Mélenchon à la troisième place, devant Le Pen et Bayrou

mercredi 4 avril 2012.
 

Un sondage choc, réalisé par BVA entre mercredi soir et jeudi matin 22 mars, crédite la candidature de Jean-Luc Mélenchon de 14 % des intentions de vote, passant devant le FN et le Modem. Hollande (PS) reste en tête, au premier et au second tour.

C’est l’événement du jour : selon un sondage BVA réalisé pour RTL et la presse quotidienne régionale, et rendu public ce matin, le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, arrive en troisième position derrière François Hollande et Nicolas Sarkozy, doublant Marine Le Pen et François Bayrou, jusqu’alors installés aux troisième et quatrième places. Il recueille 14 % des intentions de vote, un niveau encore jamais atteint, contre 13 % à la candidate du FN et 12 % à celui du Modem. D’emblée, trois éléments retiennent l’attention dans cette enquête. Le premier, c’est que le rôle d’épouvantail joué par Marine Le Pen pour rabattre les voix sur les deux candidats en tête, afin de conjurer le spectre d’une répétition du scénario de l’élection du 21 avril 2002 n’est pas fatal. La performance du Front de gauche dans ce sondage constitue en soi un bouleversement du paysage politique, puisque aucun candidat n’était parvenu jusque-là à lui ravir le titre d’outsider. C’est un coup de tonnerre dans la campagne.

Scénarios bousculés

Deuxième élément, celui de la pole position toujours occupée par François Hollande, avec 29,5 % des intentions de vote, devant Nicolas Sarkozy (28 %). Un résultat qui ruine tous les argumentaires qui voulaient que la progression de la candidature de Jean-Luc Mélenchon s’effectue forcément au détriment du candidat PS, favorisant le « croisement des courbes » entre ce dernier et son rival de l’UMP. Non seulement il n’en est rien, mais ce sondage confirme ce que tous les autres, sans exception, ont annoncé pour le second tour : à savoir une victoire nette de François Hollande sur le président sortant (54 %, contre 46 %).

Dernier élément, et non des moindres, quoiqu’il faille encore le manier avec beaucoup de prudence : la date de réalisation du sondage, effectué par BVA entre mercredi soir et hier matin. C’est-à-dire une fois le profil du tueur de Toulouse connu. Ce détail n’est pas sans importance, sachant l’onde de choc qu’a produit ce drame et son exploitation politique depuis quarante-huit heures par la droite et l’extrême droite. Une onde qui n’a sans doute pas fini de produire ses effets, sachant que « l’évaluation et les conséquences de ce drame feront aussi désormais partie du débat de la campagne, du débat politique », comme l’a déclaré Pierre Laurent (PCF) à Public Sénat, mercredi. La tendance encourageante à la hausse continue du Front de gauche, qui s’accélère après l’immense succès populaire de la Bastille, demande à être confirmée dans la durée.

Sébastien Crépel, L’Humanité


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