Manifestations contre la précarisation du monde du travail

lundi 14 janvier 2013.
 

Dans plusieurs villes de France, les salariés ont répondu à l’appel des leurs organisations syndicales. Le dernier round des négociations sur la sécurisation de l’emploi se termine vendredi 11 janvier. Face à la brutalité du patronat, le monde du travail rejette la flexibilité et la précarité.

Malgré la pluie, la mobilisation contre le travail jetable n’est pas tombée à l’eau ce jeudi 10 janvier. A quelques mètres d’un siège du Medef sous haute protection policière, plus de 200 manifestants ont répondu – à Paris – à l’appel des organisations syndicales CGT, FO et FSU. En province, d’autres rassemblements ont eu lieu mettant sous la surveillance des salariés les négociations à hauts risques sur la « sécurisation de l’emploi et des parcours professionnels » voulue par le gouvernement. Jeudi et vendredi a lieu le dernier round des discussions entre partenaires sociaux. Au vu des informations qui filtrent, il y a peu de chances qu’elles aboutissent sur un accord.

A Paris, les militants rassemblés représentent l’ensemble des secteurs professionnels, du privé mais aussi du public. « On a l’habitude que les mauvais coups portés à nos camarades du privé nous atteignent ensuite », explique un représentant de la CGT des territoriaux de Paris. Les mines sont graves mais, de temps en temps, des sourires les éclairent. Sur les réseaux sociaux, de nombreux messages de soutien parviennent aux uns et aux autres. L’horaire, la pause de la mi-journée, conjugué au temps n’ont pas permis à tous ceux qui le voulaient de rejoindre la manifestation. Mais la petite foule va grossir au fil des minutes qui passent.

Aux environs de 13h15, à l’occasion d’une suspension de séance, les négociateurs de la CGT et de FO sortent du siège du MEDEF pour venir rendre compte de l’état des discussions. Pour FO, c’est rien moins que « l’avenir du Code du travail qui est en jeu ». L’organisation patronale avance à marche forcée pour faire passer ses propres intérêts de classe. Elle a transformé la « sécurisation des parcours professionnels » souhaitée par le président de la République en « flexicurité ». Dans son objectif : la fin de facto du contrat à durée indéterminée comme norme, la modulation du temps de travail et la modulation des salaires en fonction des pics d’activité des entreprises.

Le MEDEF se dépense sans compter pour imposer flexibilité et précarité, tenant de diviser les organisations syndicales de salariés qui restent pour l’heure unies. Devant les manifestants, Agnès .Le Bot, négociatrice de la CGT, explique : « Le patronat propose rien moins qu’une régression sociale avec la casse du CDI et la généralisation de la flexibilité. C’est proprement inacceptable. » Elle rentre dans le détail de la « mobilité imposée dans les entreprises de plus de 300 salariés », « l’affaiblissement des droits syndicaux », « la limitation des droits de recours devant les conseils des Prud’hommes »... Le MEDEF veut multiplier les contrats à temps partiels transformables en temps plein sans rémunération supplémentaires. Entre autres joyeusetés.

Il s’agit donc bien d’un retour en arrière sur le compromis social républicain issu de la mise en œuvre du programme du Conseil national de la Résistance. Malgré les faits, le MEDEF déploie tout sa puissance pour tenter d’imposer une vision idéologique de la société basée sur le précariat. Laurence Parisot a bien osé dire « même l’amour est précaire, pourquoi le travail ne le serait pas ? ». Pourtant, comme le rappelle la négociatrice de la CGT, « une aspiration au changement s’est exprimée en 2012 dans ce pays, pas du fait des patrons mais bien par les salariés ». Le monde du travail, ayant droit de la victoire de François Hollande, est en droit d’attendre du gouvernement un positionnement clair pour une vraie sécurité de l’emploi. C’est sur cette position que se situe le Parti de Gauche.

Jeudi 10 Janvier 2013

Nathanaël Uhl


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