Travailleurs sans-papiers de Lille : Le Front de gauche interpelle le ministre de l’Intérieur

jeudi 10 janvier 2013.
 

Dans la métropole lilloise, un mouvement de grève de la faim de travailleurs sans papiers, demandant leur régularisation, a démarré le 2 novembre. Aujourd’hui, plus de 50 personnes entament leur 57ème jour de grève de la faim !

Ils sont actuellement sur le trottoir, sur le parvis de l’église St Maurice de Lille, église qu’ils ont occupée durant quelques heures vendredi 21 décembre. Ils en ont été évacués le soir même. C’est donc la septième nuit qu’ils ont passée dehors, dans le froid et sous la pluie..., ils se "protègent" comme ils peuvent avec des tentes, des cartons. La situation est dramatique.

Auparavant, ils avaient occupé, durant une semaine environ, l’église réformée de Fives. Ils en avaient été évacués par la police le 4 décembre. Ils sont passés ensuite dans les urgences des hôpitaux, mis dehors, puis ils ont été dispersés par le Préfet du Nord dans toute la région. Les groupes ont été envoyés de foyers en centres d’hébergement de jour, de nuit, ...Certains, sommés de quitter un foyer, ont trouvé refuge dans un local syndical...

Le Préfet a reçu le Comité des sans papiers 59 (accompagné de la Ligue des droits de l’homme) le 19 décembre et a procédé à une simple répartition administrative : les demandeurs d’asile, les sans papiers entrant dans la circulaire Valls, ceux susceptibles d’y rentrer, les hors circulaire,...etc. Cette attitude strictement administrative est un choix politique : le refus de prendre en compte la lutte collective des sans papiers et le fait que ceux-ci sont en grève de la faim.

Le gouvernement et le Ministre de l’Intérieur peuvent-ils cautionner l’attitude fermée du Préfet et laisser l’irréparable se produire ? L’arrivée de la gauche au gouvernement aurait dû entraîner une rupture avec la politique et les méthodes de l’ère Sarkozy. Le maintien en situation illégale de travailleurs sans-papiers ne peut qu’avoir pour conséquence de fournir au patronat une main-d’œuvre privée des moyens élémentaires de défendre ses droits. A l’inverse, la régularisation des personnes sans papiers est un acte positif pour toute la société.

Nous exigeons que le gouvernement, le Ministre de l’Intérieur interviennent pour créer les conditions d’arrêt de la grève de la faim en garantissant à chaque gréviste l’arrêt de toute procédure d’expulsion. Le Préfet doit ouvrir, au minimum, une perspective de régularisation sécurisée, une vraie négociation avec un engagement à établir un échéancier de régularisation des grévistes de la faim. Il s’agit d’une urgence !


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