Nicolas Sarkozy ou "la République des barbouzes"

mardi 11 septembre 2018.
 

Article du 25 janvier 2007

Dans sa dernière édition, Le Canard Enchaîné nous informe du dernier coup bas de Nicolas Sarkozy : le cabinet du ministre de l’Intérieur a demandé à la sous-direction de l’analyse des RG "d’enquêter" sur Bruno Rebelle, ex-porte-parole de Greenpeace France, qui a récemment fait sa grande migration vers l’équipe de la candidate socialiste Ségolène Royal comme conseiller à l’environnement.

C’est Françoise Bilancini, de la cellule "environnement", et plus précisément la section "contestation et violences" (sic), qui s’occupe de cette "enquête". Elle est, bien entendu, membre de l’équipe de Sarkozy, tout comme le patron des RG, Joel Bouchité, nous apprend encore Le Canard...

Et quelle investigation : vérifier les conditions du divorce de Bruno Rebelle en récupérant une copie du jugement au tribunal ; une "histoire à deux balles" dans un différent commercial en 1990 est étudiée également...

Tout ceci faisant l’objet d’une "notice" de trois pages, ayant, selon l’hebdomadaire, mobilisé rien de moins que six fonctionnaires, pendant trois jours !

Mais, et ce n’est pas tout : "Tous les jours il y a de nouveaux noms à épingler", indique un de ces "préposés au flicage". "C’est pire que sous Pasqua et Bertrand", ajoute un autre. Et c’est tout dire !

Tout ceci est inacceptable. Non seulement parce que ce n’est pas dans les missions des Renseignements Généraux que d’investiguer sur l’entourage d’une candidate, mais parce que cela met, une fois de plus, en perspective l’appropriation des moyens de l’Etat au profit du candidat Sarkozy. En d’autres terme, ces faits sont délictueux !

La nature des actes caractérisés par la mise à disposition à titre personnel des moyens de l’Etat par un ministre, ici Nicolas Sarkozy, relève légalement de la "Cour de Justice de la République" qui traite des infractions commises par les ministres pendant l’exercice de leurs fonctions, en l’occurence l’abus de biens sociaux.

François Hollande, a demandé devant des journalistes présents à l’Assemblée nationale "qu’il y ait "immédiatement des vérifications" sur ces informations :

"Nous venons d’apprendre, et je ne sais si cette information sera confirmée, qu’il y aurait des enquêtes des Renseignements Généraux qui auraient été diligentées sur ordre du cabinet de M. Sarkozy sur des membres de l’entourage de Mme Royal et de son équipe de campagne présidentielle"

"Si ces informations sont confirmées, et je demande qu’il y ait immédiatement des vérifications de faites, elles seraient extrêmement préoccupantes car ça voudrait dire que le ministère de l’Intérieur serait finalement au service du candidat Sarkozy pour, éventuellement, rechercher je ne sais quelle information, je ne sais quel dossier concernant les membres de l’équipe de Mme Royal", a-t-il poursuivi.

"Il faut que M. Sarkozy ne cumule pas comme il le fait aujourd’hui les fonctions de ministre de l’Intérieur, avec tous les moyens dont il peut disposer, avec la responsabilité éminente d’être candidat à l’élection présidentielle", a ajouté François Hollande. Je vois maintenant des officines qui pourraient éventuellement être utilisées dans la campagne présidentielle et qui dépendent du ministre de l’Intérieur lui-même. Je crois qu’il y a maintenant suffisamment d’entorses aux règles de la démocratie pour que nous soyons objectivement très inquiets et qu’il y a là des rectifications à opérer"

Ce soir, le MJS, par la voix de Razzye Hamadi, demande, en accord avec les socialistes, "que le Premier Ministre, Dominique de Villepin prenne ses responsabilités et livre aux citoyens les éclaircissements concernant les conditions dans lesquelles la police de la République serait devenu la police d’un seul homme.", demandant, logiquement, "la démission de Nicolas Sarkozy et le respect des règles et principes de la République que le Chef de l’Etat est censé faire respecter."


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