« Etre de gauche, c’est être un homme en colère »

mardi 30 juillet 2013.
 

J’enrage et je peste. Je fulmine. C’est sûr, je suis un homme de gauche. Nous avons ramassé les grains un à un, nous avons redonné le courage nécessaire au salariat pour qu’il puisse se débarrasser du sarkozysme avilissant. Nous avons fait et refait la démonstration que les politiques conduites par les sociaux libéraux étaient une accélération de nos souffrances. Plus personne, à gauche, ne conteste aujourd’hui l’ineptie des cette politique de l’offre !

Et pourtant, nous qui savons faire, nous qui pouvons, ne sommes toujours pas au cœur de l’attente de nos concitoyens. Il nous faut tirer une ligne au dessus des basses fréquences, la chose est loin d’être simple.

S’interroger sur la nature du Parti Socialiste est un débat sans fin. Il suffit juste de constater qu’il n’est plus le même qu’en 1997 car il est maintenant devenu un outil reconnu du libéralisme. Les satisfécits du MEDEF le prouvent. Pour autant la difficulté n’est pas levée car la grande majorité du salariat espère encore de son nom !

Dans le même temps, nous sommes devenus la seule parole de gauche utile à la reconquête idéologique qui précède toujours les victoires électorales. Mais nous avons du retard. Beaucoup de retard. La nouvelle droite qui pourrit la société depuis bientôt trente ans s’est étalée avec entrain dans les draps du peuple rendu aboulique de la mollesse passionnée des fainéants de la rue Solferino !

Dans le même temps, nous avons su donner à la Gauche républicaine, sociale et écologiste un logiciel nouveau et susceptible de nouer des synthèses dynamiques. Appelez-la comme vous voulez, mais cette synthèse écosocialiste est l’assise nécessaire, le fondement, le socle sur lequel nous allons construire la majorité politique nécessaire dont nous avons besoin pour gouverner.

Le moment est périlleux pour notre Front de Gauche, il est à l’intersection de deux logiques. Feindre de croire qu’il est possible d’être l’aiguillon d’une gauche cotonneuse et avachie ne conduirait qu’à l’amplification des déceptions populaires, déjà trop bien ancrées dans nos propres rangs. Poursuivre la démonstration, déjà réussie, de l’échec annoncé de la conversion libérale des politiques des sociaux-démocrates européens, nous enferme dans une logique de contestation qui nous assigne au rang de ceux qui ne gouvernent jamais !

A l’évidence l’alternative n’est pas là.

Le seul débat qui nous occupe est de savoir comment et dans quel délais nous allons pouvoir gouverner ce pays.gouverner-face-aux-banques.jpg

C’est cela l’urgence. C’est aussi cela qui fait suinter un air de crise autour de notre Front de Gauche !

C’est donc l’occasion. C’est le moment de faire un choix. Le temps de la colère doit offrir la force nécessaire qu’il nous faut pour chasser les contrefacteurs du changement.

C’est le moment opportun où l’impossible devient possible, l’immuable se met en mouvement, l’indécis choisit.

Les mois qui viennent de passer ont montré que notre force était intacte. Les rassemblements de masse que nous avons impulsés sont la preuve de la disponibilité encore réelle de notre peuple à se mobiliser pour le changement. Le restera t-il encore longtemps ? Quand les coups se font de plus en plus rudes, c’est en se recroquevillant que l’on a moins mal.

Le temps presse, comme à chaque fois que les institutions européennes et leurs politiques sont rejetés par le peuple, les griots expliquent qu’il faut davantage d’Europe, quand ce gouvernement se sera abattu par lui même, des sacrifices offerts aux banques, ils expliqueront qu’il faut plus de libéralisme. A Ayrault succédera Gallois ou un autre… pour continuer la même politique !

Les mois qui arrivent doivent nous permettre d’articuler la mobilisation sociale sur les retraites que nous allons soutenir de toutes nos forces avec une offre politique puissante et crédible. C’est la seule façon d’éviter ce scénario catastrophe

La politique c’est comme les échecs, il ne faut jamais jouer un coup avant l’autre. Pour construire la majorité nationale qui doit nous permettre de gouverner, après les élections européennes, pourquoi pas, le plus tôt sera le mieux, il nous faut faire la démonstration de notre capacité à construire pour de vrai, dans chaque commune, les équipes qui s’engagent contre l’austérité !

Nous ne sommes pas l’aiguillon d’une bête qui par ailleurs est déjà morte et qu’il ne sert à rien de piquer, c’est parce que nous nous respectons et que nous savons voir le désarroi qui bâillonne l’immense majorité des militants de gauche et de l’écologie politique que nous devons proposer un nouveau rassemblement !

Il faut maintenant refonder la gauche en grand !

Je connais des femmes et des hommes en colère qui y sont disponibles


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