Maternité des Lilas : Une première victoire pour les opposants à la fermeture

vendredi 12 septembre 2014.
 

Le répit aura été de courte durée. Le 27 janvier 2012, la maternité des Lilas semblait sauvée. Claude Evin, Président de l’Agence régionale de Santé (ARS) annonçait en effet « une issue positive et pérenne pour l’avenir de la maternité des Lilas ».

17 mois plus tard, le même Claude Evin vient donner le coup de grâce en annonçant que le projet de reconstruction était abandonné pour raisons budgétaires.

B) Une première victoire pour les opposants à la fermeture de la maternité des Lilas

Marie-Laure Darrigade Bellocq et la commission santé du Parti de Gauche

Le parti de gauche se réjouit du renoncement de l’ARS au projet de déménagement de la maternité des Lilas à Montreuil. Celui-ci s’accompagne de la couverture du déficit de 2014 annonce la CGT du personnel ce qui est une bonne nouvelle.

C’est la preuve que la mobilisation peut payer. Salariés, syndicalistes, membres du collectif, politiques se sont attachés à démontrer contre les arguments iniques de l’ARS l’absurdité de son projet. C’est maintenant chose faite et c’est une première victoire pour ceux qui luttent depuis si longtemps pour que la Maternité des Lilas reste aux Lilas.

La lutte des personnels hospitaliers ne peut s’achever avant que la reconstruction matérielle et financière de ce centre ne soit garantie aux Lilas. L’ARS a donné à peine un mois pour présenter un projet viable. La situation d’austérité dans le secteur de la santé imposée par le gouvernement et appliquée par l’ARS oblige les collectivités, elles-mêmes en situation financière tendue, à mettre la main à la poche. Elles s’y sont engagées, nous exigeons que cet engagement soit confirmé.

Le Parti de Gauche appelle à ce que la solution politique soit concertée avec les salariés de la maternité et défend une politique volontariste de défense des emplois et de moyens publics accrus. C’est le seul moyen de répondre aux enjeux de santé publics capitaux de ce territoire .

Communiqué de presse de la commission santé du Parti de Gauche.

A) Maternité des Lilas : La santé est-elle soluble dans le capitalisme ?

L’histoire de la maternité des Lilas, ouverte en 1964, est celle d’une lutte.

Une lutte pour un accouchement sans douleur, non standardisé, où le respect du lien parents-enfants prime autant que la sécurité médicale.

Une lutte pour le droit des femmes à disposer de leur corps : dès le début des années 70, la maternité a accueilli femmes et médecins défendant la contraception et le droit à l’avortement.

Pionnière, la maternité a du s’opposer aux diktats médicaux, sociaux et religieux, et a subi les assaults réguliers des anti-IVG. Elle a tenu bon.

Aujourd’hui, c’est un ennemi autrement plus sournois qui menace la maternité : « l’impératif de rentabilité ».

Déjà, en 1976, c’est au motif de cet « impératif » que la maternité s’était retrouvée en sursis. Il s’en était suivi une mobilisation nationale, qui avait permis de la sauver.

Quarante ans plus tard, alors que de plus en plus de maternités sont vouées au rôle d’ « usines à bébé », et que les centres d’IVG ferment les uns après les autres, les Lilas sont de nouveau sur la sellette.

Lilas2

Tout commence en 2007 : les locaux n’ayant pas changé depuis 1964, la maternité a besoin d’être rénovée. Un agrandissement permettrait également d’augmenter le nombre d’accouchements pris en charge chaque année, passant de 1700 à 2500.

Un projet de reconstruction sur un terrain proche de l’actuelle de maternité est présenté. Les travaux doivent débuter en Septembre 2011. Le ministère a d’ailleurs validé le projet dans le cadre du « Plan hôpital 2012 »...

Mais la toute nouvelle Agence régionale de Santé ne l’entend pas de cette oreille : cette maternité « isolée » détonne alors que les temps sont à l’optimisation, à la création de « pôles »... En juin 2011, Claude Evin fait part de sa décision de susprendre les travaux de recontruction.

S’en suivent des mois de lutte : le personnel se mobilise, un collectif des usagers est créé, des personnalités (Catherine Ringer, Karin Viard, Arthur H...) donnent de la voix, rassemblements, manifestations, flashmob, les actions se multiplient, les élus apportent leur soutien.

En Janvier 2012, l’ARS revient sur sa décision et annonce une issue positive. En septembre 2012, un partenariat est mis en place avec l’Hôpital Robert Debré et le groupe « Diaconnesses-Croix-Saint-Simon », et Claude Evin annonce une aide de 6 millions d’euros. La reconstruction va pouvoir débuter.

Mais « l’impératif de rentabilité » n’est pas en reste... Début juin, c’est un nouveau coup de tonerre qui s’abat sur la maternité des Lilas. L’ARS dénonce un « déficit structurel ». La reconstruction n’aura pas lieu. Claude Evin exige désormais un projet « économiquement soutenable »...

Le collectif de soutien n’aura pas mis longtemps à se réactiver. De nouveau, les actions se multiplient. D’autant qu’une autre maternité aux pratiques alternative, celle des bluets, est également menacée.

L’histoire de la maternité des Lilas est celle d’une lutte.

La lutte continue.

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