Grèce : de la grève générale massive et pré-insurrectionnelle au référendum fantôme

jeudi 3 novembre 2011.
 

1) Que le NON grec retentisse dans toute l’Europe !

M Papandréou annonce qu’il va consulter le peuple grec et c’est la panique et l’effroi dans toutes les capitales européennes.

Sarkozy est consterné, ce qui est une excellente nouvelle et une marque de lucidité, les Dieux de la Grèce vont le foudroyer.

Une nuit entière à comploter, un accord de brigands entre Sarkozy et Merkel, les banques sauvées et les peuples d’Europe condamnés à payer pour la ruine de la Grèce, tout est à refaire, tout est annulé.

Ils avaient tout prévu, privatisations, licenciements de fonctionnaires, baisse des salaires et des pensions, un pays entier vendu aux enchères et tout un peuple plongé dans la misère.

Ils avaient tout prévu, sauf le soulèvement du peuple grec, sauf deux jours de grève générale insurrectionnelle, le 19 et le 20 Octobre.

Pendant ces 48 heures où le destin de l’Europe a basculé, la grève a été totale, jusque dans les plus petites îles, le pays entier paralysé et soulevé, entreprises, commerces, administrations, pendant ces deux jours tout s’est arrêté.

La presse la plus hostile doit le reconnaître, les manifestations ont été les plus importantes de l’Histoire du pays ; pas une horde, pas une populace excitée, des cortèges massifs, en rangs serrés derrière les banderoles des syndicats, tous unis, sans qu’aucun ne puisse s’opposer à la volonté puissante de l’unité, une leçon à méditer pour nous tous.

La puissance de ces manifestations n’était pas seulement dans le nombre, les mêmes mots d’ordre parcouraient tous les cortèges et sont devenus le manifeste du peuple grec.

Prenez votre mémorandum et barrez-vous ! Ouste !

A bas le FMI ! A bas l’Union européenne !

Le peuple en colère exige le départ du gouvernement, de l’Union européenne et du FMI !

Ces mots d’ordre n’étaient pas ceux d’une bande d’agités, mais ceux qui rassemblaient tous ceux qui manifestaient ; ils étaient repris dans les cortèges des syndicats du Public et du Privé, ADEPY et GSEE et même dans ceux de la fraction syndicale du PKE

Une foule immense est rassemblée Place Syntagma,face au Parlement qui doit voter un nouveau Plan de restrictions et de sacrifices

Traitres, traitres ! hurle la foule en direction des députés qui arrivent, le PASOK se disloque, il est passé en quelques mois de 200 000 à 20 000 militants, sa fraction syndicale s’est solidarisée avec les manifestants et réclame le retrait du Plan.

Ce n’est pas seulement le PASOK qui est au bord de l’explosion, c’est tout l’appareil de l’État, les ministères sont occupés et paralysés, dont certains depuis des semaines

Les syndicats du Ministère de l’Intérieur ont pris le contrôle du bâtiment, ils en bloquent l’accès et paralysent son activité.

Dans les écoles, les lycées et les universités, chaque journée commence par une assemblée générale.

Le Vendredi 28 Octobre est appelé en Grèce le jour du Non, le Non à l’agression fasciste et nazie, c’est le jour de la Fête Nationale qui commémore l’entrée du peuple grec dans la résistance, ce fut ce 28 Octobre, le jour du Non au diktat de la Troïka, à Thessalonique la foule a empêché le déroulement du défilé militaire, envahi la tribune officielle, obligeant le Président Papoulias à fuir sous les huées et les crachats...

Oui, c’est bien d’un soulèvement qu’il s’agit en Grèce, contraignant Papandréou à organiser un referendum.

Dans les sommets de l’Union européenne et à la direction des Partis qui se sont soumis à la dictature de la Dette, tous expriment leur crainte de voir le peuple grec se rassembler dans le NON qui ébranlerait toute l’ Europe.

Pour les travailleurs d’ Europe au contraire, les évènements de Grèce sont un encouragement et un signal, celui du soulèvement général contre l’Union européenne.

Depuis des mois, les travailleurs inquiets voyaient leur avenir dans le sort qui était fait à la Grèce, nous regardons maintenant vers la Grèce avec l’espoir que le chemin qui s’ouvre soit celui de la victoire.

Nous regardons vers la Grèce et nous voyons que la peur est en train de changer de camp, que nous pouvons gagner, nous pouvons les faire reculer, les chasser avec tous leurs plans de misère et de pillage.

VIVE LES TRAVAILLEURS ET LE PEUPLE GREC !

QUE LE NON RETENTISSE DANS TOUTE L’ EUROPE !

Source :

http://www.agoravox.fr/actualites/e...

2) Lettre ouverte aux peuples d’Europe par Mikis Theodorakis

28 octobre 2011... Alors que la Grèce est placée sous tutelle de la Troïka, que l’Etat réprime les manifestations pour rassurer les marchés et que l’Europe poursuit les renflouements financiers, le compositeur Mikis Theodorakis a appelé les grecs à combattre et mis en garde les peuples d’Europe qu’au rythme où vont les choses les banques ramèneront le fascisme sur le continent.

Interviewé lors d’une émission politique très populaire en Grèce, Theodorakis a avertit que si la Grèce se soumet aux exigences de ses soi-disant« partenaires européens », c’en sera « fini de nous en tant que peuple et que nation ». Il a accusé le gouvernement de n’être qu’une « fourmi » face à ces « partenaires », alors que le peuple le voit comme « brutal et offensif ». Si cette politique continue, « nous ne pourrons survivre (…) la seule solution est de se lever et de combattre ». Résistant de la première heure contre l’occupation nazie et fasciste, combattant républicain lors de la guerre civile et torturé sous le régime des colonels, Theodorakis a également adressé une lettre ouverte aux peuples d’Europe, publié dans de nombreux journaux… grecs.

Extraits :

Notre combat n’est pas seulement celui de la Grèce, il aspire à une Europe libre, indépendante et démocratique. Ne croyez pas vos gouvernements lorsqu’ils prétendent que votre argent sert à aider la Grèce. (…) Leurs programmes de « sauvetage de la Grèce » aident seulement les banques étrangères, celles précisément qui, par l’intermédiaire des politiciens et des gouvernements à leur solde, ont imposé le modèle politique qui a mené à la crise actuelle.

Il n’y pas d’autre solution que de remplacer l’actuel modèle économique européen, conçu pour générer des dettes, et revenir à une politique de stimulation de la demande et du développement, à un protectionnisme doté d’un contrôle drastique de la Finance. Si les Etats ne s’imposent pas sur les marchés, ces derniers les engloutiront, en même temps que la démocratie et tous les acquis de la civilisation européenne. La démocratie est née à Athènes quand Solon a annulé les dettes des pauvres envers les riches. Il ne faut pas autoriser aujourd’hui les banques à détruire la démocratie européenne, à extorquer les sommes gigantesques qu’elles ont elle-même générées sous forme de dettes.

Nous ne vous demandons pas de soutenir notre combat par solidarité, ni parce que notre territoire fut le berceau de Platon et Aristote, Périclès et Protagoras, des concepts de démocratie, de liberté et d’Europe. (…) Nous vous demandons de le faire dans votre propre intérêt. Si vous autorisez aujourd’hui le sacrifice des sociétés grecque, irlandaise, portugaise et espagnole sur l’autel de la dette et des banques, ce sera bientôt votre tour.

Vous ne prospérerez pas au milieu des ruines des sociétés européennes. Nous avons tardé de notre côté, mais nous nous sommes réveillés. Bâtissons ensemble une Europe nouvelle ; une Europe démocratique, prospère, pacifique, digne de son histoire, de ses luttes et de son esprit. Résistez au totalitarisme des marchés qui menace de démanteler l’Europe en la transformant en Tiers-monde, qui monte les peuples européens les uns contre les autres, qui détruit notre continent en suscitant le retour du fascisme.

3) Grèce : Les chefs de l’armée limogés

Le gouvernement socialiste a annoncé mardi soir le remplacement des chefs de l’armée de terre, de la marine, de l’armée de l’air et du chef d’état-major des armées.

Selon le gouvernement, il s’agit d’une décision prise de longue date, sans lien avec la crise qui secoue le pays méditerranéen.

"Nous n’allons pas accepter cette décision", a réagi Nouvelle Démocratie, le principal parti d’opposition.

Depuis la chute du régime des colonels en 1974, les gouvernements grecs gardent la haute main sur l’état-major, nommant les militaires souvent en fonction de leur étiquette politique.

L’état-major limogé mardi soir avait été désigné en août 2009 par le gouvernement conservateur, avant les élections.

Cette polémique survient alors que George Papandreou a annoncé lundi soir un référendum surprise sur le plan d’aide à la Grèce, s’attirant les foudres de dirigeants politiques et d’acteurs économiques.

Le chef du gouvernement affronte en outre un périlleux vote de confiance vendredi, alors que sa majorité n’est plus que de 152 élus sur 300.

"Il est immoral de changer l’état-major des forces armées à quelques heures de la chute du gouvernement", a protesté le parti d’extrême-droite LAOS.

Harry Papachristou ; Benjamin Massot pour le service français Par Reuters

http://www.lexpress.fr/actualites/2...

4) Maintenant, le peuple doit intervenir de façon décisive (Communiqué du CC du Parti Communiste Grec)

Le KKE appelle les employés, les artisans et libéraux et les jeunes de l’Attique à se retrouver Place Syntagma vendredi 4 novembre à 18 heures. Il appelle à l’unité pour que les gens eux-mêmes puisse intervenir de façon plus décisive dans les développements. Le chantage et les dilemmes intimidants du gouvernement, de la ploutocratie et de l’UE doit être mis en échec.

Maintenant, il faut faire entendre encore plus fortement :

A BAS LE GOUVERNEMENT ET LES PARTIS DE LA PLOUTOCRATIE

LE PEUPLE PEUT METTRE UN COUP D’ARRÊT AUX SAUVAGES SACRIFICES QUI LUI SONT INFLIGES PAR LES NOUVEAUX ACCORDS ET LES NOUVEAUX MEMORANDA POUR LES PROFITS ET LA PROTECTION DE L’UE ET DE L’EUROZONE

Les gens doivent renforcer les combats de classe et populaire et utiliser les élections pour affaiblir le PASOK-ND et les autres partis de la ploutocratie et de l’UE. Le KKE doit être renforcé. Dans le même temps, l’organisation populaire dans les entreprises et de proximité doit être mise en place encore plus décisivement. Ceci est la voie pour bloquer le pire qu’ils sont en train de mettre en œuvre , dans ce moment où la crise de l’euro et de l’UE s’approfondit et où les contradictions inter-impérialistes s’aiguisent.

Le peuple doit avoir confiance dans sa cause qui est juste et dans sa force pour repousser le pire. Les gens doivent abandonner les illusions, les appels au consensus national et à la cohésion sociale, aux constructions idéologiques, aux dilemmes qui sont favorisés par les partis bourgeois.

Une solution en faveur du peuple ne peut exister qu’avec un KKE fort et un peuple organisé. L’alliance populaire et la contre-attaque pour le pouvoir populaire, la socialisation des monopoles, le désengagement du pays de l’UE et l’effacement unilatérale de la dette.

Athènes,

1er novembre 2011


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