Je suis aussi la candidate de la vérité et de la parole (Ségolène Royal à Toulon)

samedi 27 janvier 2007.
 

Plusieurs médias et instituts de sondage ont largement contribué à installer Ségolène Royal dans l’opinion comme "la" candidate du renouveau à gauche. Vu l’état d’urgence du pays et la force de l’extrême droite prête à récupérer la mise, c’était là faire oeuvre largement irresponsable.

Dans ces conditions, l’article du même journal concernant le meeting de ségolène Royal à Toulon est surprenant.

Le titre de cet article de l’édition du 19 janvier donne d’entrée le ton " Désirs de rire ? Bécassine vous parle !"

Nous le reproduisons ci-dessous :

Cette campagne ne ressemble à rien de connu. Ségolène Royal non plus, d’ailleurs. La candidate socialiste était, mercredi 17 janvier, en meeting à Toulon, en chute libre dans l’opinion pour la première fois depuis des mois. Que croyez-vous qui arriva ? La tête en avant, elle fonça ! Elle est décidément ce que la politique a fait de plus drôle depuis l’apparition de Bécassine en 1905 dans La Semaine de Suzette.

On se moque ? Et comment ! Les propos tenus par l’intéressée sont remarquables à tous égards. LCI en donnait de larges extraits qui passaient en boucle et méritent de figurer au bêtisier, encore naissant, de cette course à l’Elysée complètement atypique. Dans la catégorie "désirs de rire", évidemment. Bécassine s’adressait donc, dans le centre de Toulon, au palais Neptune plus précisément, à un millier de ses partisans, souvent très jeunes, venus prouver que ce port de guerre n’était pas seulement une terre d’élection du Front national. Ils étaient remontés ? Elle aussi ! "J’entends dire qu’il y aurait un trou d’air dans notre campagne. Je vois surtout ce soir un souffle d’air extraordinaire qui va nous porter vers la victoire !", disait-elle. L’auditoire appréciait. Il en redemandait, même.

C’est alors que, portée par cet enthousiasme communicatif, Bécassine révélait des potentialités insoupçonnées. "On ne promet pas pour le lendemain ce qu’on n’est pas capable d’accomplir aujourd’hui. C’est ce que j’appelle la morale de l’action", disait-elle. La formule lui plaisait manifestement. "Je suis la candidate de la morale de l’action", répétait-elle, ravie. "L’Ancien Régime et la Révolution, ce n’est pas pareil. Il est des combats plus justes que d’autres", disait-elle encore. Elle en voulait beaucoup à Nicolas Sarkozy, jamais nommément cité mais incontestablement présent dans son esprit, d’avoir à plusieurs reprises, porte de Versailles, invoqué les mânes du grand Jaurès.

Celles-ci appartiennent à la gauche, que diable ! Il y a là comme un détournement d’héritage, ou de patrimoine. "On ne peut pas raconter des histoires. On ne peut pas s’attribuer des valeurs auxquelles on ne correspond pas. Je suis aussi la candidate de la vérité et de la parole", disait-elle enfin. Et là, c’était génial. Vous avez bien lu : Ségolène est "la candidate de la vérité et de la parole !". Quasiment le Verbe incarné, à tout le moins sa maman. Elle était déjà la bonne Lorraine qui veut bouter l’horrible nabot anglo-libéral hors de France. A ce niveau comique, Valérie Lemercier et Muriel Robin peuvent aller se rhabiller ! Il n’y a pas photo. Elles ne font pas la maille par rapport à Bécassine. Rien que pour rigoler, il faut l’envoyer à l’Elysée. Avec son parapluie rouge.

Dominique Dhombres Article paru dans l’édition du 19.01.07


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