Notre-Dame-des-Landes est devenue le symbole d’un refus

mardi 4 décembre 2012.
 

Notre-Dame-des-Landes est devenue le symbole d’un refus :

- celui d’une politique d’aménagement du territoire héritée du siècle passé, qui préfère la destruction et le bétonnage des terres fertiles à la promotion de la relocalisation de la production agricole et des échanges ;

- celui de la croyance que la sortie de crise se fera par le développement de transports et d’infrastructures inutiles et imposées, dévoreuses d’énergies fossiles et donc prédatrices de l’environnement, plutôt que par la conversion écologique de nos sociétés.

- C’est également un lieu où s’expérimentent des pratiques alternatives.

C’est pourquoi, et en raison du caractère hexagonal que prend cette lutte, Notre-Dame-des-Landes devient un lieu de convergence des combats contre les dérèglements climatiques, pour préserver les terres cultivées, pour relocaliser les productions, pour réduire notre empreinte écologique et sortir des logiques productivistes et prédatrices.

Attac France s’est résolument engagée au côté des habitants et paysans de la zone et estime que la construction d’un vaste mouvement de soutien est essentielle. L’unité la plus large est indispensable pour obtenir le retrait de ce projet. Pour cela, le conseil d’administration d’Attac France appelle ses adhérents et comités locaux à :

• soutenir la résistance locale de l’ACIPA et des zadistes, qui construisent des habitations ou occupent celles de la zone d’aménagement du projet d’aéroport, par un soutien matériel ou en se rendant sur place.

• créer partout des comités de soutien ou renforcer ceux déjà existants1 et participer les 15 et 16 décembre au week-end des comités de soutien à Notre-Dame-des-Landes (voir l’appel ci-dessous).

• multiplier immédiatement les initiatives de soutien partout en France, dans le cadre des comités NDDL, pour populariser la résistance locale, pour exprimer le refus de la politique gouvernementale et de la répression de ces derniers jours (voir le dernier message de l’AG ci-dessous). Ce soutien peut, notamment, s’exprimer en interpellant Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls lors de leurs déplacements partout en France. Il peut également s’orienter vers la dénonciation du rôle de Vinci et l’interpénétration du public et du privé.

• élargir au maximum le soutien en développant la convergence avec toutes les organisations locales qui mènent des actions contre des projets nuisibles découlant de la même logique productiviste.

Attac France considère que la conférence gouvernementale sur la transition énergétique n’est qu’une mascarade et le restera tant que les forces de l’ordre (sic !) n’auront pas quitté les abords de Notre-Dame-des-Landes.

Pour démontrer aux partisans de l’aéroport que notre lutte s’inscrit dans la durée et qu’elle se poursuivra tant que le projet ne sera pas définitivement stoppé, nous soutenons l’idée d’un nouveau rassemblement de très grande ampleur qui serait appelé par l’ACIPA et les zadistes (CF message de l’AG) et invitons les comités NDDL à s’emparer de cette idée dès à présent.Les sites https://zad.nadir.org/ et http://acipa.free.fr/ vous fournissent un maximum d’informations tant sur les argumentaires, les récits des combats sur place que sur les comités de soutien déjà existants.

Attac France, le 30 novembre 2012

2) Notre-Dame des Landes : faire atterrir le gouvernement (ATTAC)

Moins d’une semaine après la journée de manifestation et de réoccupation de Notre Dame des Landes, le gouvernement a relancé l’opération d’évacuation et de destruction de la ZAD (Zone À Défendre), qu’occupent les opposants au projet de nouvel aéroport. Attac France réaffirme son soutien aux habitants de la ZAD et à l’ensemble des opposants au projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes.

Le gouvernement s’entête, et refuse d’entendre la voix des opposants à ce projet. Il se place même désormais dans l’illégalité : les 500 gendarmes mobilisés ce vendredi évacuent des occupants de parcelles non-expulsables. Il rompt ainsi avec la promesse de campagne de François Hollande, qui s’était engagé à défendre un État exemplaire. A l’heure des politiques austéritaires, le maintien d’un projet, à la fois inutile, coûteux et néfaste pour l’environnement est incompréhensible. Tandis que le gouvernement plie sous la pression du Medef et des « pigeons », il reste inflexible face à ceux qui se battent pour une transition écologique et sociale.

De la même manière que le Larzac est devenu un symbole de la lutte contre la toute-puissance étatique et militaire, Notre Dame des Landes est devenue le symbole d’un refus : celui d’une politique d’aménagement du territoire héritée du siècle passé, qui préfère la destruction et le bétonnage des terres fertiles à la promotion de la relocalisation de la production agricole et des échanges ; celui de la croyance que la sortie de crise se fera par le développement d’infrastructures inutiles et imposées, prédatrices en énergies fossiles plutôt que par la conversion écologique de nos sociétés.

Mais, à l’instar du Larzac, Notre Dame des Landes n’est pas seulement un symbole et un refus. Elle est un lieu où s’expérimentent des alternatives – relocalisation, sobriété énergétique, autonomie -. La ZAD doit être ardemment défendue. Ce soutien doit désormais se concrétiser dans la multiplication d’initiatives et d’actions décentralisées partout en France.

Attac France, le 23 novembre 2012

1) Du Larzac à Notre Dame des Landes : occupons les terres ! (Attac)

Attac France exprime sa solidarité à celles et ceux qui luttent aujourd’hui à Notre-Dame-des-Landes, appelle les citoyen-ne-s à fonder, partout en France, des comités locaux en soutien à la mobilisation contre ce projet d’aéroport.

Notre-Dame-des-Landes devient le symbole d’un monde en crise profonde et des résistances qui opposent des alternatives de vie à des projets mortifères. “Tout y est, souligne Geneviève Azam, membre du Conseil scientifique et de la commission écologie&société d’Attac France, accaparement et bétonnage des terres, destruction du bocage, des zones humides et de la biodiversité, le tout orchestré au profit d’une multinationale, Vinci, devenue grand aménageur et assurant la confusion entre intérêts publics et privés”.

Ce projet, conçu y a quarante ans, hors crise énergétique, hors crise climatique, hors crise alimentaire, hors crise financière, hors développement d’autres moyens de transport internes que l’avion, se voulait un projet de désenclavement d’une région, pointe occidentale d’une Europe à six membres.

Contre vents et marées, il s’accélère alors que l’Europe s’est élargie, que la globalisation est en crise et alors que l’avenir est à la relocalisation des activités. Une fois les milliards enfouis, ce projet risque bien de connaître le même sort que le paquebot France mis à l’eau une dizaine d’années auparavant, et qui a fini dépecé et envoyé à la ferraille.

Face à de telles passions destructrices, une résistance locale n’a cessé de dénoncer le projet et de produire une expertise attestant son irrationalité économique, sociale, environnementale. Le conflit prend désormais une dimension nationale et internationale, qu’il faut renforcer autant que nous le pouvons. “C’est pourquoi, le 17 novembre, nous serons présents à Notre-Dame-des-Landes pour la manifestation de réoccupation, décidée après l’expulsion manu militari des occupants de la ZAD [zone d’aménagement différé, rabaptisée zone à défendre] et la destruction des expériences collectives d’occupation des sols” affirme Aurélie Trouvé, co-présidente d’Attac France.

“Nous avons en mémoire le conflit qui a opposé les paysans du Larzac et des citoyens venus du monde entier à l’extension du camp militaire” rappelle Geneviève Azam. Au-delà des différences d’époque et de contexte, ces luttes ont en commun une résistance contre des décisions politico-administratives et une fuite en avant dangereuse : au Larzac contre une militarisation pensée comme au temps de la guerre froide, des guerres coloniales et de l’affrontement des blocs, à Notre Dame des Landes contre un projet démentiel d’aéroport international imaginé à la fin des Trente Glorieuses. Le Larzac est un symbole d’une convergence des luttes, des paysans travailleurs aux ouvriers des Lip, des associations non-violentes et antimilitaristes aux associations kanakes. L’annulation du projet a été obtenu en 1981 après une mobilisation très large, locale, nationale et internationale.

C’est la même ambition que nous avons pour Notre-Dame-des-Landes. C’est pourquoi, Attac appelle à développer, partout où c’est possible, des comités locaux contre cet aéroport. Et nous nous engageons, dans le mouvement altermondialiste, à internationaliser ce conflit qui fait écho à bien d’autres grands projets inutiles et imposés. Dès la fin de cette semaine, à Florence (Italie), lors de la rencontre des mouvements sociaux européens du 8 au 11 novembre, où les forces mobilisés contre ces grands projets inutiles et imposés se rassembleront.


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