Grèce : La droite devant Syrisa d’une courte tête

samedi 23 juin 2012.
 

Plusieurs heures après la fin du scrutin, le résultat des élections législatives grecques demeurait incertain tant l’écart entre le parti de droite Nouvelle Démocratie et la coalition de la gauche radicale Syriza était faible. Or, il suffit en Grèce d’une avance de 0,1% pour bénéficier d’un bonus de 50 députés, décisif pour pouvoir espérer former une majorité parlementaire.

Les premières estimations officielles donnent :

- 29,5% pour la droite qui a considérablement droitisé son discours durant cette campagne. Ce parti conservateur dirigé par Antonis Samaras ne sera pas en mesure de former à lui seul un gouvernement car l’ensemble des voix de gauche (Syrisa, PASOK, DIMAR, KKE, extrême gauche) est considérable – d’où son appel à toutes les forces politiques de rallier une coalition d’union nationale. Le chef de la droite dispose de dix jours pour former cette coalition, a priori peu probable.

- 27% pour Syriza qui poursuit sa très forte poussée (16,78 % des suffrages lors du scrutin du 6 mai) et obtient 71 sièges.

A l’issue des résultats, Alexis Tsipras, dirigeant de Syriza – gauche radicale, a déclaré que l’avenir appartient à la gauche :

« Nous aurons rapidement la joie de voir la gauche obtenir un score suffisant pour accéder au pouvoir avec votre force et votre endurance. Syriza doit devenir cette force qui soutiendra les réseaux de solidarité pour les plus vulnérables, pour ceux qui ont payé le prix le plus élevé à la crise et aux politiques d’austérité. Nous ne laisserons pas une personne démunie, au chômage ou sans électricité.

Dans le même temps, avec nos combats, nous ouvrirons la voie du renouveau politique et de la transparence face aux puissants à l’interieur et à l’extérieur du pays. Le futur nous appartient et nous sommes décidés à aller de l’avant. Bon courage à nous tous ! Bons combats ! Merci de tout notre cœur ! ».

- le PASOK (Parti Socialiste grec) obtiendrait environ 12,3%. Il a pratiqué une politique "d’union nationale" avec la droite, au service de la troika du capitalisme financier transnational depuis un an et a fait campagne sur ce thème ; peut-il rallier un gouvernement avec une droite aussi dure que Nouvelle démocratie dans un contexte de poussée à gauche et compte tenu de la puissance de mobilisation sociale de Syrisa sans perdre la majorité de sa base électorale et en donnant une assise à un gouvernement ?

- le parti néo nazi Aube dorée réaliserait 6,9% des votes (18 sièges), se maintenant donc alors que l’agression par son chef de deux élues de gauche à la télévision pouvait conduire à son affaiblissement.

- le KKE (parti communiste grec) baisse nettement avec seulement 4,5% des voix (12 sièges). Il faut rappeler ici que ce PC est celui qui a le plus souffert durant le 20ème siècle, du fascisme et du capitalisme international. Dans ces conditions, sa direction et le réseau autour d’elle, se sont repliés sur des positions identitaires d’une part staliniennes, d’autre part totalement opposées à l’Union européenne et à l’euro.

- le DIMAR (Gauche démocratique, parti situé entre le PASOK et Syrisa) remporte 16 sièges (6,13 % des voix). La droite et le PASOK espèrent son ralliement à une coalition "d’union nationale" mais ce n’est pas fait, loin de là.


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