Présidentielles et crise de la dette : Echos de la presse

vendredi 4 novembre 2011.
 

1) Possible "poussée incontrôlée sur la gauche" de François Hollande (Le Figaro)

A six mois du 22 avril 2012, le clivage gauche-droite s’accentue.

Le paysage de la présidentielle s’étant clarifié - défection de Jean-Louis Borloo, désignation de François Hollande -, les rapports de forces se durcissent. Les Français choisissent leur camp. A droite, Nicolas Sarkozy, rejeté par près des deux tiers des électeurs, fait la quasi-unanimité à l’UMP. A gauche, le député de Corrèze, « sacré » samedi 22 octobre par les siens, renforce ses positions au PS tout en crispant de plus en plus de sympathisants UMP. Au centre, François Bayrou engrange du crédit auprès de ses partisans et fait figure d’opposant. La vraie bataille peut commencer.

Le favori de 2012 dans les sondages peut cependant être contrecarré par une poussée incontrôlée sur sa gauche. Au PS, Arnaud Montebourg voit sa cote s’envoler (voir encadré) et Jean-Luc Mélenchon, de son côté, ses actions monter. C’est le symptôme d’une France révoltée par un système qui serait responsable de la crise. Comment y répondre par un discours raisonnable, comme a semblé en tenir François Hollande lors de son intronisation ? C’est tout l’enjeu des prochains mois. Nicolas Sarkozy est en embuscade, prêt à souligner la moindre contradiction de son futur adversaire.

Sylvie Pierre-Brossolette

2) Jean-Luc Mélenchon peut en revanche réaliser un score plus qu’honorable (Libération Rebonds, jeudi 27 octobre 2011)

Nicolas Sarkozy et François Hollande ne sont pas seuls. A gauche, si le sectarisme obsessionnellement dénonciateur d’Eva Joly ne semble pas susciter grand écho, si les deux candidats trotskistes demeurent pratiquement invisibles, Jean-Luc Mélenchon peut en revanche réaliser un score plus qu’honorable, nettement supérieur à ceux obtenus naguère par Olivier Besancenot, Jean-Pierre Chevènement, a fortiori par les derniers candidats communistes. Son éloquence hugolienne et son indignation très « tendance » le servent. Il ne peut cependant rivaliser avec François Hollande. Le nombre des prétendants de gauche sera plus faible que d’habitude, l’émiettement sera moindre, le paysage se dégage largement pour le candidat socialiste.

A droite, la situation est plus complexe en raison de la présence de Marine Le Pen dont la démagogie cynique et la verve populiste trouvent évidemment un aliment dans la crise de l’euro et dans le grand vacillement de l’Europe. Nicolas Sarkozy s’affaire cependant à faire place nette au sein de la droite de gouvernement. Jean-Louis Borloo a renoncé comme c’était prévisible, Dominique de Villepin s’effacera, faute de troupes et d’un créneau disponible où pourrait scintiller son armure médiévale. Hervé Morin n’existe pas, Christine Boutin rencontre plus d’écho au Vatican que dans l’Hexagone. La voix de Nicolas Dupont-Aignan est totalement recouverte par les stridences du Front national. Certes, François Bayrou...

Alain Duhamel

3) La cravate de Jean-Luc Mélenchon (Aujourd’hui en France, Le Parisien)

Costume sombre, chemise blanche et cravate rouge. Telle est la panoplie de campagne de Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche à la présidentielle. « C’est un peu le look des vendeurs de chez Darty, analyse Vincent Grégoire, chasseur de tendances de l’agence de styles Nelly Rodi. Ils vont d’ailleurs bientôt en changer, pour être plus cool. » Mais pour le tendanceur, cet accoutrement revêt de nombreux avantages.

« Porter un uniforme identifiable, c’est rassurant, surtout en période de crise. Cette tenue tout en sobriété donne une image moins fantasque et frivole. C’est l’antiblingbling de Rachida Dati. Une façon de montrer qu’on consacre tout son temps à travailler. » Autre bonus : l’uniforme permet d’identifier instantanément le candidat. « Un peu comme la coiffure d’Angela Merkel ou la coupe au bol de la chanteuse Mireille Mathieu.

Pour Jean-Luc Mélenchon, l’élément reconnaissable, c’est la cravate rouge, poursuit Vincent Grégoire. L’assemblage noir-blancrouge est très anti-consensuel. Il casse le côté strict du costume. Cette touche rouge est graphique, radicale, offensive même ! » Une teinte de soie carmin symbolique aussi. « Elle incarne la passion et l’engagement, conclut le tendanceur. Porté en cravate, cela accentue le côté sanguin, avec le coeur qui bat dessous. Et puis le rouge, c’est également la couleur reine au théâtre ! »

par Vincent Grégoire, tendanceur et AVA DJAMSHIDI

4) Jean-Luc Mélenchon indigné par l’accord Merkel Sarkozy

Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, s’est indigné jeudi de l’accord intervenu au cours de la nuit sur la crise de la dette dans la zone euro, en estimant que "L’Europe à la mode allemande marche au désastre".

Dans un communiqué, M. Mélenchon a jugé que "le refus de faire intervenir directement la banque centrale pour prêter aux Etats est une erreur qui coûte chaque jour plus cher à la zone euro".

En outre, pour lui, "l’effacement trop tardif de 50% de la valeur des obligations détenues par les banques n’a fait qu’entériner que la dette grecque ne serait pas remboursée".

Il a fustigé aussi "l’usine à gaz des garanties du FESF (fonds européen de stabilité financière) qui ne résoudra aucun des problèmes posés par le coup d’Etat financier à l’oeuvre dans l’Union européenne" et estimé que l’UE donnait "un signal très ambigu aux marchés" en fixant à "20% le plafond des garanties pour les capitaux investis dans les obligations des Etats".

Pour le candidat à la présidentielle, "faute d’un contrôle strict des mouvements de capitaux et d’une refonte complète du secteur financier, les banques et les agences de notation vont continuer à harceler les Etats".

Et de prédire que "les gouvernants intimidés et affolés vont continuer à saigner les peuples et à faire reculer l’activité au détriment des comptes publics".

PARIS, 27 octobre 2011 (AFP)


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