Le Venezuela rompt le dialogue avec les Etats-Unis

jeudi 25 juillet 2013.
 

Les conséquences de l’affaire Snowden et des propos de l’ambassadrice américaine à l’ONU à l’encontre du Venezuela ont poussé Caracas à mettre fin à un début de normalisation diplomatique entre les deux pays.

Les déclarations faites mercredi par Samantha Power, nommée par le président Barack Obama ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, à propos du Venezuela, ont achevé ce processus de dialogue. Celle-ci a affirmé devant le Sénat américain que si sa nomination était confirmée, elle lutterait contre "la répression" au Venezuela. Des propos que le département d’Etat américain a approuvé par la suite.

Changement de ton américain

"Je confirme que je déclare terminées toutes les conversations entamées au Guatemala avec (le secrétaire d’Etat américain) John Kerry", a déclaré samedi le président vénézuélien Nicolas Maduro lors d’une cérémonie de promotions militaires dans l’ouest du Venezuela. "Ses opinions irrespectueuses ont été avalisées et soutenues par le département d’Etat, ce qui contredit le ton et le contenu de ce qui avait été exprimé par le secrétaire d’Etat" John Kerry au Guatemala, a déploré de son côté le ministère vénézuélien.

Cette tentative de rapprochement avait débuté en juin dernier, avec une rencontre entre le nouveau secrétaire d’Etat John Kerry et le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Elias Jaua en marge d’un sommet de l’Organisation des Etats américains (OEA) au Guatemala. "Nous nous sommes mis d’accord pour instaurer un dialogue permanent", avait alors déclaré John Kerry, alors que les deux pays n’ont plus d’ambassadeurs respectifs depuis 2010, mais ont des chargés d’affaires.

Pressions de Washington

Cette tentative de dialogue avait déjà été mise à mal par les conséquences de l’affaire Snowden. Le Venezuela fait partie des pays qui ont proposé l’asile politique à l’ex consultant en informatique de la NSA qui a révélé l’étendue de l’espionnage américain des télécommunications et de l’Internet. Washington avait averti qu’il aurait "de graves difficultés" dans ses relations avec tout pays qui accueillerait Edward Snowden, qui réside actuellement en zone internationale à l’aéroport de Moscou. Le président Maduro a déclaré samedi que le chef de la diplomatie vénézuélienne avait reçu de nombreux appels de M. Kerry au sujet de l’affaire Snowden. Mais "nous ne sommes pas sensibles aux pressions."

Toutes ces péripéties ont conduit Nicolas Maduro à affirmer : "Je confirme ma politique de tolérance zéro devant les agressions des gringos contre le Venezuela. Je ne supporterai pas une agression de plus, qu’elle soit verbale, politique ou diplomatique. Ca suffit." Malgré ses relations difficiles avec Washington, le Venezuela continue d’exporter 900.000 barils de pétrole par jour vers les Etats-Unis, qui sont son premier partenaire commercial.

S.G., L’Humanité


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