Union européenne : Le sommet des pompiers-pyromanes

vendredi 26 octobre 2012.
 

Dans la nuit du 18 au 19 octobre, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne disent être parvenus à un compromis de nature à sauver la zone euro. J’écris ces lignes alors que les conclusions de ce sommet restent encore dans un flou entretenu par des déclarations contradictoires. Il n’empêche ! Les mesures qui viennent d’être annoncées ne peuvent faire illusion : elles sont bel et bien un trompe-l’œil.

Ainsi, la fameuse « supervision bancaire », mise en avant par le chef de l’État, n’entrera-t-elle en vigueur que dans plusieurs mois, sa mise en place s’opérant dans des conditions donnant d’abord satisfaction à Madame Merkel. Surtout, rien n’aura bougé dans les statuts et les missions de la Banque centrale européenne, appelée à se trouver au cœur du dispositif, restant aussi indépendante que par le passé des États, et continuant plus que jamais à être gouvernée selon l’orthodoxie néolibérale la plus brutale. Autant dire que rien n’est réglé et qu’une aggravation de la crise bancaire larvée dont sont, en particulier, victimes l’Espagne ou l’Italie, ne trouverait aucune réponse à la hauteur.

À Bruxelles, ce 18 octobre, les dirigeants européens ont par conséquent poursuivi leur marche vers l’impasse. Ils nous auront seulement évité, mais de justesse soyons-en sûrs, la concrétisation de la demande du pouvoir allemand, consistant à désigner un super-commissaire européen doté d’un droit de veto sur les budgets nationaux.

Qui s’étonnera d’un tel résultat ? Les retombées du précédent sommet, celui des 28 et 29 juin, à l’occasion duquel François Hollande fit allégeance au traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) de la zone euro, avaient donné le ton. Le si souvent évoqué « pacte de croissance », quoiqu’ayant une ampleur dérisoire au regard des besoins et procédant surtout d’un redéploiement de sommes déjà débloquées, n’aura même pas été injecté dans les économies du continent. Et la chancelière allemande, conjointement à ses homologues néerlandais et finlandais, se sera chargée de bloquer le processus de mise en place du mécanisme d’aide aux banques fragilisées. Quant à l’engagement prêté à Monsieur Draghi, le président de la BCE, de se porter au secours des États en proie à la spéculation des marchés sur les taux d’intérêt de leurs emprunts, on a pudiquement omis de signaler qu’il était conditionné à l’acceptation du fort durcissement de leurs politiques d’austérité.

...

Il est urgent, décidément, de sortir de cette spirale dramatique. Quelles que soient par ailleurs leurs préférences partisanes, celles et ceux qui ont refusé le TSCG, au nom de leur fidélité aux principes de la gauche, ont la responsabilité d’unir leurs efforts autour d’objectifs à même de redonner un sens à la perspective européenne et de faire émerger une alternative à l’austérité exigée par la finance.

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