Une fillette se retrouve au commissariat pour des impayés de cantine

dimanche 13 janvier 2013.
 

Une policière municipale a sorti de la cantine une enfant de cinq ans d’une école d’Ustaritz (Pyrénées-Atlantiques) en raison d’un impayé de ses parents de 170 euros, choquant l’enfant et ses camarades qui la pensaient en prison. La FCPE a jugé "totalement injustifiable" cette intervention.

"La petite a été prise par la police municipale à la cantine, qui est gérée par la municipalité et se trouve en dehors de l’établissement, à 200 mètres", a indiqué le directeur de l’école Saint Vincent, Laurent Aguergaray, confirmant une information du journal Sud Ouest. "C’est un procédé irresponsable", a-t-il ajouté, précisant que Léa et ses camarades avaient été traumatisés : "Quand Léa est revenue dans l’après-midi ils étaient étonnés. Ils pensaient qu’elle était en prison. La maîtresse a discuté avec toute la classe pour tenter de dédramatiser". "On ne prend pas les enfants en otage de cette manière", a-t-il ajouté.

Le maire d’Ustaritz, Dominique Lesbats, qui gère la cantine scolaire, a indiqué à une correspondante de l’AFP que "la mère avait été avertie mardi qu’elle devait venir chercher sa fille qui ne pouvait pas déjeuner à la cantine" mais elle n’est finalement "pas venue". Il a assuré que les services de la mairie étaient engagés "depuis plus d’un an" dans une procédure avec les parents de Léa, qui sont selon lui dans "une mésentente terrible", mais que ces derniers malgré "quatre convocations en 2012" ne se sont "jamais présentés".

Le père de Léa, veut de son côté savoir "qui a donné l’ordre de faire emmener manu militari (s)a fille par une policière" et dit ne pas en vouloir à cette dernière.

La FCPE 64 a jugé "totalement injustifiable" cette intervention de la police municipale et estime que "la responsabilité de la mairie d’Ustaritz est pleinement et exclusivement engagée". "S’il y a des impayés, la solution doit être trouvée avec les services sociaux ou par les voies de recouvrement légales", ajoute l’association de parents d’élèves dans un communiqué.

Le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon a qualifié jeudi d’"acte de violence scandaleux" le retrait d’une fillette de la cantine par la police municipale pour impayé au Pays basque. "Je dis à tous les Français et à tous les élus d’éviter de faire ce genre de choses, qui sont absolument scandaleuses. Il peut y avoir des difficultés avec les parents, jamais on ne doit s’attaquer aux enfants", a déclaré à des journalistes le ministre, en déplacement à Brest. "Tous les enfants de France doivent être dans leur cantine et manger, et ne pas être victimes d’actes, qui, de cette nature, sont des actes de violence", a-t-il estimé. "Comme ministre de l’Education nationale, je désapprouve fortement cet acte. Je crois que l’ensemble des Français auront la même considération et de la peine qu’un élu puisse avoir un comportement de cette nature", a-t-il poursuivi, rappelant que les cantines relèvent des communes et non de l’Education nationale.


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