Front de Gauche : une poussée exceptionnelle

mercredi 2 mai 2012.
 

Il ne faut pas additionner des choux et des carottes… Et pourtant les commentateurs comparent les voix obtenues dimanche par Jean-Luc Mélenchon avec des sondages. « Alors déçus ? » entonnent-ils en chœur. Mais ce sont les sondeurs qui devraient s’expliquer sur cet écart ! Il faut rapporter une élection à une autre élection. Le score du Front de Gauche marque une progression fulgurante par rapport à la dernière élection nationale, les européennes. 3 millions de voix en plus et un pourcentage presque doublé. Qui dit mieux ? Personne !

Cette poussée du Front de Gauche change le paysage. Elle met la gauche à un niveau très élevé. Elle a de toute évidence contribué à contenir l’abstention, qui reste dans la moyenne basse des élections présidentielles. Elle contrebalance la poussée du FN qui réussit à prendre un nouvel ascendant à droite en retrouvant les voix qui s’étaient portées sur Nicolas Sarkozy en 2007. Bien sûr nous n’avons pas encore atteint notre objectif qui est d’être majoritaire. Mais le combat politique ne se mène pas en une élection. Il y en aura d’autres ! Sans tarder puisque dans quelques semaines seulement se tiendront les législatives. La question qui vaut est de savoir si nous sortons affaiblis ou renforcés de ce rendez-vous électoral.

Cela ne fait aucun doute, nous en sortons renforcés. Le Front de Gauche s’est élargi et enraciné. Mesurant sa force, il a pris confiance en lui. Il a rencontré un mouvement populaire qui a été l’événement de cette campagne. Oui, une insurrection citoyenne a commencé. Elle ne pouvait dans ce moment, en quelques mois seulement, prendre le pouvoir comme y invitaient nos affiches. Mais elle a fait des pas de géant vers cet objectif en permettant au Front de Gauche d’être la seule force à conquérir massivement des voix nouvelles et donc à se forger dans le cours de la campagne.

Si nous travaillons bien dimanche 6 mai, puisque c’est le Front de Gauche qui a les clés du second tour, nous élargirons la brèche en battant Sarkozy. En l’écrasant cela serait mieux encore. Car il ne s’agit pas seulement de chasser le locataire de l’Elysée. Nous voulons secouer l’oligarchie et fracasser l’axe Sarkozy-Merkel synonyme d’austérité dans toute l’Europe. Alors le FN perdra son meilleur agent électoral, contrefacteur multirécidiviste de ses propositions sur l’immigration et l’insécurité. Alors le pays traumatisé par 5 années de répression et de mépris contre le mouvement social reprendra le goût du partage et de la lutte. Une fois le verrou Sarkozy sauté, la France belle et rebelle qui s’est donnée à voir dans notre campagne pourra surgir plus hardiment encore.

Il faut donc battre Sarkozy. « Mais vous ne dites pas voter Hollande » péroquètent les vedettes des médias. C’est bien de cela qu’il s’agit, gros malins, puisqu’il n’y a plus que deux bulletins sur la table. En revanche il faudra enrichir votre dictionnaire car il est vrai que nous ne sommes pas devenus des soutiens, des ralliés ou encore des partisans de Hollande. Nos lignes politiques sont divergentes. Il serait malhonnête de faire croire qu’une soirée électorale annule ce fait. Le nier ne serait même pas efficace pour la mobilisation du second tour. Le Front de Gauche est un recours à gauche et non pas une composante de je ne sais quelle gauche plurielle ressuscitée. Nous appelons donc à battre Sarkozy car c’est maintenant la nouvelle étape de la révolution citoyenne à laquelle nous continuerons de consacrer nos efforts.


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