François COCQ, Secrétaire national à l’éducation, au Service Public et à la formation
Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l’Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique, est décidément une élève zélée. Après le discours de politique générale de Jean-Marc Ayrault hier, elle a enfoncé le clou ce matin sur RTL en promettant "Un grand moment de rigueur pour les fonctionnaires".
15.000 suppressions de fonctionnaires par an hors éducation, police et justice sont ainsi confirmées. Le point d’indice est lui, comme les années précédentes, à nouveau gelé, la ministre se réfugiant même derrière l’augmentation infinitésimale du SMIC pour justifier ce statu quo qui vaut régression. Quant à la journée de carence, il n’est pas de changement à attendre sur ce sujet là non plus.
A jouer les comptables, Marylise Lebranchu perd le sens de l’intérêt général.
Le Service Public n’a pas vocation comme l’affirme la Ministre à générer de la croissance mais bien à répondre aux besoins humains qui relèvent du bien commun.
La Ministre ferait donc bien de se garder de parler à la place des syndicats et de croire « que les syndicats acceptent cette idée de rigueur parce qu’elle est logique pour eux ».
Car si pour Madame Lebranchu, la « mise en place de la RGPP a humilié les fonctionnaires », les annonces de ce matin les méprisent ostensiblement !
Pour le Parti de Gauche, le Service Public et les fonctionnaires ne sauraient servir de variable d’ajustement dans une course éperdue vers l’austérité qui étoufferait dans l’œuf toute possibilité de relance de l’activité. La fonction publique ne se relèvera pas de 5 ans de sarkozysme comme cela.
La ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, a estimé mercredi que les fonctionnaires devaient affronter un "grand moment de rigueur", souhaitant qu’ils participent au redressement du pays. "Ce n’est pas une cure d’austérité, mais c’est un grand moment de rigueur. Les fonctionnaires sont conscients de l’importance de leur fonction et ont envie que leur pays se redresse, donc ils savent que, s’ils y participent, ils peuvent générer aussi leur part de croissance", a dit la ministre sur RTL, évoquant une "situation très dure".
Interrogée sur le sujet à la sortie du conseil des ministres, elle en a de nouveau appelé à l’esprit de "responsabilité" des fonctionnaires, soulignant qu’ils jouent "un rôle essentiel" et ne doivent plus se sentir "humiliés" comme ils l’ont été. "Il s’agit de redire aux fonctionnaires qu’ils sont indispensables au redressement de la France, a dit Marilyse Lebranchu. Qu’on arrête ces discours qui ont été rabâchés pendant des années disant que la fonction publique était inutile. En France, la force du pays s’est souvent appuyée sur ses services publics et, je crois, s’appuiera encore sur ses services publics."
La veille, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait récusé l’idée que le fait de réserver les créations d’emplois publics aux secteurs prioritaires devait s’interpréter comme un "tournant de la rigueur". Matignon a annoncé que les créations d’emplois publics seraient "réservées à l’enseignement, la police, la gendarmerie et la justice", fixant des objectifs chiffrés "de - 2,5% par an sur les autres secteurs". Négociation
Marylise Lebranchu s’est refusée à chiffrer le nombre des postes qui devront du coup être supprimés, indiquant que, lors de la conférence sociale des 9 et 10 juillet, elle regarderait "avec les syndicats ce qu’on veut réaliser sur cinq ans et en particulier bien définir les missions de service public". "À partir de là, avec l’ensemble de mes collègues ministres, on va pouvoir essayer d’être justes", a-t-elle indiqué, ajoutant : "Si je pouvais garder tous les postes et les répartir différemment, je le ferais, mais nous sommes en période de crise." "Les syndicats acceptent cette idée de rigueur parce qu’elle est logique", a insisté Marylise Lebranchu en estimant que "ce qu’ils demandent, c’est qu’on puisse avoir une vraie négociation sur quels postes" seront concernés.
S’agissant des rémunérations, elle a laissé entendre que le point d’indice, qui sert de base au calcul des salaires des fonctionnaires, pourrait de nouveau être gelé comme en 2011 et 2012. La rémunération des agents est basée sur ce point, auquel s’ajoutent des mesures individuelles et catégorielles. "À mon avis, je ne pourrai plus parler uniquement du point d’indice, le point d’indice est gelé, c’est un grand symbole, il faut que je parle de pouvoir d’achat des fonctionnaires et, avec eux, c’est ça qu’on va mettre sur la table" lors de la conférence sociale, a dit la ministre.
"Je pense que, sur la durée, il faut engager deux chantiers forts : le point d’indice, qui est une espèce de phare de la fonction publique, mais aussi l’ensemble des grilles, des carrières", a-t-elle poursuivi. Sur la journée de carence (non indemnisée) en cas d’arrêt maladie, instaurée par le précédent gouvernement et que tous les syndicats souhaitent voir supprimée, la ministre a indiqué que, pour l’heure, le dispositif demeurait, "malheureusement", mais elle s’est dite prête à discuter.
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