Grève des professeurs des écoles ce mardi 12 février 2013 Soutien PG

mercredi 20 février 2013.
 

En vue de la grève du 12 février dans l’Education nationale, ci-joint un communiqué de presse appelant au soutien du mouvement. Communiqué fait dans le cadre du PG 66, mais qui peut être utilisé pour marquer et affirmer la présence du PG, sur le terrain et dans les médias.

4) Rythmes scolaires : « Cela ne résoudra pas l’échec scolaire »

100 % des enseignants de la maternelle Marcel-Cachin de Champigny-sur-Marne sont en grève ce mardi contre la réforme des rythmes scolaires voulue par le ministre Vincent Peillon. Ils dénoncent une réforme précipitée qui risque de nuire aux élèves.

Porte close. Ce matin, aucun des douze enseignants de la maternelle Marcel-Cachin de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) n’ira en classe. L’établissement, rattaché à un vaste groupe scolaire aux murs de béton, affiche un taux de grévistes de 100 %. Du rarement vu. Dans son bureau, Patricia ­Durand, la directrice, soutient totalement cette mobilisation. «  Prétendre que l’on va lutter contre l’échec scolaire avec cette réforme des rythmes, c’est n’importe quoi, lâche-t-elle. Ce n’était vraiment pas la priorité.  »

30 enfants par classe

À Marcel-Cachin, l’urgence numéro un se situe du côté des effectifs. L’établissement accueille 310 élèves pour 11 classes. Soit une moyenne de 30 enfants, âgés de trois à cinq ans, par enseignant  ! «  Dans une telle situation, impossible de prendre du temps avec ceux qui ont des problèmes d’apprentissage, souligne Patricia Durand. Nous aurions surtout besoin d’au moins de deux ou trois maîtres supplémentaires et de moyens pour notre réseau d’aide aux enfants en difficulté, décimé ces dernières années.  »

Ici, cette réforme des rythmes apparaît comme un casse-tête précipité et imposé. Qui risque surtout d’aggraver le quotidien des élèves. «  On diminue un peu le nombre d’heures de cours par jour mais on augmente l’amplitude horaire passée en collectivité, souligne Patricia Durand. Au final, la fatigue sera toujours là, et même plus car le périscolaire, ce n’est pas de tout repos…  »

14 adultes pour un enfant

Pour l’équipe éducative, cette réforme fait l’impasse sur la spécificité de la maternelle. «  Je suis étonnée que le gouvernement ait mis sur le même plan les rythmes d’un enfant de trois ans, qui fait la sieste l’après-midi et n’allait ­jamais à l’école le samedi matin avant 2008, et ceux d’un enfant de dix ans  », relève Christine Darnault, représentante des parents d’élèves FCPE. Comme d’autres, elle s’inquiète de la nature des activités périscolaires, à la charge de la commune. «  On parle de périscolaire de qualité, mais le gouvernement augmente de 10 à 14 enfants pour un adulte le taux d’encadrement des moins de six ans. Ça fait bricolage.  »

La directrice de Marcel-Cachin en est sûre, la municipalité n’aura pas les moyens de proposer autre chose que de la garderie améliorée. «  Pour les enfants, cela risque de se finir devant un DVD. Je ne vois pas en quoi cela va lutter contre l’échec scolaire.  » À la mairie, on a fait ses comptes  : 500 personnes à embaucher et un coût avoisinant les 2 millions d’euros. La commune a opté pour un report à 2014. En espérant, l’ouverture d’une réelle concertation.

Laurent Mouloud, L’Humanité

3) Chers responsables socialistes, il n’est pas inutile d’écouter celles et ceux qui sont en charge de la mission d’éducation

Une réforme scolaire décidée par le gouvernement.

Des enseignants qui s’insurgent, protestent, manifestent…

Une campagne de presse pour se lamenter du conservatisme de ces mêmes enseignants – plus soucieux de maintenir l’existant que de l’intérêt des élèves et de l’avenir de la société -, et dénonçant le corporatisme indécrottable de leurs organisations syndicales.

Des parents qui s’interrogent et s’inquiètent.

Et un pouvoir qui s’arc-boute : sa réforme est nécessairement bonne, donc elle s’appliquera !

L’observateur lointain dira : « Comme d’habitude ! Des enseignants, qu’on sait politisés à gauche, s’opposent au pouvoir… »

Pourtant le ministre est Vincent Peilllon, pédagogue averti et homme de concertation, le gouvernement est socialiste, et sa priorité est la refondation de l’école : 60 000 postes promis au nom d’une volonté de réussite de tous les élèves… De plus, la réforme des rythmes scolaires, élément clé de toute la politique de Vincent Peillon, risque d’être bloquée, alors que tout le monde est d’accord pour réinstaurer la semaine de 4,5 jours et alléger la durée de l’enseignement quotidien. Alors grand désarroi dans les rangs : où est le problème ? Les professeurs sont-ils devenus fous ?

Ce n’est sans doute pas l’explication. Ces professeurs constatent que s’ils vont travailler le mercredi matin (le samedi matin, autre possibilité, étant cantonné à d’éventuelles dérogations), elles/ils ne quitteront pas l’école plus tôt dans la journée, que la pause du midi va être parfois allongée pour assurer les heures de soutien. Le ministre a beau dire que les enseignants ne sont pas soucieux de voir améliorer leur salaire, ce n’est pas une raison pour, en l’absence de toute « compensation » (conditions de travail, temps de travail, salaire), accepter sans broncher un alourdissement de la charge de travail et une dégradation des conditions de son exercice. Ils et elles voient également le poids prépondérant que vont prendre les élus locaux dans l’organisation de la semaine scolaire.

Elles et ils considèrent qu’aujourd’hui les urgences dans les écoles, c’est de diminuer le nombre d’élèves par classe, de disposer de temps pour se réunir, pour rencontrer les parents… C’est aussi la réforme des programmes, la suppression de l’aide personnalisée, l’amélioration de l’accueil des élèves handicapés, le rétablissement des RASED…

En fait, dans une société qui généralise la désorganisation des horaires de travail des parents, toute réforme des rythmes scolaires se heurte à un problème majeur : l’adaptation des conditions de vie des enfants à celles de la société (aujourd’hui la plupart des élèves “subissent” 9 h 30 en collectivité par jour, soit 38 h /semaine, sans compter les centres de loisirs du mercredi)…

Quant aux collectivités locales, si elles rechignent et tergiversent à donner leur accord, c’est qu’elles voient que les moyens n’existent pas pour fournir le personnel d’encadrement des activités périscolaires, organiser les transports, l’entretien des locaux… Toutes choses qui vont aggraver l’inégalité entre communes et territoires.

Certes, Paris a décidé d’appliquer la réforme dès 2013. 8 500 professeurs et 200 000 élèves concernés (soit la moitié de ceux dont les villes ont annoncé l’application de la réforme dès 2013). Ce qui autorise Bertrand Delanoé, maire de Paris, à ne pas recevoir les enseignants parisiens, les premiers à s’être mobilisés massivement contre une réforme qui est annoncée devoir les assommer dès la prochaine rentrée.

Chers responsables socialistes, n’auriez-vous pas oublié qu’il ne serait pas totalement contraire aux valeurs que vous revendiquez (pour ne pas évoquer le simple bon sens) qu’en matière d’éducation il n’est pas inutile d’écouter celles et ceux qui sont en charge de cette mission, au plus près des élèves, en relation directe avec les parents, bref en proximité de la réalité ?

2) Loi sur l’école : derrière les mots, l’inscription dans la loi des fondamentaux du néolibéralisme

Pour accéder à cet article 2, cliquer sur le titre 2 ci-dessus.

1) Education : pour le Parti de Gauche, il faut changer de logiciel !

Le Parti de Gauche 66 apporte son soutien plein et entier au mouvement de grève dans l’Education nationale qui aura lieu mardi 12 février 2013. Les deux mots d’ordre concernant les rythmes scolaires et le projet de loi de refondation de l’Ecole de la République font l’objet de nombreuses et légitimes inquiétudes.

Les rythmes scolaires ne sont pas une simple question technique comme voudrait le faire croire le ministre. Ils mettent en jeu une vision de l’école et de la République : risque de territorialisation du système éducatif avec la déclinaison de l’acte III de la décentralisation, accentuation d’une Ecole à deux vitesses, encouragement à l’externalisation de disciplines scolaires au périscolaire ouvrant la voie à une marchandisation accrue, aggravation de la précarité avec le recours à des intervenants non statutaires. Le Parti de Gauche ne peut pas l’accepter.

Le projet de loi de refondation de l’Ecole de la République s’appuie sur des principes qui sont autant d’impasses : autonomie des établissements favorisant une gestion managériale, illusion d’une prétendue égalité des chances, socle commun de compétences minimaliste et utilitariste, sanctuarisation de réformes sarkozystes pourtant combattues en leur temps comme le bac pro en 3 ans ou la réforme du lycée.

Le Parti de Gauche ne peut pas non plus l’accepter : c’est de logiciel que le gouvernement doit changer urgemment pour sa future loi d’orientation pour l’éducation.

Francis DASPE Président de la Commission nationale Education du PG


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