PCF : Mélenchon, l’empêcheur d’être réélu en rond ?

lundi 15 avril 2013.
 

C’est devenu une règle scientifique au Front de gauche. Prenez un Mélenchon bien mûr. Plongez-le dans « le bruit et la fureur. » Chauffez-le au fer rouge. Faites-le enfin parler « dru et cru » et, par réaction chimique, vous obtiendrez de beaux communistes cuits à cœur expliquant, agacés, qu’il ne faut pas offenser les camarades socialistes, que, certes, le gouvernement ne les fait pas rêver, mais que tout n’est quand même pas à jeter.

Mais si certains élus PCF ne veulent pas insulter les cousins socialistes, c’est d’abord qu’ils ne veulent pas insulter l’avenir. Car derrière ces réactions outragées se cache une peur : celle de perdre leurs postes aux prochaines municipales s’ils ne vont pas au combat associés au PS. L’enjeu actuel pour le Parti de gauche se résume donc en un mot : « autonomie », comme « listes Front de gauche autonomes. »

« La question des villes déjà détenues par le PCF n’est pas une question secondaire et il est normal et légitime que nos camarades communistes s’interrogent, explique Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de gauche et élu parisien. Mais ils ne doivent pas oublier qu’ils ont été élus dans un contexte totalement différent. En 2008, Nicolas Sarkozy venait d’être élu. Aujourd’hui règne une confusion entre la droite et la gauche et, en 2014, il ne nous faudra pas être assimilés à la politique catastrophique du gouvernement. »

D’autant que deux mois seulement après les municipales se dérouleront les européennes, une campagne au cours de laquelle le Front de gauche avancera bel et bien uni et pourra faire entendre une musique différente de celle du PS.

Ce serait donc une question de « cohérence », dit-on, du côté des soutiens de Mélenchon. Pour ce faire, le PG avance déjà une liste de 60 grandes villes où, « quoi qu’il arrive », explique Eric Coquerel, le « M. Elections » du PG, il y aura des listes Front de gauche au premier tour. « Soit parce que le PCF a déjà dit oui, soit parce qu’il n’a pas les forces pour s’associer au PS », précise-t-il malicieusement.

En 2010, la stratégie d’autonomie aux régionales avait échoué dans cinq des 22 régions (Bretagne, Basse-Normandie, Lorraine, Bourgogne et Champagne-Ardenne). Mais Coquerel se veut confiant : « A l’époque, Marie-George Buffet disait que, si l’on parvenait à des listes Front de gauche dans la moitié des régions, ce serait déjà bien. Je pronostique le même processus en 2014. »


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