"Hollande, qu’est-ce que tu glandes ? Cette loi, tu nous la dois."

samedi 2 février 2013.
 

Manifestation ce mardi 29 janvier des Sanofi, ArcelorMittal, Peugeot, Goodyear... dont l’entreprise est menacée de fermeture. Grand rassemblement devant le ministère du travail - le 29 janvier 2013 à 14 heures 127 rue de Grenelle Métro Varenne

4) Des centaines de salariés de PSA, Sanofi et Virgin, des Champs-Elysées à l’Assemblée

Plusieurs centaines de salariés de PSA, Sanofi, ex 3 Suisses ou Virgin se sont rassemblés mardi à la mi-journée à Paris devant le magasin emblématique du Virgin des Champs-Elysées. Soutenus par le Front de gauche, le cortège est passé par le ministère du Travail, jusqu’à l’Assemblée nationale pour réclamer une loi contre les licenciements boursiers.

Des banderoles de chacune des entreprises disaient entre autres "Sanofi-Sanofric" ou "Butler menteur", en référence à l’actionnaire majoritaire de Virgin considéré par les salariés comme "principal responsable de la situation", c’est-à-dire la mise en redressement judiciaire du groupe. Une grande banderole flanquée d’un "Non à la fermeture de PSA Aulnay" était aussi brandie à l’entrée du magasin phare de Virgin sur les Champs-Elysées.

Les salariés de Virgin se sont mobilisés en masse, avec de 500 à 600 travailleurs du distributeur de biens culturels dans la rue, selon les syndicats. "On est tous en lutte aujourd’hui contre les pratiques de voyous", a dénoncé Guy Olharan, délégué CGT du groupe Virgin, placé le 14 janvier en redressement judiciaire assorti d’une période d’observation de quatre mois par le tribunal de commerce de Paris.

Des salaries de Goodyear, Sanofi, PSA, Valeo, Faurecia, Bigard, Pilpa, Fralib, Ford, Crédit Agricole, ZF, Haribo, Coca-Cola, Merck, Samsonite, Sodimedical… Avec Goodyear et Valeo, ils étaient nombreux à venir d’Amiens ce mardi. Des Sanofi sont eux venus depuis Toulouse. Un salarié de Candia venu de la Sarthe -entreprise dont trois sites et 313 emplois sont menacés- a expliqué être venu "soutenir des salariés de tous ces groupes qui sont en train de nous licencier". A l’appel des Licenci’elles, ils manifestent pour demander "une vraie sécurisation de l’emploi" qui passe par une loi contre les licenciements dans les groupes qui font du profit. Ils portent des t-shirts rouges sur lesquels on pouvait lire ce message en lettres blanches : "non aux licenciements dans les groupes qui font des profits". Une délégation de huit personnes, représentant la plupart des entreprises présentes, a été reçue au ministère du travail. Une proposition de texte contre les licenciements boursiers a été transmise.

Venu apporter son soutien, Pierre Laurent, numéro un du PCF, a prôné une "convergence de tous ces mouvements pour exiger une loi contre les licenciements boursiers".

"Butler est un voyou, un parasite", a déclaré Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche), avant d’ajouter : "Nous sommes ici pour vous adresser un salut fraternel, car il ne faut pas baisser les yeux et ne pas se résigner." "Les convergences des luttes commencent à se faire et le gouvernement a du souci à se faire", a déclaré quant à lui Olivier Besancenot (NPA). Le président du groupe parlementaire Front de gauche, André Chassaigne a de son côté annoncé un nouveau texte de loi pour interdire les licenciements boursiers à proposer d’ici une dizaine de jour.

Les salariés de Virgin se sont rendus ensuite devant le siège de l’actionnaire majoritaire Butler, tandis que les salariés des autres entreprises ont rejoint le rassemblement devant le ministère du Travail.

Compte-rendu dans L’Humanité

3) Appel des entreprises en lutte

Pas une semaine ne passe sans l’annonce d’un nouveau plan de licenciement massif par un groupe qui fait des bénéfices énormes. A chaque fois c’est le même refrain : "Entreprise en difficulté, restructuration pour sauver la compétitivité ..." alors qu’en réalité l’objectif est de faire encore davantage de profit.

Depuis quelques mois, des délégations de salariés en lutte venus de toute la France se rassemblent autour d’une proposition de loi nouvelle contre les licenciements dans les groupes qui font des bénéfices. L’initiative vient de "Licenci’elles", l’association des salariées des 3 suisses licenciées abusivement par un groupe qui réalise des profits colossaux. Les Licenci’elles ont dénoncé le fait qu’elles ne pouvaient pas porter plainte contre le plan de licenciement de 3 Suisses tant qu’elles n’avaient pas été licenciées !

Comme des centaines de milliers de salariés, elles savaient que le groupe 3Suisses n’avait aucune justification économique valable à leur licenciement au regard de la loi, mais qu’elles ne pouvaient pas pour autant empêcher leur patron de les licencier. Ensemble avec les Pilpa, Bigard, Crédit Agricole, Faurecia, FNAC, Ford, Fralib, Goodyear, PSA, Samsonite, Sodimedical, Sanofi, Sony, Valeo, ZF, Coca-Cola, Merck Serrono... elles ont décidé de rédiger une proposition de loi pour empêcher les licenciements, avant qu’il ne soit trop tard, dans les groupes qui font du profit.

Une loi nouvelle pour vraiment bloquer les licenciements lorsqu’ils sont interdits, c’était aussi une exigence portée par des milliers de salaries pendant la campagne de l’élection présidentielle. Le candidat Hollande est même allé à la rencontre des salariés en lutte de Goodyear et Fralib, en faisant la promesse que s’il devenait Président de la République il ferait voter en urgence une loi interdisant les licenciements dans les groupes qui font des profits.

Pour l’heure Hollande n’a toujours pas tenu cet engagement. Comme bien d’autres promesses de campagne qui ont permis la victoire de la gauche, celle de donner aux salariés le droit d’arrêter les plans de licenciements illégaux avant qu’ils n’aient lieu a disparu des écrans radars du gouvernement.

Pire, l’accord national sur la sécurisation de l’emploi, signé récemment par trois confédérations syndicales, ne va pas dans le bon sens en remettant en cause les principaux droits des salariés face aux licenciements économiques ! Ces confédérations sont-elles réellement en phase avec leurs adhérents et militants de terrain, dont beaucoup sont pourtant en lutte contre des plans de restructuration dont ils dénoncent les effets néfastes pour l’emploi ?

Mais nous n’avons pas l’intention de laisser cela arriver. Nous les représentants des salariés en lutte de Pilpa, Bigard, Crédit Agricole, Faurecia, FNAC, Ford, Fralib, Goodyear, PSA, Samsonite, Sodimedical, Sanofi, Sony, Valeo, ZF ... nous avons décidé d’agir pour que la loi que nous avons rédigée soit votée à l’Assemblée Nationale et au Sénat.

Nous avons besoin de cette loi dans les luttes que nous menons contre certaines des multinationales les plus puissantes de la planète qui licencient en masse pour accroitre sans cesse leurs profits et le cours de leurs titres en bourse.

C’est pourquoi nous allons venir de toute la France et de dizaines d’entreprises, où nous nous battons pour nos emplois, pour nous retrouver :

Ce sera le premier acte fort d’une bataille que nous engageons pour que Hollande, son gouvernement et la majorité de gauche au Parlement tiennent ses engagements en nous donnant les moyens de nous battre pour stopper nos licenciements avant qu’il n’aient lieu.

Les salaries en lutte de :

Pilpa, Bigard, Crédit Agricole, Faurecia, FNAC, Ford, Fralib, Goodyear, PSA, Samsonite, Sodimedical, Sanofi, Sony, Valeo, ZF, Coca-Cola, Merck Serrono…

Manifestation devant le ministère du Travail

Rendez-vous est pris pour le 29 janvier, pour une manifestation devant le ministère du Travail destinée à rappeler au président sa promesse de candidat : faire passer une loi interdisant "les licenciements boursiers".

Source : https://www.facebook.com/LesSanofi

Article du JDD sur cette manifestation

http://www.lejdd.fr/Societe/Social/...

À l’usine Goodyear d’Amiens, les banderoles et les pancartes sont déjà prêtes, le slogan aussi : "Hollande, qu’est-ce que tu glandes ? Cette loi, tu nous la dois." La colère est d’autant plus vive que les 1.250 salariés du groupe de pneumatiques pourraient apprendre, jeudi, lors d’un comité central d’entreprise, la fermeture de leur site d’ici à 2014. "Il y a quinze mois, sur notre parking, François Hollande a promis qu’il ferait une loi pour interdire les licenciements boursiers s’il arrivait à l’Élysée, pointe le délégué CGT Mickaël Wamen. On veut lui rappeler ses promesses. Nous, on a une proposition toute prête à lui soumettre, pour que les sociétés qui font des profits ne puissent pas licencier…"

"Notre pays plonge dans une misère sociale qu’il n’a jamais connue"

Les salariés de Goodyear ne seront pas les seuls à manifester leur ras-le-bol, mardi, devant le ministère du Travail, alors que les chiffres du chômage explosent. Les représentants de 25 entreprises menacées par des plans sociaux, tous syndicats confondus, rejoindront la rue de Grenelle : Sanofi, ArcelorMittal, Peugeot, Fralib, Ford, Pilpa, Faurecia, Virgin, Sodimédical… La grogne des entreprises en difficulté, chacune soumise à un cas particulier, se mue désormais en contestation collective. "Le but est de constituer un front uni, indique Marie Lecomte, ancienne salariée des 3 Suisses, instigatrice de l’association Licenci’elles et de la manifestation. Pendant la campagne, Hollande et Montebourg ont fait beaucoup de promesses, mais on n’a rien vu venir. Désormais, on veut faire converger les luttes pour se faire entendre…"

Dans la foulée, les 700 à 1.500 participants attendus entameront une marche jusqu’à l’Assemblée. Sur les tee-shirts, un seul leitmotiv : "Non aux licenciements financiers, une loi pour une vraie sécurisation de l’emploi." Et dans leur ligne de mire, l’accord signé, il y a quinze jours, par les syndicats CFDT, CFTC et CFE-CGC… "Les confédérations s’engagent, mais à la base, les syndicalistes en bavent face à la détresse des salariés", souligne Marie Lecomte. "Cet accord est le plus nocif qui existe, dénonce Mickaël Wamen. Notre pays plonge dans une misère sociale qu’il n’a jamais connue. Michel Sapin doit nous rencontrer."

Au ministère du Travail, on indiquait, samedi soir, être "prêt à recevoir une délégation" si la demande en était faite. Pour Lionel Burriello, délégué CGT chez ArcelorMittal à Florange, les pouvoirs publics n’ont pas pris la mesure de l’urgence. Il sera, lui aussi, dans le cortège, avec ses collègues qui ont tenté de s’enchaîner aux grilles de Matignon, cette semaine, pour demander la nationalisation de leur usine. "La pression monte, ça devient dangereux, s’alarme-t-il. Des dizaines de communes vont souffrir. On a le sentiment que ça va péter. Et plus vite qu’on ne le croit…"

Tous comptent ressortir leurs banderoles aussi souvent que nécessaire pour obtenir le vote d’une loi contre les licenciements boursiers et tenter de sauver leurs dossiers de l’enlisement. "C’est le début d’un mouvement, confirme Laurent Besson-Imbert, délégué Sud chez Sanofi. On est prêts à faire d’autres actions s’il le faut, pour combattre les affres de la finance."

Camille Neveux - Le Journal du Dimanche


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