Quelques mots sur le nouveau gouvernement de Jean-Marc Ayrault

vendredi 25 mai 2012.
 

Il sera bien évidemment jugé sur ses actes. Mais, dans sa construction, il est conforme à la ligne politique proposée durant la campagne par François Hollande. Ceux qui sont en cohérence avec sa ligne politique occupent les principaux postes. C’est particulièrement le cas avec Pierre Moscovici aux Ministère de l’ économie et des finances, Jérome Cahuzac au Budget, Michel Sapin au Ministère du Travail, emploi et dialogue social et Manuel Valls au Ministère de l’intérieur ainsi que Marisol Touraine aux Ministère des Affaires sociales et de la santé. Chacune de ses personnes est connue depuis longtemps pour ses engagements dans ce que l’on peut nommer simplement la traditionnelle « droite » du PS.

Contrairement à ce que la presse a parfois affirmé de façon superficielle, je ne considère pas que ce gouvernement est un équilibre de tous les courants du mouvement socialiste. Les représentants de la « gauche » du PS, se voient confier des postes qui pèseront peu d’après moi sur les choix fondamentaux de son action. Je pense notamment à mon ami Benoit Hamon (Economie sociale et solidaire) jusque là porte parole du PS, et à Alain Vidalies (Relations avec le parlement) qui se voient confier des postes qui ne sont pas, selon moi, conformes à leurs réels poids politiques lors du dernier congrès du PS. Deux sur trente-quatre Ministres, c’est assez maigre. Enfin, je ne comprends pas exactement de quels moyens concrets va disposer Arnaud Montebourg dans un Ministère du Redressement productif ( ?) dont je dirai que les contours et les moyens d’action me semblent assez flous afin de rester gentil envers lui.

La composition de ce gouvernement est donc la marque de l’évolution profonde du Parti socialiste radicalement bouleversé depuis la mise en place du système des primaires pour désigner le candidat à l’élection présidentielle. Il est désormais possible d’être majoritaire dans ce parti lors d’un congrès et ensuite être ramené à la portion congrue lors de la composition du gouvernement. A quoi bon défendre des positions au sein du Parti si par la suite, cela n’aura que peu de conséquences sur l’exercice du pouvoir ? En un mot, à quoi sert le parti si ce n’est comme simple lieu de désignation des candidats aux élections législatives ? A mes yeux, cela confirme une nouvelle fois, la nécessité de construire un Front de gauche autonome et conquérant. Je confesse enfin néanmoins que j’ai vu avec plaisir la nomination de Delphine Batho, sur laquelle s’acharne sottement les Guignols de l’info, pour qui j’ai toujours eu le plus grand respect militant, malgré les nombreux désaccords politiques.

Je n’en dis pas plus. Très vite, les dossiers lourds vont mettre ce gouvernement à rude épreuve. Je leur souhaite bon vent mais je sais que nous allons vers la tempête. Je répète que c’est à la lumière de leurs actes que nous jugerons. Par honnêteté, je refuse toutefois d’entretenir la moindre illusion naïve. Au contraire, restons vigilants et mobilisés. La nécessité de députés Front de Gauche qui voient clairs pour défendre l’exigence d’un autre partage des richesses me semble d’une actualité encore plus brûlante. Il faut refuser la rigueur budgétaire sans quoi aucune politique de relance économique n’est possible. Le reste ne serait que cosmétique.


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