Meeting du Parti de la Gauche Européenne à Paris

vendredi 28 octobre 2011.
 

1) Extraits de l’intervention de Jean-Luc Mélenchon

" En s’écoutant, ce qui frappe c’est l’extraordinaire convergence des analyses.

" Il n’y a aucune fatalité à la crise qui frappe l’Union européenne. Si la BCE avait prêté directement à la Grèce au taux auquel elle prête aux banques privées, elle n’aurait eu à couvrir qu’à peine 1% de la richesse produite sur une année dans l’Union.

" En fait, ils ont mis le doigt dans un engrenage qu’ils ne maîtrisent plus. Non seulement ils n’ont rien fait, mais alors que le danger les prenait à la gorge, ils ont été assez stupides pour trouver comme réponse au libéralisme davantage de libéralisme... maintenant, c’est tout le système qui est happé dans une dynamique que plus personne ne peut contrôler...

" L’Union européenne est menacée de mort. La question qui se pose à nous est de savoir ce que nous pensons de cette menace et quels moyens nous pouvons mettre en oeuvre.

" Pour les USA, le reste du monde doit payer la dette américaine. Aussi, pour que le reste du monde ne se débarrasse pas de ses dollars, il ne doit y avoir qu’une seule monnaie dominante : le dollar. Voilà pourquoi les USA ont intérêt à ce que l’euro s’effondre.

" Quoiqu’il arrive et quoiqu’ils disent, les peuples ne resteront pas inertes. Nous savons que la révolution citoyenne a commencé. Elle a éclaté en Amérique du Sud, elle est passée par le Maghreb et aujourd’hui l’Europe avec les Indignés en Espagne et en Grèce.

" En France, nous allons voter et assumer notre devoir internationaliste en chassant la droite. Les Français seront à la hauteur de leur destin, de leur histoire.

2) Convergence des analyses

Paolo Ferrero, secrétaire du Parti de la refondation communiste italien, est sévère contre le laxisme de l’Union européenne (UE) face aux marchés, quand il intervient lors du meeting du Parti de la gauche européenne (PGE), vendredi soir à Paris. « Aux États-Unis, l’école de Washington a inventé le néolibéralisme, ironise le dirigeant. Ensuite, ils ont trouvé un idiot pour l’appliquer  : l’Europe. » Les interventions se succèdent pour dénoncer le laxisme des institutions européennes. « L’UE est la seule zone qui permet la spéculation sur la dette publique, renchérit Paolo Ferrero. La Banque centrale peut prêter aux banques hors UE, mais pas aux États. »

Peu de temps avant, Aleksis Tsipras a fait le catalogue des méfaits de l’austérité dans son pays, la Grèce. « Chaque mesure nous est présentée comme la dernière, s’inquiète le président de Synaspismos. Alors que le salaire d’un instituteur n’est que de 650 euros, le premier ministre socialiste Georges Papandréou a affirmé que son objectif était qu’il y ait un emploi par foyer. » Il y a déjà un million de chômeurs en Grèce. La spirale de la récession est là. « Ils ont diminué le revenu des familles qui consomment tout ce qu’elles gagnent, logiquement, la consommation baisse », analyse le responsable.

La docilité des dirigeants européens

L’ineptie des politiques européennes est mise en accusation par divers intervenants. Parmi eux, Éric Ferreres, syndicaliste cheminot CGT donne pour exemple l’épisode de la libéralisation du fret ferroviaire  : « La libéralisation était censée transférer les marchandises de la route vers le train. Cela a donné tout le contraire. »

Candidat du Front de gauche à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a, lui, montré la docilité des dirigeants européens face aux marchés, mais aussi mis en garde face à l’attitude des États-Unis. « Ils ont intérêt à ce que l’euro s’effondre pour assurer la domination du dollar. » D’où les décisions des agences de notation.

Pierre Laurent, hôte de la rencontre en tant que président du PGE, dispute la désignation d’« Européen » aux « libéraux » qu’il qualifie « d’Européens de pacotille », qui mènent l’UE « à la catastrophe », en attaquant les droits sociaux et en permettant l’émergence de l’extrême droite. Il appelle à une réorientation de l’UE pour le « développement d’activités sociales et industrielles utiles au progrès humain et à l’avenir écologique ». À cette fin, le PGE récoltera des signatures l’an prochain pour une « initiative citoyenne européenne » en vue de l’instauration d’un fonds européen de développement social, qui prêterait aux États à bas taux. En phase avec les travaux des directions du PGE cette fin de semaine, Noemi Ruiz, Indignée espagnole, appelle à mobiliser pleinement, dans toutes les villes européennes, le 15 octobre.

Gaël De Santis, L’Humanité


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