« Pour être utile à la gauche et au peuple »

mercredi 6 février 2013.
 

Pourquoi un texte sur la stratégie politique aujourd’hui ?

Christian Picquet. Il nous fallait trouver un nouvel élan. De la création du Front de gauche jusqu’aux élections présidentielle et législative de 2012, nous avons travaillé sur une orientation permettant de mener ces campagnes électorales. Aujourd’hui nous sommes dans une situation nouvelle. La gauche a gagné les élections, nous avons puissamment contribué à cette victoire, et le Front de gauche s’est élargi, passant de trois (PCF, Parti de gauche et Gauche unitaire) à neuf organisations. Pour être utiles à la gauche et au peuple, pour proposer, face à un gouvernement dont la politique va à l’encontre de ce pour quoi les Français ont voté, une perspective alternative pour toute la gauche… il nous fallait ce texte stratégique.

S’agit-il de dépasser la simple dynamique électorale  ?

Christian Picquet. Le Front de gauche, depuis le début, n’est pas une stricte construction électorale. « Unis dans les luttes, unis dans les élections » était un de nos premiers thèmes en 2008. Notre ambition vise à proposer une politique de transformation de la société. En 2013, année sans élections, nous voulons agi comme une force politique et contribué à mettre la société française en mouvement grâce à nos propositions.

Quels sont les thèmes qui ont fait débat entre vous  ?

Christian Picquet. Par exemple, de savoir comment, après une échéance électorale majeure où le Front de gauche est devenu une référence dans la vie politique tout en décidant de ne pas être dans la majorité présidentielle, construire une démarche alternative à vocation majoritaire au sein de la gauche. Sans nous enfermer dans une posture de témoignage aux marges de la gauche, mais en faisant bouger le curseur à l’intérieur de celle-ci. Par exemple, la préparation des échéances politiques et sociales à venir, et notamment les élections municipales et européennes de 2014. Enfin, de savoir comment traduire l’élargissement du Front de gauche pour qu’il ne soit pas seulement un cartel d’organisations mais associe toutes celles et ceux qui veulent travailler à changer l’axe de la gauche.

Les propositions répondent-elles, pour vous, à cette ambition  ?

Christian Picquet. Le Front de gauche n’est pas un parti unifié. C’est un rassemblement pluraliste. Les organisations conservent leur souveraineté, mais tout le monde voit bien qu’il y aujourd’hui des milliers d’hommes et de femmes qui veulent travailler à sa construction sans nécessairement adhérer à l’une ou l’autre des formations. Les mesures vont renforcer le caractère pluraliste, le fonctionnement collégial et la participation de haut en bas des citoyens.

Entretien réalisé par Max Staat, L’Humanité


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