enchaîné 7 contrats, ce père de 5 enfants très apprécié de ses collègues avait été remercié par la direction.

« Les employés ont été assez choqués par cette affaire. Nous avons débrayé avec près de 80 % de grévistes, ce qui est très rare pour défendre un salarié », se souvient Yann Le Merrer, permanent SUD PTT.

Quatre jours de grève plus tard, la direction a fini par céder. Pour l’avoir fait travailler pendant un mois sans contrat, elle a même été contrainte de lui proposer une embauche : un contrat de 15 h à Médiapost, la distribution de publicité non adressée, au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), à l’autre bout de l’Île-de-France.

À l’issue de ce bras de fer, elle a aussi traîné les deux représentants syndicaux en commission disciplinaire. Les motifs de poursuite sont les mêmes qu’à l’habitude : « Incitation à la grève illicite », « prise de parole non autorisée », etc.

Un rassemblement était organisé, jeudi midi, devant la direction départementale des Hauts-de-Seine de La Poste, où l’un des syndicalistes était convoqué. SUD réaffirme sa détermination.

Erwan Manac’h (Politis.fr)


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