OTAN, boucliers antimissiles : à quand le changement ?

vendredi 25 mai 2012.
 

« Le changement, c’est maintenant ». Bien, il était temps. Mais faudrait pas non plus tout changer sous le prétexte de changer. S’il s’agit de la façon de gouverner et de présider, d’accord ; d’examiner la question des retraites, d’accord encore ; de débloquer les salaires mais de bloquer les loyers, d’accord toujours. Mais s’il s’agit d’intensifier l’atlantisme dans la politique étrangère française, en revenant sur ce qui a toujours fait notre spécificité internationale, là je dis non. Par Gabriel Amard.

Le « non-alignement » de la France a toujours été dans notre tradition. Et plus encore, dans la tradition de la gauche que de la maintenir à un niveau élevé. Or là, même si François Hollande a critiqué (à juste titre) le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN décidé par Nicolas Sarkozy, il ne souhaite pas revenir en arrière. Pire, il a donc accepté suite à son voyage à Chicago que la France que notre territoire national abriterait le dispositif antimissiles américain. Je passe sur le fait que la France devra prendre une partie financière du coût. Mais je ne passe pas sous silence la philosophie qui sous tend tout ceci.

Si les Etats-Unis souhaitent un bouclier antimissiles basé en Europe, c’est parce qu’ils restent arc-boutés sur leur guerre « Occident contre Orient », « l’Alliance contre l’Axe du Mal ». Cette « guerre » n’a aucune autre existence que théorique. Elle fabrique des adversaires là où il n’y en avait pas. Elle est surtout le prétexte d’une politique impérialiste américaine qui va occuper les pays du Moyen Orient dans lesquels il y a du pétrole ou du gaz, et qui ne leur sont pas dévoués. La France ne peut être complice de ceci. Nous n’appartenons pas à un camp ou l’autre, artificiellement créé qui plus est.

Considérer cet épisode d’un strict point de vue militaire n’est mettre en lumière que partiellement les enjeux. « La politique, c’est la guerre par d’autres moyens », paraît-il. Au moment où le Grand Marché Transtlantique va être mis en place, et qu’ainsi toutes les barrières douanières vont être abolies entre l’Europe et les Etats-Unis, faire partie du commandement de l’OTAN et accepter le bouclier antimissiles étasunien sur son sol est tout, sauf un hasard. C’est une cohérence qui place la France comme un pion sur l’échiquier international, dans le camp des USA.

Ce n’est pas la place de notre République dans le concert international, conformément à sa grande tradition d’autonomie qui lui confère cette voix particulière. Ce n’est pas non plus celle d’une France dirigée par la gauche, placée alors aux côtés des forces les plus capitalistes qui soient. Cette stratégie géopolitique fait le jeu des multinationales pétrolières et des spéculateurs des matières premières.

Avec le Front de Gauche, vous pouvez compter sur notre engagement sans faille en faveur de la paix et de l’indépendance française. Mon engagement personnel de député sera à l’image de cette détermination.


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