Egypte : Violence islamiste et referendum entaché de nombreuses irrégularités

samedi 22 décembre 2012.
 

Le référendum sur la nouvelle constitution des frères musulmans contestée par une majorité d’égyptiens a été entaché par de nombreuses irrégularités qui amènent les représentants de la société civile à exiger l’annulation des résultats et à le réorganiser. 1400 recours dénonçant différentes formes de fraudes ont été déposés auprès du tribunal administratif et devraient être examinés incessamment.

D’abord quelques données de base :

Nombre d’électeurs ayant le droit de vote 52 000 0000

Taux de participation au premier tour : 31%

Résultats préliminaires

Oui : 56%

Non : 44%

ce scrutin se déroule en deux phases, il a concerné 10 gouvernorats sur 27 à la première, dont le Caire et Alexandrie, l

Ce choix, qui contredit l’article 60 de la déclaration constitutionnelle qui stipule que le scrutin doit être organisé 15 jours suite à la ratification de la constitution par le président de la république, est une première irrégularité.

Il a été adopté par les FM qui ont bouché leurs oreilles face aux appels de l’opposition de remettre le référendum et de permettre un débat autour d’une constitution controversée à cause de la grève des juges censés superviser les bureaux de vote. Sur 13000 juges, seulement 1100, presque tous des FM ou proches, ont accepté de participer à ce plébiscite. Or il existe 6000 bureaux de vote, les FM ont comblé cette lacune en faisant appel à des fonctionnaires ordinaires, leurs alliés et acolytes, seconde irrégularité

Troisième irrégularité, l’interdiction des 22000 ONG de surveiller le scrutin et l’octroi de 2000 permis aux associations caritatives islamistes ainsi que l’interdiction aux représentants des partis et de la société civile de superviser le dépouillement des bulletins de vote qui s’est déroulé dans l’opacité la plus totale

Quatrième irrégularité, la permission donnée aux seuls membres du parti des FM de se trouver dans les bureaux de vote lors du dépouillement

Cinquième irrégularité, l’ouverture tardive des bureaux, leur fermeture pendant le déroulement pendant quelques heures du vote pour faire la prière ou pour manger ; afin de décourager les gens de voter, la fermeture de certains avant l’heure officielle fixée à 11h du soir à cause de l’importance du nombre des votants.

Sixième irrégularité, l’annonce des résultats dans certaines circonscriptions avant la fermeture des bureaux

Ceci sans parler des irrégularités habituelles d’achat de voix, de vote collectif pour les illettrés, de l’orientation des votants à l’intérieur à l’extérieur des bureaux vers des choix en faveur du OUI, le harcèlement des chrétiens leur interdiction de s’exprimer, etc.....

En dépit de toutes ces irrégularités et fraudes évidentes au cours du dépouillement, le résultat fut une surprise, avec 56% de oui et 31% de participation, la constitution est acceptée par 15% seulement d’égyptiens au premier tour. Les 44% qui ont dit NON, révèle l’absence de consensus autour d’un contrat social mort né. Il faut rappeler qu’au premier scrutin sur les amendements de la constitution en Mars 2011, le OUI avait remporté 78%.

Le FNS, a tout de suite contesté ces résultats, il avait annoncé précédemment selon différentes indications et estimations issus des bureaux de vote, que le OUI l’avait e,porté à 66% ce qui est conforme à tous les sondages effectués avant le référendum.

plusieurs recours devant le tribunal administratif (1400) contre ces irrégularités devraient être examinés incessamment.

Ce scrutin s’est déroulé dans un climat de terreur et de violence. La veille ; à Alexandrie, l’affreux Imam de la mosquée Qaid Ibrahim ; a appelé les fidèles au cours du sermon a voter OUI ; ce qui a provoqué la colère des activistes de l’opposition, des affrontements ont eu leu entre les deux parties au cours desquels les supporters de l’Imam ont enlevé 3 activistes et les ont enfermé dans la mosquée. Au même moment des bandes armées de salafistes sont arrivés sur les lieux, terrorisé les opposants et incendié plusieurs voitures. Les activistes laïques, dont les supporters affluaient pour leur porter secours ont fait le siège de la mosquée en enfermant le Cheikh Mahalawi, de 15 h vendredi, à 3h du matin samedi pour exiger la libération de leurs camarades pris en otage, tandis que dans les alentours les violences se poursuivaient. Le siège a été levé suite à l’intervention de plusieurs médiateurs pour libérer en particulier le vieil Imam qui a faillit mourir d’une crise cardiaque.

Le soir des élections, au Caire, au moment du dépouillement des bulletins de vote, des centaines de salafistes ont annoncé la guerre contre la presse écrite, ils se sont dirigés vers les sièges de différents journaux libres, ont mis le feu et saccagé celui du Wafd en blessant de nombreux journalistes sous l’oeil bienveillant des forces de l’ordre. Je rappelle que les salafistes, adeptes du Cheikh Salah Abou Ismail ex candidat aux dernières élections présidentielles, ont fait le siège de la cité de la télévision pendant plusieurs jours, continuent leur siège de la Haute Cour Constitutionnelle qui entre dans sa troisième semaine et empêchent les magistrats d’y pénétrer pour faire leur travail.

Hier soir ils ont annoncé un nouveau siège, celui du poste de police de Doqqui, quartier résidentiel de standing, des centaines de policiers ont été appelés pour défendre le poste contre toute toute attaque, le ministre de l’intérieur est arrivé en personne......... Mais au lieu d’arrêter le nommé Abou Ismail et ses milices, le ministre de la justice l’a reçu dans son bureau.

Il devient évident à l’aune, que l’escalade de la violence et le terrorisme organisé contre la justice, la liberté d’expression et l’ordre-la police- sont soutenus voire fomentés par la confrérie qui gouverne actuellement le pays. Ce qui est étonnant, c’est que Morsi et son porte parole ont complètement disparu des radars, on ne voit que des Khayrat El Chater, Beltagui Et Erian, membres du bureau de la confrérie, ainsi que leur guide suprême, qui multiplient les conférences de presse, distribuent leurs menaces à tous les opposants, avertissent les chrétiens de ne pas se mêler de la politique, déclarent la guerre à tous les égyptiens en se disant prêts à sacrifier 2 millions de jeunes frères pour défendre leur président et sa légitimité.

Que se passera t-il maintenant ? Le FSN appelle à une manifestation mardi 18 pour dénoncer les fraudes du scrutin. Ren que pour Alexandrie, les résultats annoncés à minuit étaient en faveur du Non à 54% ; le lendemain c"était le oui qui l’emportait à 56%.Il demande avec les ONG d’annuler ces résultats et d’organiser un nouveau scrutin sous la supervision des juges. Il exige que la liste des noms des juges qui doivent superviser le second tour dans 17 gouvernorats soit rendue publique, et que les ONG de droit de l’homme aient la permission de surveiller le déroulement des opérations. Il n’est pas du tout évident que ceux qui organisent avec préméditation la fraude et le terrorisme répondent favorablement à ces demandes. Reste à savoir quelle sera la réaction des juges grévistes, les seuls possédant des moyens de pression réels.

Les FM, vont tout faire au second tour pour avoir une majorité écrasante de OUI. Dans plusieurs gouvernorats du sud ils sont sur leur terrain, mais ce sont les moins peuplés, mais qui pourraient voter à 75% oui, Ceux qui leur échappent, les plus peuplées, les villes du Canal de Suez, Mounouféya dans le Delta fief de l’ex PND ; Kafr El Cheikh, fief de Sabahi, restent Guiza et Qualioubéya dans la région du Grand Caire qui sont déterminants pour tout scrutin : Les frères sont très implantés à Guizah, Qualioubéya très industrielle, échappe complètement aux partis de gauche. Sans une forte mobilisation, de la part des partis de l’opposition, dont on ne voit aucun prémisse, la bataille est perdue d’avance.

Enfin, je tiens à rendre un grand hommage à la femme égyptienne, qui fit preuve d’un grand courage, dans toutes les circonscriptions ce sont elles, qui ont dévoilé la substitution de fonctionnaires aux juges en leur demandant de vérifier leur identité, elles ont dénoncé ces irrégularités quelles ont consignés dans des procès verbaux, elles ont refusé de partir et manifesté devant les bureaux de vote fermés pour cause de prière obligeant les autorités à rallonger la durée du vote jusqu’à 23h.

Dernière remarque, une commission du parlement européen était récemment en visite au Caire pour discuter l’octroi d’une aide de 4 milliards d’euros, à un régime religieux fasciste qui encourage ses milices armées à terroriser ses adversaires, les liquide et encourage le chaos vise au démantèlement des institutions étatiques principales. Les européens pensent-ils vraiment soutenir un processus démocratique en Egypte ? où sont-ils alignés à la position américaine qui défend ses intérêts et ceux d’Israël dans la région et qui trouvent dans les FM un allié encore cent fois plus stratégique que Moubrak, au détriment de nos peuples qui aspirent à la liberté, le pain et la dignité ? Sans le soutien des américains et des européens les FM n’auraient jamais agi avec tant d’arrogance et d’insolence.

LA gauche européenne ; devrait s’opposer à ce soutien honteux aux ennemis des droits de l’homme et de la joie de vivre et du droit de mourir sans balle dans la tête.

G. Le 17 décembre 2012

14) Dernières nouvelles

14a) Nouvelles manifestations aujourd’hui 14 décembre

Partisans et adversaires du président Mohamed Morsi ont prévu de tenir vendredi 14 décembre leurs derniers rassemblements avant le référendum qui doit approuver, samedi, la nouvelle Constitution soutenue par les islamistes en Egypte.

Les électeurs égyptiens sont appelés à se prononcer pour ou contre cette Loi fondamentale rédigée par une assemblée constituante dominée par les islamistes. L’entrée en vigueur de ce texte doit précéder la tenue d’élections parlementaires, qui pourraient avoir lieu en 2013.

Les Frères musulmans, organisation dont le président Morsi est issu, ont prévu de se rassembler dans une mosquée proche du palais présidentiel, situé dans le quartier d’Héliopolis, au Caire.

Un peu plus tard dans la journée, les libéraux, les laïcs et l’opposition chrétienne se retrouveront sur la place Tahrir, berceau de la révolution du Nil, afin d’appeler les Egyptiens à voter non samedi. "Je pense qu’il va y avoir du sang et beaucoup d’antagonismes pendant ce référendum. Il n’est donc pas normal qu’il ait lieu", a commenté Ahmed Said, du Front national du salut.

Source : Le Monde

14b) Les Frères musulmans voient s’effriter leur soutien populaire depuis leur accession au pouvoir

Envoyé spécial du Figaro au Caire

Les façades du quartier d’Aïn al-Sira sont encore couvertes d’affiches de campagne des Frères musulmans : le visage patelin de Mohammed Morsi et le fléau de la balance, symbole du parti Liberté et Justice (PLJ), la formation des Frères. Avec ses rues non pavées, des troupeaux de moutons qui fouillent les tas d’ordures et des barres d’immeuble en mauvais ciment dont la plomberie court sur la façade, Aïn al-Sira est un faubourg pauvre comme il y en a beaucoup dans l’immense mégapole du Caire, en Égypte. Pendant des décennies, ces quartiers populaires ont été les bastions du parti islamiste, interdit et pourchassé sous le régime de Moubarak. Les institutions charitables et les services sociaux des Frères musulmans palliaient les défaillances du gouvernement. Les Frères étaient vus comme une alternative à la corruption et à l’inefficacité des autorités égyptiennes et leur slogan, « l’islam est la solution », catalysait tous les espoirs.

Le quartier d’Aïn al-Sira a voté massivement pour le PLJ aux législatives de l’hiver dernier. Puis pour Mohammed Morsi à la présidentielle de juin 2012. Mais depuis, la popularité des islamistes est en chute libre. « On a tous voté pour les Frères musulmans », dit Mohammed Nour, un mécanicien qui travaille dans l’un des nombreux garages du quartier, où l’on désosse des voitures pour en réparer d’autres. « On pensait qu’ils étaient des gens bien, des gens honnêtes et que les choses allaient changer. Mais en fait la situation n’a fait qu’empirer : les prix ont grimpé en flèche, l’essence, les cigarettes, tout. Et il n’y a plus de travail : les chauffeurs de taxis, les ouvriers journaliers, les employés du bâtiment, personne ne travaille plus. »

13) Immenses manifestations contre Morsi. La révolution continue (11 décembre 23h)

Morsi a réussi en 6 mois à diviser l’Egypte en deux

Ce soir :

- le peuple d’Egypte était Tahrir et à Ethadéya, en masse

- et, le peuple des Ikhwans (frères musulmans), devant la mosquée de Rabaa dans la banlieue Est ; quelques kms les séparent, mais un énorme fossé idéologique, politique et social s’est creusé entre les deux.

Dans les deux premiers lieux, la foule est gaie, diversifiée, mélangée, hommes, femmes jeunes et adultes, et même des enfants de toutes les catégories sociales, des cheiks turbannés de l’Azhar, des soufis et des ouvriers, et tout ce monde festoie, scande des slogans plein d’humour au rythme des tambours ;

Dans le second, que des hommes, barbus, à visages fermés et haineux, qui menacent de marcher sur les lieux où se trouvent leurs adversaires pour les corriger, parce qu’ils ont osé contester et contredire leurs patriarches. Ceci est déjà arrivé mercredi dernier, il s’est reproduit à plus petite échelle hier matin à l’aube à Tahrir. Mais cette fois-ci, les occupants de la place étaient bien préparés et ont su répondre à la violence par la violence. Les guerres civiles commencent toujours par la multiplication des affrontements de ce genre. Les révoltés pacifistes n’existent plus.

Face à cette situation alarmante, l’armée a appelé les partis politiques à un dialogue national demain, cet appel est perçu par beaucoup comme un avertissement adressé à Morsi et ses frères. Ce retour de l’armée qui affiche une certaine neutralité parviendra-t-il à désamorcer la crise politique actuelle ? rien n’est moins sûr

Rien de neuf en ce qui concerne le référendum, 90% des juges ont déclaré le boycott, ce qui a amené l’Etat à étaler le vote sur deux semaines, mais les forces politiques, dont l’union a réussi à rassembler tous les adversaires des ikhwans, sont déterminés à l’annuler.

Côté économique, la délégation du FMI en visite au Caire à l’heure actuelle a adressé un ultimatum au gouvernement, s’il n’exécute pas les conditions imposés, c.a.d la hausse des prix d’un certain nombre de produits immédiatement, il annulera l’emprunt. L’annonce, puis le retrait 5 heures plus tard de la hausse des prix , des taxes et des impôts sur les revenus, révèlent la crainte du gouvernement de la réaction de la population, en particulier les plus pauvres, qui seront les plus touchés. Dans ce contexte explosif, l’enjeu pour les Ikhwans est de taille. La fuite en avant, pour sortir de cette impasse, en fomentant des troubles confessionnelles est à prévoir, notamment après que Beltagui, a prétendu au cours de son discours devant la foule rassemblée hier soir aux alentours de la mosquée de Rabaa, que la majorité des manifestants de Tahrir et de Ethadéya sont des chrétiens.

je reviens de Itihidya, j’avais suivi un des cinq cortèges qui devaient converger successivement sur la la place du palais. Notre marche a commencé à 16h, sur notre parcours nous avons été rejoints par les étudiants de l’université de Ain Chams, puis par d’autres, au bout d’une heure et demie, notre cortège avait doublé, à 9h du soir, la place avait fait son plein.

Cela fait trois semaines que nous descendons en masse dans les places et les rues de l’ensemble des gouvernorats de l’Egypte, et tous les jours le nombre des contestataires augmente, notre lutte finira par payer.....

La révolution continue

NOPASSARAN

G.

12) Super mobilisation ce 11 décembre

La coalition de partis et mouvements islamistes, dont le parti des Frères musulmans, Liberté et Justice (PLJ) de M. Morsi, doit se retrouver à Nasr City, à moins de 2 km du palais présidentiel, vers midi (10H00 GMT). Grand absent, le parti Al-Nour, principale force salafiste du pays, a appelé à s’abstenir de manifester pour ne pas aviver les tensions.

L’opposition, emmenée par le Front du salut national (FSN) présidé par le Prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, compte défiler à partir de 16H00 (14H00 GMT) sur la Place Tahrir, haut lieu de la contestation dans le centre du Caire, et aux abords du palais présidentiel, dans la grande banlieue.

Le FSN, qui rassemble des partis et groupes en majorité de tendance libérale et de gauche, a rejeté le référendum de samedi et le projet de Constitution soumis au vote. Pour lui, le texte ouvre la voie à une islamisation accrue de la législation et manque de garanties pour les libertés.

"Mardi décisif", titrait le journal gouvernemental Al-Joumhouria qui parlait aussi d’un "nouveau bras de fer avant le référendum".

Le club des juges, le plus important, reconduit la grève et refuse de superviser le référendum

Les fous de dieu continuent d’occuper les alentours de la Haute Cour constitutionnelle ; s’ils ne lèvent pas leur siège les juges du Conseil d’Etat n’assureront pas le contrôle des élections

D’autres hystériques font toujours le siège de la cité de la télévision et s’implantent de plus en plus en élevant une grande tribune et en construisant des cabines de toilettes en dur

Morsi a remis l’exécution des hausses des prix des taxes indirectes sur de nombreux produits dont certains comme l’huile végétale, les engrais, l’eau minérale sont de première nécessité, ainsi que les impôts pour dimanche 16, après le référendum

Je dois partir rejoindre les cortèges vers Itihadéya

Vous donnerai d’amples infos ce soir

Galila

11b) Egypte Communiqué du Parti de la Gauche Européenne

Le président égyptien Mohammed Morsi, élu le 17 Juin dernier, a annoncé un référendum le 15 Décembre sur un projet de constitution rédigé à marche forcée. Le Président Mursi et ses partenaires tournent le dos aux objectifs démocratiques et aux espoirs légitimes du soulèvement populaire de 2011.

Le projet de nouvelle constitution entérine la fin de l’Etat social égyptien et la soumission aux diktats du FMI, et le pouvoir islamiste ignore les problèmes sociaux urgents, la lutte contre la pauvreté, le chômage, les inégalités. Il poursuit la politique néolibérale de l’ancien régime de Moubarak. L’objectif des islamistes est la construction d’un État théocratique, allant à l’encontre du développement des libertés individuelles, des droits des femmes, d’un état civil et d’un État de droit.

Le président Morsi a voulu faire de ce référendum un plébiscite. Mais c’était sans compter avec la mobilisation populaire exceptionnelle qui a eu lieu dans l’ensemble du pays. La décision des organisations islamistes, notamment des Frères Musulmans, de briser la mobilisation populaire par la force et la violence s’est manifestée dans les sanglants affrontements de la nuit de mercredi à jeudi derniers, faisant au moins huit morts et plus de 700 blessés.

Le peuple d’Egypte a déjà réussi à que Morsi retire le décret qui lui donnait tous les pouvoirs. Les luttes vont continuer cette semaine pour exiger un report du vote sur la constitution, initialement prévu le 15 décembre, et ouvrir le chemin à une autre, réellement démocratique.

Le Parti de la Gauche Européenne, qui s’est tenu dès le début au côté du peuple d’Égypte, exprime sa solidarité envers lui, aux travailleurs et à toutes les forces démocratiques de ce pays qui agissent pour construire une Égypte libre, sociale et démocratique.

Le 10 Décembre 2012

11a) La grande supercherie

Morsi a annulé le décret, mais pas ses effets, c’est à dire la protection de la constituante, du sénat et la démission du procureur général.

Il rouvre l’enquête sur les responsables des massacres des révolutionnaires, au cas où il y ait de nouvelles preuves (or les accusés ont été acquittés pour faute de preuves suffisantes et tout a été détruit), jusqu’au 20 juin 2012, éliminant ceux qui ont été tués récemment en Novembre à Mohammad Mahmoud et aux alentours du palais, les tortionnaires sadiques des milices fréristes la confrérie et leurs alliés criminels de la police pourront dormir tranquillement.

Et comble de la fourberie, la nouvelle déclaration constitutionnelle ne pourrait faire l’objet d’aucun appel, c’est donc retour à la case du départ et le référendum aura lieu le 15 un cauchemar, Machiavel à côté de ces gens devient un petit stagiaire

Encore une journée de mobilisation aujourd’hui

La révolution continue

G.

10c) Egypte : l’opposition choisit le bras de fer avec Mohamed Morsi (9 décembre 22h)

Un porte-parole de l’opposition a annoncé ce dimanche soir que le Front de salut national rejetait le référendum sur le projet de Constitution voulu par le président Mohamed Morsi. L’opposition appelle à manifester mardi. La situation en Egypte est dans l’impasse.

Le FSN veut le retrait du référendum

Le Front de salut national (FSN), qui réunit une partie de l’opposition, ne se satisfaisait pas du recul du chef de l’Etat sur le décret élargissant temporairement ses pouvoirs, accusant même le successeur de Hosni Moubarak d’approfondir la crise avec le maintien d’un référendum samedi prochain sur une nouvelle Constitution. Ahmed Saïd, président du Parti des Egyptiens libres, s’est fait dimanche le porte-parole du FSN en estimant que le refus des islamistes de repousser la consultation était une "déclaration de guerre" qui envenimait la crise dans laquelle le pays est plongé depuis le 22 novembre.

Le Parti de la Dignité, une formation classée à gauche et menée par Hamdine Sabahy, candidat malheureux à l’élection présidentielle du printemps, a de son côté estimé qu’il ne pourrait y avoir "aucun dialogue tant que du sang serait versé dans les rues".

Vers de nouvelles manifestations

Au même moment ce dimanche, plusieurs centaines d’opposants au chef de l’Etat égyptien convergeaient vers le palais présidentiel, dans la grande banlieue du Caire pour signifier leur rejet du référendum. Le FSN a appelé à manifester mardi contre le référendum voulu par le président islamiste Mohamed Morsi, le vendredi 15 décembre, sur un projet de Constitution, qu’elle rejette.

Les précédentes manifestations qui ont conduit à des affrontements entre islamistes et opposants ont fait sept morts la semaine dernière.

Le référendum, priorité des islamistes

Pour tenter de sortir d’une grave crise politique dans laquelle l’Egypte est plongée, Mohamed Morsi a annulé samedi soir le décret par lequel il avait placé ses pouvoirs au-dessus de tout recours en justice, et l’a remplacé par un autre ne contenant pas cette disposition très décriée. Mais il a maintenu le référendum du 15 décembre sur un projet de Constitution contesté, son camp expliquant qu’un report était juridiquement impossible. La loi stipule en effet que le référendum doit se tenir deux semaines après la remise du texte au chef de l’Etat, ce qui a été fait le 1er décembre.

Mohamed Morsi et les Frères musulmans ont répété au cours du week-end que le maintien du référendum le 15 décembre était essentiel pour sceller la transition vers la démocratie, entamée par la chute de l’ancien président Hosni Moubarak, en février 2011. "C’est au peuple de décider de l’avenir, tant qu’il a la liberté de se rendre aux urnes dans le cadre d’un scrutin démocratique, libre et équitable", a insisté dimanche Hicham Kandil, le Premier ministre, dans un communiqué.

Pour l’opposition, ces concessions de façade serviraient aux Frères musulmans à obtenir le principal : le référendum sur la constitution.

Quelle attitude pour l’armée ?

Samedi, l’armée est sortie de son silence pour appeler les deux parties au dialogue et au respect des règles démocratiques, pour affirmer aussi que la violence ne pouvait être tolérée

Le texte, appelant au "dialogue" et au "consensus", ne semble pas sous-entendre que l’armée ait l’intention de reprendre le contrôle du pays, après avoir fourni tous ses présidents à l’Egypte entre la chute de la monarchie en 1952 et le renversement d’Hosni Moubarak en février 2011, puis géré les affaires publiques jusqu’à l’élection de Mohamed Morsi au printemps 2012.

S.G., L’Humanité

10b) Du projet de constitution réactionnaire et libérale à la mobilisation du peuple (Parti de Gauche)

Galila El Kadi, Ramzi Kebaili et Alain Billon

Le président égyptien Mohammed Morsi élu le 17 juin dernier a annoncé un référendum le 15 décembre sur un projet de constitution rédigé à marche forcée. Celui-ci intervient juste après le décret-surprise du 22 novembre, qui a octroyé au président des pouvoirs exorbitants.

Le projet de la nouvelle constitution entérine la fin de l’État social égyptien et la soumission aux diktats du FMI, dans la lignée des politiques de l’ancien régime de Moubarak. L’ensemble des articles concernant les libertés individuelles, les droits de la femme et de l’enfant sont en recul par rapport à ceux de la constitution de 1971.

Ce résultat n’est évidemment pas surprenant de la part d’une assemblée constituante totalement dominée par les salafistes et les Frères musulmans, et qui a rejeté tout compromis avec l’opposition, toutes tendances confondues. Pourtant, le premier tour des élections présidentielles, bien qu’entaché de graves fraudes, avait démontré l’ancrage populaire et la force de la gauche égyptienne, et particulièrement celle du candidat nassérien Hamdeen Sabbahi.

Le président Morsi a voulu faire de ce référendum un plébiscite, pour mettre fin aux revendications légitimes portées par les mouvements sociaux. Mais c’était compter sans la mobilisation populaire exceptionnelle qui a eu lieu dans l’ensemble du pays et dans la capitale, lançant une immense marche en direction du palais présidentiel d’Héliopolis pour exiger l’annulation du décret présidentiel du 22 novembre, et le retrait du dernier projet de constitution.

La décision des organisations islamistes, notamment des Frères musulmans, de briser cette mobilisation populaire par la force et la violence, qui s’est manifestée dans les sanglants affrontements de la nuit de mercredi à jeudi dernier, faisant au moins huit morts et plus de 700 blessés, révèle une fois de plus leur caractère fondamentalement réactionnaire et antisocial, et fait courir à l’Égypte un véritable danger de guerre civile. Le discours du président Morsi jeudi soir appelant l’opposition au dialogue, sans rien céder quant au décret et au référendum sur la constitution, n’a rien apporté de nouveau : l’épreuve de force avec l’opposition apparaît toujours engagée.

Le Parti de Gauche condamne fermement la violence déchaînée par les groupes d’assaut islamistes contre des manifestations pacifiques, et apporte son plein soutien au peuple égyptien et aux organisations progressistes et démocratiques du Front du Salut mobilisés pour l’annulation du décret du 22 novembre, le retrait du dernier projet de Constitution, et au-delà, pour la réalisation des objectifs de la Révolution du 25 janvier 2011, fondés sur la liberté, la dignité et la justice sociale.

10a) Morsi annule le décret du 22 novembre

Depuis une semaine, le mouvement populaire et progressiste égyptien se bat sur deux objectifs :

- l’annulation du décret du 22 novembre

- le retrait du referendum sur la constitution voulue par les islamistes.

Le président égyptien a annulé hier soir 8 décembre, ce décret du 22 novembre par lequel il s’était octroyé des pouvoirs personnels dictatoriaux.

Il a également demandé "de trouver une solution juridique qui permette de reporter le référendum" sur la nouvelle constitution réactionnaire. Aussitôt après cette déclaration, les organisations islamistes, en particulier les Frères musulmans, ont annoncé publiquement leur opposition totale au report du referendum prévu ce 15 décembre.

9) Brèves égyptiennes samedi 8 décembre

9b) Frères musulmans ou frères sadiques

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9a) Vidéo de l’interview de Lina et Ola, les deux jeunes membres du parti de Tahalof qui ont été enlevées et torturées par les milices des frères

http://www.youtube.com/watch?v=AXsj...

8) Brèves égyptiennes 7 décembre

8c) Encore une grande journée de mobilisation

Encore une grande journée de mobilisation, dans tous les gouvernorats de l’Egypte contre le sang qui a coulé, l’entêtement du président qui maintient son rendez-vous avec les forces de l’opposition pour un dialogue prévu samedi 8 décembre à 12h, que toute les forces politiques ont rejeté.

Tahrir grouillait comme d’habitude le vendredi, Les alentours du palais offrent une atmosphère de fête foraine, des centaines de milliers de manifestants chantent au rythme des tambours et des fanfares en illuminant le ciel avec des feux d’artifice. Les murs du palais se sont de nouveau recouverts de graffitis et des slogans hostiles à Morsi. On ne dirait pas qu’il y a juste 48 heures, des affrontements sanglants entre deux camps adverses avaient fait plusieurs morts et des centaines de blessés.

Dans la ville industrielle de Mahalla El Kobra, les révoltés ont pris d’assaut le siège de la municipalité et déclaré Mahalla ville indépendante du gouvernorat de Gharbéya, Une tentative similaire a eu lieu à Alexandrie mais avec moins de succès, la situation est en train de pourir. Le chaos et la violence gagnent du terrain dans les villes provinciales.

Par ailleurs des groupes islamistes encerclent la cité qui regroupe les studios et chaînes de la télévision dans la ville du 6 octobre à l’ouest du Caire, d’autres campent aux alentours de la mosquée Rbaa El Adawiya non loin du palais présidentilel suite un appel d’un des dirigeants du parti des frères.

8b) La lutte continue ce 7 septembre

Hier soir, le vice-président du parti des frères musulmans, le polichinelle copte Rafiq Habib a démissionné.

Autour de Morsi el Ayat les démissions de conseillers se multiplient.

Près de 200 membres du corps diplomatique égyptien dont une écrasante majorité d’ambassadeurs se sont désolidarisés de la tenue du réferendum et appellent au boycott de ce dernier.

Malgré les morts d’hier, les égyptiens ont vaincu la peur. Aujourd’hui, 3 cortèges, rassemblant des dizaines de milliers de personnes ont convergé du nord du Caire vers le palais présidentiel, notamment en provenance de Mattariyah et de Abassiyah.

Toute l’opposition réaffirme aujourd’hui son refus de la moindre négociation sans retrait des décrets adoptés par Morsi el Ayat.

A Tahrir, l’occupation de la place perdure, quoique clairsemée, mais demain vendredi aura lieu une très large mobilisation.

Seule la lutte paie...

et La lutte continue...

G.

8a) Les frères musulmans torturent des jeunes filles

Deux jeunes militantes, Lina Megahed et Ola Chahba, ont été enlevées et torturées par les frères et leurs alliés des forces de l’ordre de Morsi.

Toutes deux sont membres du parti du Tahalof ( parti de la coalition démocratique populaire ; partenaire du PG en Egypte), elles viennent de témoigner à la télévision, avec leurs blessures apparentes sur leurs visages.

7) Brèves égyptiennes 6 décembre

7e) Les islamistes violents qui ont attaqué les manifestants (7 morts) venaient d’être libérés de prison pour ça par les frères musulmans

Selon des témoignages de manifestants anti-Morsi, ce sont des islamistes libérés de prison par décret présidentiel qui ont fait dégénérer la manifestation de mercredi soir.

Alors que les manifestations de mercredi soir ont provoqué la mort de cinq personnes lors d’affrontements au Caire, des manifestants anti-Morsi, joints par téléphone, témoignent d’une terrible évolution dans les rangs des défenseurs du président issu des rangs des Frères musulmans.

"On fait face désormais à une sorte d’organisation paramilitaire. On n’est plus dans la protestation ou la contestation, on a franchi un cap terrible", dénonce "El Nesr", un entrepreneur français qui vit en Egypte depuis plusieurs années.

Cela fait quelques jours que les choses avaient pris un tournant inquiétant, depuis que Mohamed Morsi avait signé un décret présidentiel lui octroyant la majorité des pouvoirs dans le pays. Mais pour "El Nesr", "le décret présidentiel est l’arbre qui cache la forêt, la partie visible de l’iceberg. Il neutralise certes les décisions de justice, notamment de la Cour constitutionnelle, qui aurait pu empêcher de passer leur fameuse constitution rédigée exclusivement par les islamistes". Mais, pour lui, c’est l’accumulation de réformes injustes qui a mis le feu aux poudres. "Ils sont aussi, par exemple, en train de prendre le contrôle de toutes les institutions professionnelles alors que les Egyptiens ont perdu le code du travail", explique-t-il. "Et de rédiger un projet de Constitution qui prévoit l’âge minimum du travail à 9 ans, celui du mariage pour les filles à 12 ans". Chaos

Mais depuis ce fameux décret, pour l’entrepreneur, il y a "une course à l’échalote" qui a amené au "chaos" de mercredi soir : "On a lâché les chiens, c’est à dire une milice organisée, entraînée et armée. J’ai vu des armes à feu, des armes blanches, des chaînes, des épées, j’ai entendu des coups de feu d’arme automatique." Il décrit "une attaque menée par une milice selon un plan militaire."

Un témoignage qui rejoint celui d’un jeune ingénieur égyptien du mouvement du 6 avril qui était également sur place. M. N. décrit l’arrivée sur place de ces pro-Morsi qui avaient tout de forces de l’ordre. :

"Nous avons vu arriver sur la place du Palais des bus avec des plaques minéralogiques de différentes régions d’Egypte. Des hommes très très religieux, radicaux, qui avaient beaucoup d’armes. Ils se sont attaqués aux manifestants. Ils criaient à la façon des djihadistes "nous vous tueront, nous sommes des soldats", décrit le jeune homme.

Des professionnels

"Cela a duré une heure et ils ont repoussé les manifestants loin du Palais, il était alors environ 5h. Pendant deux heures nous avons subi des gaz lacrymogènes, auxquels ont succédé des molotov. Pourtant les lacrymos ne sont pas vendus librement en Egypte. Et ce n’est pas la police qui leur avait fourni car ils les utilisaient contre elle", s’interroge l’ingénieur.

"Et puis nous nous sommes rendus compte qu’ils avaient sur eux un papier avec un numéro, un nom et une fonction dans la manifestation : frapper, utiliser des lacrymos…", raconte-t-il, inquiet de l’aspect professionnel de ces groupes et de leur radicalisme religieux.

"Je suis musulman comme ces hommes. A un moment l’un d’entre-eux m’a hurlé dessus "Allah Ou Akbar, nous allons vous tuer". Je lui ai dit "moi aussi je suis musulman et je ne veux pas te tuer". Mais il m’a répondu : "non tu n’es pas assez musulman pour moi".

"El Nesr" explique : "Ce n’était pas une confrontation comme on a pu en voir pendant deux ans entre une autorité en uniforme et des contestataires. Non c’était une attaque par une milice selon un plan militaire contre des manifestants".

Motivation idéologique

Mais d’où viennent ces hommes ? Les deux manifestants anti-Morsi ont la même explication. "On a affaire à un pouvoir qui a libéré des criminels. Le premier décret pris par Morsi était un décret d’amnistie par lequel il a sorti de prison les djihadistes qui revenaient d’Afghanistan…" explique immédiatement "El Nesr". "Un policier sur place nous a dit "voilà le prix à payer pour avoir libéré les djihadistes"", raconte M. N.. Pour les deux hommes, ces derniers agiraient par pur motivation religieuse, sans monnayer leurs services comme c’était le cas des hommes de main de l’ancien régime de Moubarak. Pour autant ils ne sont pas le reflet d’un soutien de l’Egypte au président Morsi, insistent les anti-Morsi.

"Les gens sont consternés par ce qui se passe", explique "El Nesr". "Personne n’est d’accord. Même les islamistes ! La nounou de mes enfants, qui est la marraine de l’un d’eux, pleure tous les jours depuis une semaine. Elle se présente pourtant comme une salafiste et a voté Morsi ! On arrive à un point de rupture".

Source : reportage sur place du Nouvel Obs

7d) La colère et la révolte continuent, à Mahalla les révoltés encerclent la maison du gouverneur Ikhwan, des affrontements ont lieu autour de leur siège dans la banlieue est du Caire, à Alexandrie les occupant de la place à Sidi Gaber ont repoussé les milices Ikhwan et détruits leur bus, a Ismailya les révoltés ont mis le feu dans leur siège, à Suez des affrontements ont lieu entre les milices et les révoltés, la démission de la majorité de ses conseillers (20 sur 25) reflète leur isolement grandissant, celle du président de la commission du référendum et le refus de 95% des procureurs de surveiller le déroulement du référendum...

7c) Cinq morts cette nuit devant le palais présidentiel

Tous des anti-Morsi, les pro n’étaient pas armés. Il y a encore des disparus. 700 blessés dont 12 avec cartouches et 7 à balles réelles

En direct à la télé, les frères musulmans font la fête devant le palais, on ne festoie pas quand on a eu des morts mais quand on a tué l’autre.

Les forces de l’ordre selon les témoignages, se sont rangés du côté des pro-Morsi.

Le journaliste Al Husseini qui filmait les horreurs commises par les milices a été tué avec préméditation par une balle dans la tête, sa caméra a été volée.

7b) La police est complice des milices

Certains de ses membres habillés en civil accompagnaient les milices, ils ont attaqué des manifestants pacifistes qui ont passé toute la nuit autour du palais sans le toucher, mais ce qui me sidère que la foule d’hier s’est volatilisée, Tahrir offre l’image de la désolation, les camarades m’ont dit que les jeunes ont eu peur après l’attaque de cet après midi et qui se poursuit Certes, ce qui se passe en Egypte n’est rien à côté de ce qui se passe en Syrie, on en est pas loin, ce n’est que le début

7a) La situation évolue rapidement et empire ; ça va très mal depuis quelques heures ; les milices islamistes ont pris d’assaut les manifestants qui étaient devant le palais, " morts et des dizaines de blessés, les affrontements continuent et un assaut imminent est prévu à Tahrir, Tahrir est vide

La crise politique s’aggrave avec la démission de la majorité des conseillers de Morsi

Une boucherie est en cours à l’heure actuelle aux alentours du palais

G.

6) Egypte : des chars aux abords du palais présidentiel

Jeudi 6 décembre 9h du matin

L’armée égyptienne a déployé plusieurs chars devant le palais présidentiel au Caire ce jeudi matin, après des heurts nocturnes entre partisans et adversaires du président Mohamed Morsi. Ces violences ont fait cinq morts et 350 blessés.

Ces affrontement sont les plus graves depuis l’élection en juin de Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans. L’Egypte traverse une grave crise politique depuis un décret du 22 novembre qui étend les pouvoir du président. L’opposition dénonce une dérive autoritaire et proteste contre la tenue le 15 décembre d’un référendum sur un projet de Constitution, accusé d’offrir peu de garanties pour les libertés d’expression et de religion et d’ouvrir la voie à une application plus étendue de la loi islamique.

Suivez les événements du jour minute par minute

9 heures. Nouvelle démission. Un quatrième conseiller du président Mohamed Morsi a démissionné. Mohammed Esmat Seif Eddawla, quitte ses fonctions en signe de protestation. Sa décision est similaire à celle de trois autres conseillers mercredi. L’un d’entre eux avait choisi de partir au cours d’une interview avec la chaîne de télévision Al Jazeera, qualifiant de « momifiée » la culture politique égyptienne.

8h30. Mohamed Morsi devrait parler dans la journée. Les Frères musulmans, le groupe politique dont est issu le président égyptien, annoncent que Mohamed Morsi s’exprimera dans la journée. Il n’a pas parlé depuis le début des violences.

8h15. L’armée déploie des chars. Au moins trois chars lourds et trois blindés légers ont pris position près de l’entrée du complexe présidentiel, dans le quartier d’Héliopolis, et sur une grande avenue qui le longe.

8 heures. Calme autour du palais présidentiel. De nombreux partisans des Frères musulmans ayant répondu à leur appel ont passé la nuit devant la présidence, dans des tentes ou enroulés dans des couvertures. Les abords immédiats du palais présidentiel sont calmes. Mais les environs restent jonchés de pierres et de bris de verre, avec de nombreuses voitures aux vitres cassées lors des affrontements de la nuit.

Source : http://www.leparisien.fr/crise-egyp...

5) Egypte : le peuple intervient !

Même si la situation reste complexe, une donnée essentielle est apparue ce début décembre. Les démocrates ne se laissent pas faire et sont capable de passer à l’action face aux milices historiquement fascisantes des frères musulman protégés tout aussi historiques de l’impérialisme britannico-français.

Dans cette phase de l’affrontement, les Égyptiennes y tiennent une place décisive face à l’obscurantisme politico religieux.

« Avertissement final, la présidence assiégée » titrait le quotidien Al-Chourouq, tandis que la journal indépendant Al-Watan a évoqué une « Révolution sur le palier du président ».

A ceux qui pensaient que les cartes étaient distribuées et que la partie pouvait s’engager, le peuple égyptien, essentiellement les Cairotes pour l’instant mais... des opposants au président ont aussi manifesté à Alexandrie (nord) et dans les villes de Sohag et Minya (centre), vient de les reprendre et les rebat.

La donne essentielle c’est que Morsi représentant des intégristes plus ou moins (et plutôt plus que moins) protégé de l’impérialisme (dont son porte avion régional israélien) vient de prendre son baptême de l’air (un peu précipité) en hélicoptère devant l’assaut populaire et laïc.

Des dizaines de milliers de personnes ont assiégé la présidence mardi soir, ce qui ne s’était jamais produit même pendant la révolution qui avait renversé Moubarak en 2011.

Mardi, les manifestants, dont de nombreux membres de l’opposition laïque et de gauche, avaient pu s’approcher du palais situé à Héliopolis, dans la banlieue de la capitale, après avoir coupé les barbelés installés à quelques centaines de mètres de là. La police antiémeute a fait usage de gaz lacrymogène pour tenter de les disperser, sans succès avant de devoir battre en retraite.

Lorsque la presse évoque les forces de répression il s’agit essentiellement de la police peu d’information concernant le positionnement de l’armée (en se souvenant de son rôle atypique du point de vue institutionnel dans l’histoire de l’Égypte contemporaine). Le seul élément de débat à son sujet concerne la fuite Mosri qui indique que les militaires semblent maintenir leur distance avec le pouvoir et son orientation islamiste.

Sur cette partie institutionnelle de la crise, la presse qui s’est mobilisée contre la réforme constitutionnelle informe que :

"Le Conseil supérieur de la justice a décidé de déléguer des magistrats pour superviser le référendum malgré l’appel au boycott de plusieurs juges, ouvrant la voie à la tenue du scrutin. Les élections doivent en effet être placées sous supervision judiciaire en Égypte.

Mais le Club des juges, un syndicat professionnel en faveur du boycott, a campé sur sa position. « Nous ne pardonnerons pas » aux juges qui superviseront le vote, a lancé son président, Ahmed al-Zind."

Mohamed Morsi assure que son décret est « temporaire » et qu’il vise à accélérer les réformes démocratiques. L’opposition l’accuse de dérive autoritaire. Pour protester, plusieurs quotidiens indépendants et d’opposition ont décidé de ne pas paraître mardi.

Source : http://canaille-le-rouge.over-blog....

4) Brèves égyptiennes 5 décembre 2012

Un déluge de foules jamais vu - un million selon différentes estimations- s’est abattu sur le palais présidentiel en l’encerclant, obligeant les forces de l’ordre à se retirer à l’intérieur de l’enceinte et Morsi à fuir par la porte arrière. Sa voiture a été la cible de quelques jets de pierres et un des motards de sa garde a été renversé par les manifestants. En même temps des centaines des milliers manifestaient à Tahrir et dans toutes les villes égyptiennes y compris la ville nouvelle du six octobre à 30km à l’ouest du Caire, fief de Morsi et des membres de la confrérie, quelques uns ont même osé manifester devant sa résidence.

A 11h du soir, devant les occupants de la place Tahrir, excités par les informations sur l’état de la mobilisation ailleurs en Egypte, diffusés à partir de la tribune, le porte parole du front du salut a lu le cinquième communiqué qui venait d’en être issu : il saluait d’abord la mobilisation extraordinaire des Egyptiens contre un régime qui voulait leur voler la révolution et les asservir de nouveau ; appelé à la continuation de l’occupation de toutes les places de l’Egypte et des alentours du palais et de marcher en masse le vendredi vers le palais pour contraindre le pouvoir à abroger la déclaration constitutionnelle et à annuler le référendum.

Le parti de la liberté et de la justice, a quant à lui annoncé le djihad, contre qui ? on verra , nous sommes prêts.

Les frères minimisaient la capacité de l’opposition à mobiliser le peuple et ne veulent pas admettre la haine que leur porte une majorité de la population à cause de leur incompétence, leur arrogance et leurs pratiques fascisantes. Le siège de la Haute Cour constitutionnelle par leurs milices, qui se poursuit jusqu’à maintenant a fait descendre dans les rues , ceux que nous appelons ici, le parti du canapé, une masse silencieuse qui ne s’était pas exprimée jusqu’à maintenant.

Demain un cortège se dirigera vers la Haute Cours pour déloger les milices qui continuent à l’encercler et permettre à ses membres d’y accéder.

Désormais, a déclaré Gamila Ismail, membre du front du salut, nous répondrons à la violence par la violence et nous en sommes capables.

Un des slogans scandés aujourd’hui, les arabisants traduisez :

والله زمان و بعودة ليلة أبوكم ليلة سودة

Le sort de l’Egypte se décidera au cours des 48 heures prochaines, nous avons relevé le défi, il ne faut pas lâcher.

La révolution continue

NO PASSARAN

G.

3) Brèves égyptiennes 3 décembre 2012 Après-midi

C’est le mot, c’est un coup d’Etat. Oui le peuple va se mobiliser mais contre les Frère et leurs pratiques en général, l’incompétence, la poursuite de la politique de Moubarak ; l’arrogance, l"enfermement communautaire, les promesses non tenues, la cherté de la vie, la crise économique, le chômage, etc... Ils étaient déjà contestés avant le coup d’Etat , ce fut la goutte qui fit déborder le verre d’eau, les prérogatives que Morsi s’est octroyée, ont choqué tout le monde,

Le peuple aspire à la stabilité mais ne veut pas substituer un dictateur à un autre, il comprend que l’assemblée constituante ne le représente pas, qu’elle fut accaparée par les frères et les salafistes contre la constitution, il ne croit pas plus aux mensonges des frères

Les classes moyennes et aisées se mobilisent contre la constitution et les pleins pouvoirs de Morsi, la classe ouvrière se mobilisera pour une raison supplémentaire, celle du rétablissement d’une loi qui décriée au temps de Moubarak et qui annule les libertés syndicales, c’est le président qui désigne les responsables syndicaux, comme elle interdit la création de syndicats libres. Les syndicats libres , encore peu organisées ont déclarés qu’ils lanceront une grève progressive.

En bref, c’est pire qu’au temps de Moubarakn un retour en arrière invraisemblable, comme si il n’avait pas eu de révolution.

Chaque article dans cette constitution, s’il ne porte pas atteinte aux libertés fondamentales ouvre la voie à l’instauration d’un état religieux, moyenâgeux, notamment l’article qui explique ce que c’est que la Chahria citée au 2è article comme source principale de la juridiction. On retourne aux principes et aux juridictions qui datent des abassides. C’est pour cela que l’on l’appelle la constitution de Kindahar.

Les forces de l’opposition ne sont pas très unies, elles ne sont pas organisées, sont encore incapables de mobiliser toutes les catégories sociales, si les frères perdent du terrain c’est à cause de leur stupidité et leur soif du pouvoir, les éliminer prendra du temps et ne pourrait se faire que dans le sang. On en est qu’au début de la confrontation, un échec aura des conséquences très graves et durables.

G.

2) Brèves égyptiennes 3 décembre 2012 matin

La cours devait se prononcer pour la dissolution de la seconde assemblée constituante ainsi que du Sénat, tous deux anticonstitutionnels.

L’annonce constitutionnelle de Morsi protège ces deux chambres contre toute dissolution ou rappel. Ce qui a provoqué la colère des juges qui sont à leur 4è jour de grève générale

Nous ne sommes plus en Etat de droit, Morsi a renié le sermon qu’il a prêté devant la Haute Cour de respecter la constitution et la loi, ce qui est considéré comme une trahison suprême et passible de la peine capitale, mais les FM ne respectent rien et se comportent comme un mafia.

Le front de salut a appelé à une grande manifestation mardi devant le palais présidentiel dans la banlieue est.

G.

1) Brèves égyptiennes 2 décembre 2012

Les membres de la Haute Cour constitutionnelle ont été empêchés ce matin de pénétrer dans leur bâtiment encerclé par les milices des frères musulmans depuis hier soir. Ils devaient rendre leur jugement, tant attendu, sur le démantèlement du Sénat et l’annulation de la commission constitutionnelle. Les forces de police qui se tenaient dans les alentours ne sont pas intervenues. Suite à cet incident les magistrats ont décidé de suspendre sine die leur activité. Cette attitude passive est perçue par beaucoup comme une concession au pouvoir dans une bataille pourtant décisive pour les magistrats.

Par ailleurs le club des juges vient de décider dans un communiqué son refus de surveiller le prochain référendum sur la constitution annoncé par El Ayat, prévu le 15 décembre. L’armée et la police ont également refusé d’assurer la sécurité des bureaux de vote. Quant aux forces de l’opposition elles s’orientent vers le boycott de ce référendum.

La crise politique déclenchée par l’annonce constitutionnelle et le bâclage de la constitution continuent en s’amplifiant, ce soir il y avait peu de monde dans Tahrir, la mobilisation s’affaiblit.

G. 2 décembre 2012

0) Brèves égyptiennes 1er décembre 2012

Cet après-midi, on préparait la la continuation de l’occupation de la place avec les camarades, cinq cartons de thon , dix cartons d’eau minérale, des cigarettes, des couvertures et tout le reste , chacun a eu son lot. Tout en répartissant les tâches, on observait la foule qui se dirigeait vers la place. c’est la guerre. Une autre guerre plus violente se déroulait dans la première ville ouvrière de Mahalla El Kobra, 30000 ouvriers du textile, là ; on n’a pas mis le feu au siège des frères , mais les habitants de l’immeuble qui abritait leur bureau se sont chargés de jeter le mobilier dans la rue.

L’escalade commence, suite à la fronde des juges et des avocats, les journalistes feront grève mardi, les chaînes privées suivront, mais la mobilisation des ouvriers est indispensable, elle viendra. J’ai croisé Abou Atwa , le chef des syndicats libres à 1h du matin et avec d’autres nous l’avons incité à reprendre la tête du mouvement ouvrier.

A ceux qui me disent ni Dieu ni maître......Une nouvelle révolution est en cours en Egypte, avec cette fois-ci un front uni, et un peuple magnifique, qui n’acceptera plus qu’on l’asservisse, la révolution spontanée sans Dieu ni maître, on a vu ce que ça a donné. Arrêtez s"il vous plaît de juger à partir de votre appartement parisien ce qui se passe ailleurs, nous sommes déjà en état de guerre à Mahalla comme à Assiout et demain ce sera au Caire, les frères ne lâcheront pas le morceau facilement et il y aura un prix à payer, ce ne sera pas vous qui le payeront , mais tout un peule, et surtout ses jeunes par leur sang ou leurs yeux. Alors épargnez moi vos commentaires indécents.

Vous ne vous rendez pas compte de ce qui se passe en Egypte, le peuple se soulève contre les frères après quatre mois seulement de leur prise du pouvoir, L’Egypte berceau des frères sera leur tombeau , et on en reparlera plus jamais dans tout le Monde Arabe, c’est ça l’enjeu, si vous ne l’avez pas compris, c’est dommage pour vous.Et si l’Egypte ne s’en sort pas, tout le Monde Arabe restera dans la merde.

Un communiqué du mouvement du salut appela à une marche la semaine prochaine vers les palais présidentiel.

Cela fait 8 jours que les juges sont en grève à 90% Les journalistes et les télévisons privées feront une journée de grève mardi prochain, les syndicats des musiciens et des artistes sont associés à l’occupation de la place Tahrir.

Mais sans une grande grève des ouvriers de l’industrie et des transports en commun, le mouvement de contestation sera fragilisé et risquerait de s’enliser.

Aujourd’hui le président El Ayayt a appelé la population à se prononcer par référendum le 15 décembre sur le projet de constitution élaboré à la hâte par une assemblée contestée par toutes les forces de l’opposition. Cette constitution contient des articles qui ramènent l’Egypte à l’âge de pierre, contraires aux droits de l’homme et qui vient d’être critiquée tant par l’organisation internationale des droits de l’homme que par Madame Clinton.

G.

Egypte Islamisme violent et fatwas imbéciles


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