Eaux et multinationales Conspiration ?

vendredi 21 décembre 2012.
 

Le 6 juillet dernier, l’hebdomadaire "Marianne" révélait l’existence d’un contrat aux fins de déstabiliser politiquement notre camarade Gabriel Amard président d’une régie publique de l’eau. Mieux encore un proche de François hollande alors PDG d’une société de lobbying vae solis corporate aurait été bénéficiaire d’un contrat de 110 000 euros pour empêcher un accord commercial entre la régie eau des lacs de l’Essonne présidée par Gabriel et eau de Paris. Gabriel Amard a été conduit à déposer une plainte pour que toute la lumière soit faite dans cette affaire. Plus de 3 mois après aucune enquête n’étant ouverte, il se constitue partie civile et publie ce billet :

"Ainsi, le dépôt de plainte contre les sociétés Eau du Sud Parisien et VAE Solis Corporate pour trafic d’influence n’ont donné lieu à aucune suite. Les faits sont pourtant graves et ont été reconnus par leurs auteurs dans la presse. En effet, pour que le trafic d’influence soit commis, il n’y a pas besoin qu’un pacte soit conclu entre le trafiquant et son payeur : le seul fait que l’un des deux ait approché l’autre pour conclure le contrat est constitutif, pour celui qui propose ses services ou qui propose de payer, du délit.

Le trafic d’influence est une infraction grave : il fait partie des « atteintes à l’administration publique » à l’intérieur du quatrième livre du Code pénal, consacré aux « crimes et délits contre la nation, l’État et la paix publique ». La sévérité des peines prévues souligne la gravité de ce délit : cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende. Ce n’est donc pas une mince affaire.

Je m’interroge donc vraiment sur le silence de la justice. Je sais bien que le gouvernement précédent a asséché les moyens de la justice. Mais quand même, devant de tels faits, alors que c’est la décision politique d’un élu local investit d’une légitimité démocratique qui est remise en cause, c’est troublant. Je ne peux m’empêcher de penser que les multinationales de l’eau sont historiquement et aujourd’hui encore issues de la volonté du monde de la finance. Des banquiers d’Empire d’hier aux banquiers d’affaire d’aujourd’hui, ce sont eux qui détiennent les principaux groupes privés de gestion de l’eau.

Or, dans le même temps, je sais que de nombreuses personnes issues de ce milieu-là occupent des postes stratégiques dans l’appareil d’État : le secrétaire général adjoint de l’Élysée, le conseiller pour les médias et la culture du Président de la République, un conseiller du Ministre du Redressement Productif, un conseiller spécial du Ministre de l’Économie et des Finances... Bien sûr, je pense ici aussi à Antoine Boulay, au Cabinet du Ministre de l’Agriculture, qui dirigeait le cabinet Vae Solis Corporate. Cette éminence grise était chargée, pour la campagne présidentielle de François Hollande, de rédiger des -argumentaires contre mon camarade et ami Jean-Luc Mélenchon.

J’ajouterai que je n’ai pas non plus encore vu de signes très concrets de la part du gouvernement d’en arriver à généraliser la gestion publique de l’eau. Le principe a beau être dans chaque texte de congrès du Parti Socialiste depuis des années, ça ne s’accompagne jamais d’une mise en œuvre une fois au gouvernement.

Tous ces éléments mis bout à bout éclairent peut être l’absence de suites données à la plainte. En tout cas, je n’ai pas pu compter sur la députée de notre circonscription Éva Sas trésorière nationale de Europe Écologie Les Verts. Alors que je l’avais interpellée par écrit afin qu’elle pose la question au gouvernement lors d’une séance parlementaire, c’est resté lettre morte.

Néanmoins, vous me connaissez : tout ceci ne nous arrête pas. Le délai prescrit de trois mois étant dépassé depuis le dépôt de plainte initial, nous allons désormais déposer plainte en nous constituant partie civile auprès des doyens des juges d’instruction de Paris et d’Évry. Et hier, lors du Conseil d’Agglomération, le Budget de la Régie a été adopté à l’unanimité des présents. Il intègre les travaux de raccordement entre Eau de Paris et nous. À croire que la volonté politique assise sur la légitimité démocratique l’emporte toujours sur les conspirations  ? "

Gabriel Amard


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