Plus de précaires et plus de pauvres. Voila la réalité du "modèle allemand".

samedi 10 décembre 2011.
 

Puisque la question a fait grand bruit, je publie donc ici un petit travail de récapitulation à propos de l’Allemagne. Je ne reviens pas sur ce que j’ai moi-même écrit sur le sujet du temps que cela n’intéressait pas les excités d’aujourd’hui. Le temps où Cohn-Bendit m’insultait sur le sujet et où les socialistes souriaient de plaisir. A présent, je m’appuie essentiellement sur mes notes de lecture de presse. Je le fais à dessein sous cette forme. Mon intention est de vous proposer des arguments qu’aucun accro aux médias ne vous reprochera puisque par corporatisme les médias ne se critiquent jamais entre eux. Je crois que cette argumentation est utile. En effet, je dois vous dire que je n’ai pas aimé le ton sur lequel la critique de l’Allemagne se fait ces temps-ci. Je le dis d’autant plus tranquillement que je l’ai engagée avant bien d’autres. Mais je tiens à ce qu’on ne se trompe pas de registre ! Nous critiquons madame Merkel parce qu’elle est libérale et non pas parce qu’elle est allemande ! Notre critique à gauche est celle que partagent nos camarades allemands de « Die Linke ». Et d’ailleurs la semaine où les socialistes ont franchi la ligne jaune, nous, le Front de Gauche nous défendions une proposition de loi à l’assemblée et nos amis de « Die Linke » faisaient de même au Bundestag sur le même texte. Il s’agissait de la création d’un fond européen de développement social et écologique.

Notre critique à propos de l’Allemagne, c’est d’abord la critique d’un mythe. Le mythe d’un modèle enfin trouvé de « libéralisme efficace » ! Je reviens donc sur le thème du "modèle allemand". Je note que dorénavant une série de commentateurs et même de responsables politiques prennent conscience d’un problème. Les formules à l’emporte-pièce nuisent parfois à la compréhension des enjeux. Je ne partage pas la façon de dire les choses que choisit Arnaud Montebourg. De même que je n’avais pas approuvé la comparaison avec Münich qu’avait fait le député socialiste Jean-Marie Le Guen. Car, même pour la polémique, laisser entendre qu’Angela Merkel c’est Hitler ou Bismark, deux agresseurs de notre pays, dont un raciste antisémite, ce n’est pas acceptable. Mon analyse, je l’ai donné succinctement dans le livre « Qu’ils s’en aillent tous ». Les dirigeants allemands ont changé d’état d’esprit. Mais nous ne devons pas changer de priorité dans notre relation à l’Allemagne : priorité à la coopération, quel que soit le gouvernement en place. Pour autant, il faut être lucide. Ni aveuglement nationaliste, ni angélisme, ni admiration aveuglée. C’est sur ce point qu’à cette étape je concentre mon attention. Le mythe du modèle allemand fonctionne comme un alibi. « Le libéralisme, ça marche ! Voyez l’Allemagne ! » disent les nouveaux ébahis ! La preuve par l’exotisme. Ce furent d’abord le petit dragon celtique irlandais puis le modèle espagnol, et maintenant ce serait le modèle allemand. Les déclinistes qui conchient la France à longueur de colonnes rejoignent les fascinés de l’Allemagne. Vieille conjonction. Faire la lumière sur ce soit-disant modèle c’est mener la lutte concrète contre l’idée qu’il y aurait une austérité utile, un serrage de ceinture qui paie.

La droite reste aveuglée par la stratégie d’alignement sur l’Allemagne fixée par Sarkozy. Ce dernier n’a-t-il pas dit le 27 octobre sur TF1 et France 2 : "Tout mon travail c’est de rapprocher la France d’un système qui marche, celui de l’Allemagne." ? Donnez-lui à lire ma tribune dans « Les Echos » sur le sujet. Dommage qu’elle n’ait pas eue le même écho que ma petite phrase sur le pédalo. Je souris. Plusieurs articles du Monde et du Figaro me donnent raison. Ainsi qu’une note détaillée de la banque Natixis, intitulée opportunément "démystifions l’Allemagne". Elle affirme clairement que "certaines vertus invoquées du modèle relèvent parfois de raccourcis faciles, sinon du mythe". La note a été rédigée par Sylvain Boyer, l’économiste qui était cité dans l’article du Monde sur le chiffre "honteusement tronqué" du déficit allemand. Dans la note de Natixis, il précise que "40% de la dette publique [allemande] est comptabilisée dans des fonds spéciaux, entités juridiques aux besoins de financement peu transparents, qui ont autorisé un certain maquillage des déficits publics en 2009 et 2010". Et il rappelle qu’en 2004, les agences de notation avaient menacé de retirer la note AAA de l’Allemagne.

Dans le même ordre d’idée, le 24 novembre, « Le Monde » a publié un autre article sur l’Allemagne. Il s’intitule "en Allemagne, des fondamentaux solides mais pas inébranlables". L’article évoque un événement passé relativement inaperçu sur le moment pour les chantres du "modèle allemand" qui regardaient ailleurs. Mais pas les observateurs sérieux. Mercredi 23 novembre, l’Allemagne a essuyé un revers sur les marchés financiers. Les marchés financiers ont boudé la dette allemande ! L’Allemagne voulait lever 6 milliards d’euros avec des obligations à dix ans. Elle n’a pu en lever que 3,6 milliards d’euros ! Voici donc un beau modèle qui ne parvient pas à "rassurer les marchés" pour obtenir l’argent dont il a besoin. Cette mésaventure donne l’occasion au Monde de s’intéresser de plus près à la situation allemande. L’article du Monde explique bien que le "modèle allemand" n’est pas généralisable : "Le modèle allemand, qui repose traditionnellement sur les exportations rend le pays très dépendant de ses homologues de la zone euro. Plus de la moitié de ses exportations étant destinées à l’Union européenne, on comprend que l’Allemagne n’a pas intérêt à voir la situation de ses principaux partenaires commerciaux s’effondrer". En poussant à l’austérité partout en Europe, l’Allemagne scie la branche sur laquelle elle est assise. D’ailleurs, c’est ce que confirme le cabinet de conseil "Markit", cité par Le Monde. Dans une étude publiée le 23 novembre, il indique que les exportations allemandes sont de plus en plus affectées par la crise. Son étude fait état du plus fort ralentissement depuis deux ans et demi et prédit "que le pire reste à venir ".

C’est ce qu’expliquait aussi Le Figaro du 22 novembre. En réponse à une citation de Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP qui dit vouloir "s’inspirer du modèle allemand en termes de croissance économique", le journal écrit que "la croissance allemande n’est pas garantie et montre des signes de faiblesses". Et Le Figaro cite Patrick Arthus de la banque Natixis qui reprend l’argument de l’article du Monde : "La croissance de l’Allemagne ne peut venir que des exportations, dont 60% vont vers les autres pays européens. Une crise économique durable des partenaires économiques conduirait à une situation très difficile en Allemagne aussi, ce qui est le scénario le plus probable et qu’annoncent les derniers indicateurs". Au dernier trimestre 2011, le PIB allemand pourrait même reculer. Et la prévision de croissance pour 2012 vient d’être revue à la baisse. La note de Natixis va même plus loin dans l’analyse. Pour elle, le "succès à l’exportation" de l’Allemagne est le fruit d’une stratégie très particulière : "les parts de marché que l’Allemagne a gagnées ces dix dernières années dans l’UE proviennent en majorité d’activités de transit, notamment portuaire, qui ont rapidement grossi depuis la mondialisation des chaînes de production. La baisse des coûts salariaux ne joue ici qu’un rôle marginal". Cette stratégie s’applique aussi pour les produits fabriqués en République Tchèque ou en Pologne et assemblés en Allemagne. Et elle explique en partie l’attachement des allemands à un euro fort qui permet d’importer à bas coût les pièces détachées.

« Le Figaro » et « Le Monde » n’en sont pas restés là. Le 24 novembre, Le Monde a publié un deuxième article sous un titre massue : "Temps de travail : la comparaison trompeuse avec le modèle allemand". Le Monde reprend à son compte l’idée que "la durée du temps du travail n’est pas plus élevée en Allemagne qu’en France". Ce que j’ai dix fois répété partout où l’on m’a interrogé. Sans oublier les incises sur ce blog. En détail, l’article affirme que si la loi allemande sur les horaires de travail fixe une durée maximale de 8 heures par jour soit 40 heures par semaine, la durée officielle varie selon les secteurs. Une grande autonomie est accordée à la négociation entre syndicats et patronat. Ainsi, dans la métallurgie, le syndicat IG Metall a obtenu l’application des 35 heures. Surtout, l’article du Monde réaffirme une donnée que les partisans du "modèle allemand" oublient opportunément : la durée globale du travail est plus faible en Allemagne à cause du temps partiel. L’Allemagne a plus recours au temps partiel que la France : 21,7 % de sa population active étaient employés à temps partiel en 2010, contre 13,6 % en France, selon l’OCDE. Si on intègre le temps partiel dans le calcul du temps de travail, la durée annuelle moyenne s’élève pour la France à 1 559 heures, contre 1 432 pour l’Allemagne, selon l’Insee. Ces chiffres sont connus depuis longtemps et j’ai eu plusieurs fois l’occasion de les évoquer. Désormais, ce n’est plus seulement moi qui le dit mais le journal « Le Monde ».

Au Figaro, la critique du modèle allemand a donné lieu à un long article dans l’édition du 22 novembre. Le titre est encore plus clair que celui du Monde : "L’Allemagne, un modèle imparfait". Sans point d’interrogation. Le Figaro propose un "tour d’horizon de quelques contre-vérités sur l’Allemagne" avec une stratégie efficace. La journaliste reprend une citation d’un admirateur du "modèle allemand" puis le compare avec la réalité des chiffres et des faits. Après Copé, le même Figaro égratigne François Fillon. Le Premier ministre défend la "convergence fiscale franco-allemande" comme si nos systèmes fiscaux étaient très différents. Le Figaro rappelle que jusqu’en 2009, l’Allemagne avait l’impôt sur les sociétés le plus élevé d’Europe à 39% contre 33% en France. Le taux a depuis été baissé mais reste proche des 30% et donc du taux français. Surtout, le journal explique que le taux moyen d’imposition sur les PME est de 15% en France contre 20% en Allemagne. Oui, selon Le Figaro, l’Allemagne, qui est censée être le "modèle" pour les PME, a un taux d’imposition plus élevé que la France pour les PME.

Puis « Le Figaro » revient sur l’idée selon laquelle "les allemands sont traumatisés par l’hyper-inflation" de l’entre-deux-guerres. Si la lutte contre l’inflation est effectivement une priorité des libéraux allemands, « Le Figaro » admet cependant que cela relève d’une toute autre raison. En effet, selon le journal, "les ménages allemands épargnent plus que les ménages français, 17,4% de leurs revenus contre 15,26%" en France. Et en Allemagne, la retraite privée par capitalisation est beaucoup plus développée qu’en France. Comme l’Allemagne est un pays vieillissant, la lutte contre l’inflation est en fait la conséquence de la priorité absolue : la protection de la rente.

« Le Figaro » était visiblement très critique ce jour-là. Car après Copé et Fillon, c’est au tour de Valérie Pécresse d’être démasquée ! Le 21 novembre, sur RTL, la ministre UMP du budget avait affirmé que "en Allemagne, tous les étudiants font un apprentissage". Ce qui est faux. Les étudiants qui choisissent l’université ne font pas d’apprentissage. Seuls deux tiers des jeunes allemands suivent la voie professionnelle et sont donc concernés par l’apprentissage. Et ce n’est pas pour autant un modèle enviable. « Le Figaro » explique que seuls 54% de ces deux tiers trouvent une place comme apprentis. Les autres reprennent des études, ou quittent le système scolaire. Et le journal précise que "les apprentis constituent une catégorie d’employés sous-payée : une apprentie coiffeuse gagne moins de 300 euros par mois. Le salaire moyen d’un apprenti allemand est de 600 euros par mois".

Cette précarisation et cette paupérisation ne touchent pas seulement les jeunes. « Le Figaro » reprend aussi les arguments que j’ai avancés pour expliquer le faible taux de chômage allemand qui est de 6,5%. Pour le journal de M. Dassault, "ce taux de chômage cache aussi un système qui a recours au travail à temps partiel et aux « mini-jobs ». L’absence de salaire minimum dans le secteur des services permet aux employeurs de payer les travailleurs moins de 5 euros de l’heure. Selon l’institut du travail de Duisbourg, l’Allemagne compte 6,5 millions de salariés pauvres, qui touchent moins de 10 euros de l’heure. Deux millions de personnes perçoivent un salaire inférieur à 4 euros de l’heure, soit 720 euros par mois pour un emploi à temps plein". D’ailleurs, l’article du Monde abonde dans ce sens. Le journal du soir cite Odile Chagny, "auteure de nombreux travaux sur le marché du travail allemand" au sein du groupe Alpha. Que dit-elle ? Elle indique qu’en matière d’emploi, "les petits boulots représentent plus de 10 % de l’emploi salarié en Allemagne, et les chiffres de l’emploi à temps partiel explosent". Puis Le Monde, cite une étude de l’Institut de sciences économiques et sociales (WSI) d’avril dernier. Selon le journal, celle-ci "fait état d’une hausse de la proportion de travailleurs pauvres (c’est-à-dire de personnes qui, tout en occupant un emploi, ont un niveau de revenus situé sous le seuil de pauvreté) à 7 % des actifs, et prévoit un accroissement de ce chiffre à l’avenir". Natixis est encore plus clair dans sa note du 24 novembre et affirme que "la baisse des coûts du travail hors salaire provient moins de celle des cotisations que de l’abandon pur et simple du modèle social allemand avec le développement de contrats de travail précaire cautionnés par l’Etat.". Plus de précaires et plus de pauvres. Voila la réalité du "modèle allemand".

2) Ce modèle que les Allemands détestent

Notre enquête Ifop-Humanité montre combien le système présenté souvent ici en exemple est honni par une très large majorité de citoyens allemands. L’écrasement des « coûts » salariaux et l’extension de la précarité pourraient se payer très cher tant au plan économique que politique pour la chancelière, Angela Merkel.

Le « modèle allemand », présenté comme l’exemple à suivre par Nicolas Sarkozy, certains dirigeants français et une partie de la presse nationale, souffre d’un défaut majeur  : il est détesté par l’immense majorité des citoyens allemands eux-mêmes. Le résultat de l’enquête Ifop-Humanité réalisée outre-Rhin entre le 8 et le 15 novembre dernier est sans appel. Une majorité écrasante de citoyens allemands (73%) considère qu’elle vit dans une société injuste. Et cette appréciation se renforce de deux points sur une enquête du même type réalisée l’an dernier. L’examen des réponses plus détaillées de l’enquête montre à quel point les Allemands perçoivent en fait leur système social comme un antimodèle. 53% d’entre eux considèrent que leur niveau de protection sociale global (assurance chômage, retraite et maladie) n’est pas satisfaisant. Ils sont 64% à déclarer que le système d’éducation et de santé ne fonctionne pas bien et 67% à estimer que le « versement des retraites n’est pas bien assuré pour les vingt prochaines années ». Et à chaque fois les « insatisfaits » représentent largement plus des deux tiers des personnes interrogées dans les catégories « ouvriers » ou « employés ».

Le révélateur le plus net de la détérioration subie par la société allemande apparaît dans les réponses à une question posée sur « la part des achats de produits alimentaires et d’entretien réalisés dans des magasins de hard discount de type Lidl, Aldi, Norma, Netto ». 86% des Allemands déclarent en effet consacrer une « part importante » de leurs achats dans ces magasins (contre 43% des Français). 73% des ouvriers et 47% des employés répondent même que, pour eux, le recours au hard discount est « très important ». L’essor extraordinaire de ces chaînes de magasins à prix réduits est intervenu en même temps que l’on assistait à un formidable mouvement de précarisation des salariés durant ces quinze dernières années. Le « modèle rhénan », celui d’une Allemagne fédérale qui alliait jusqu’au milieu des années 1980 performances économiques avec de hauts revenus salariaux, assortis d’un bon niveau de protection sociale, n’est plus que l’ombre de lui-même. La part des salaires dans la valeur ajoutée (l’ensemble des richesses nouvelles produites par le pays) est passée de 78% en 1994 à 62,2% en 2007. Soit un recul sur treize ans de près de seize points. Au profit des groupes et de leurs actionnaires.

« L’agenda 2010 » est le mot clé pour comprendre cette brutale évolution. Baptisées ainsi, les réformes structurelles de l’ex-chancelier social-démocrate Gerhard Schröder au tournant du millénaire n’ont eu de cesse, selon les termes utilisés par leur auteur, de « réduire le coût du travail » et d’abaisser les « charges sociales » pour « conforter la compétitivité du lieu de production Allemagne. (Standort Deutschland).

Création de « jobs à un euro »

Fleuron du dispositif  : les mesures Hartz IV destinées à réorganiser le marché du travail. Elles ont tiré tous les salariés vers le bas, en commençant par les plus vulnérables, les chômeurs dont les indemnités ont été ramenées au bout d’un an au niveau du RMI local (environ 400euros). Au nom de leur réinsertion ont été créés les fameux « jobs à un euro ». C’est-à-dire le maintien du versement de l’aide sociale plus un euro de l’heure pour un travail dit d’utilité collective. Et tout cela a pesé d’autant plus fort sur l’ensemble du monde salarial que les accords tarifaires de branche ont été, par le biais d’autres textes, systématiquement remis en question au même moment. Objectif  : privilégier au nom de « clauses d’exception », dont le recours est devenu si fréquent qu’elles sont souvent devenues la règle, des accords d’entreprise, bien plus favorables au patronat. Du coup, selon Elke Hannack, de la direction du syndicat Verdi des services, « un salarié sur trois n’a plus aujourd’hui de véritable contrat à durée indéterminée ».

À partir de 2006, Angela Merkel a œuvré à ce changement antisocial dans la continuité. Elle a ainsi mis en place en 2007 une TVA sociale. Sur trois points d’augmentation de la taxe, passée de 16% à 19%, un point a été employé pour baisser les « charges sociales » des entreprises.

Problème cependant pour la chancelière  : au plan économique, ce « modèle », qui a tout misé sur la puissance de feu de ses grands groupes exportateurs, donne aujourd’hui des signes d’essoufflement. Les commandes se réduisent du côté des pays émergents et des « partenaires européens » étranglés par les plans d’austérité. Et la demande intérieure est dans l’incapacité de prendre le relais. Compte tenu des efforts déployés pour écraser les rémunérations, ce qui a conduit les salariés à moins consommer ou à se tourner massivement vers les hard discounters. Résultats  : les signes annonciateurs d’un prochain coup de froid sur la croissance sont de plus en plus perceptibles.

Pour l’instauration d’un salaire minimum

Au plan politique, le mécontentement ambiant pousse Merkel à la défensive. Les sondages sont mauvais. Et la chancelière a même dû lâcher un peu de lest dans un débat qui s’aiguise sur l’instauration d’un salaire minimum dans un pays qui en est jusqu’alors dépourvu et possède donc en son sein de véritables « zones » à bas salaires, certains métiers n’y étant toujours pas rémunérés plus de… 6 euros de l’heure.

Intervention massive des banques centrales

La Banque centrale européenne (BCE), 
la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque du Canada, la Banque d’Angleterre, la Banque du Japon et la Banque nationale suisse ont annoncé hier une action concertée pour soulager des établissements bancaires européens victimes d’une perte de confiance généralisée les conduisant à ne plus se prêter entre eux et à geler leurs prêts aux entreprises et aux ménages. Ce qui du coup déprime l’activité économique et accroît les risques de récession.

Certaines banques centrales vont poursuivre leurs opérations facilitant l’accès des banques au crédit. Toutes vont également augmenter les échanges de devises entre elles afin d’alimenter les banques commerciales qui éprouvent 
de grandes difficultés pour obtenir des devises étrangères. La BCE va ainsi fournir des yens, 
des francs suisses ou des dollars aux établissements financiers de la zone euro.

Bruno Odent, L’Humanité


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