Vers un gros cadeau de 40 milliards aux patrons au nom de la compétitivité

mercredi 10 octobre 2012.
 

L’Elysée tente de ravir la question de la compétitivité à la droite. Le gouvernement envisage ainsi une baisse des cotisations patronales de 40 milliards d’euros sur cinq ans, financée par une hausse probable de la CSG. Rien n’est encore fixé, mais c’est en tout cas un signe fort que le gouvernement adresse au patronat.

C’est Le Monde daté de jeudi qui l’exprime ainsi : "Les entreprises bénéficieraient d’un allègement du coût du travail d’une quarantaine de milliards d’euros, avec le basculement de cotisations employeurs sur un impôt plus large, la piste la plus sérieuse étant celle de la contribution sociale généralisée (CSG)". "Pour ne pas trop entamer le pouvoir d’achat des ménages, l’Elysée souhaite étaler ce transfert de charges sur la durée du quinquennat, à raison de 8 à 10 milliards d’euros par an", ajoute le quotidien.

Une réunion sur ce dossier était prévue mercredi après-midi autour du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, en l’attente de la remise du rapport sur la compétitivité que devrait remettre Louis Gallois dans les prochains jours. L’ancien patron d’EADS a en effet été nommé commissaire général à l’Investissement et réclame depuis des mois un "choc de compétitivité".

Un choc idéologique plutôt

Ce serait un tel cadeau au patronat, au détriment du pouvoir d’achat des ménages, qu’on ne peut qu’espérer que cette annonce soit une manœuvre stratégique du gouvernement avant les négociations à venir sur la compétitivité. Les charges baissées seraient les cotisations familiales et porteraient sur les salaires de compris entre 1,6 et 2,2 fois le SMIC. Ces 50 milliards seraient compensés par une hausse de la CSG, donc toucherait tous les ménages. Il n’y a qu’un pas avant qu’on nous ressorte la TVA sociale. Certains ministres, comme Arnaud Montebourg ou Jérôme Cahuzac, restent, aux dernières nouvelles, fermement hostiles à la hausse de la CSG, qui va plomber le pouvoir d’achat des ménages et donc la consommation. Et donc la croissance. Le ministre du Budget disait il y a quelques semaines : "avant de savoir s’il faut de nouveau augmenter tous les impôts des Français, par exemple la CSG, commençons par prouver que nous sommes capables de faire des économies et je m’y efforce". "La hausse de la CSG ne fait pas partie du programme de la loi de finances initiale. Le budget 2013 n’envisage pas cette mesure-là". Lire à ce propos : Le gouvernement renonce à une hausse de la CSG pour 2013

Et on rappelle à nouveau que contrairement à ce que les idéologues libéraux ont réussi à imposer dans le langage courant, le travail ne « coute » pas, au contraire il crée de la richesse. Richesse qui est, elle, diversement répartie entre le salaire du travailleur, les charges et impôts, et ce que ponctionne le patron…

Pi.M., L’Humanité


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