La note dégradée d’une Italie dégradée

jeudi 22 septembre 2011.
 

L’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé la note de la dette publique italienne. Elle met en cause les difficultés dans la majorité parlementaire de Silvio Berlusconi.

Les agences de notation n’aiment ni la démocratie ni les crises politiques. La note de la dette italienne a été dégradée, lundi, par l’agence Standard & Poor’s. Cette décision reflète la crainte d’une contagion de la crise de la Grèce à l’Italie, dont la dette avoisine 120 % de son PIB. Un défaut de paiement italien serait une catastrophe pour tout le système financier du Vieux Continent.

C’est « l’affaiblissement des perspectives de croissance économique » et le fait que « les différences de politiques au sein du Parlement vont vraisemblablement continuer de limiter la capacité du gouvernement de répondre aux évolutions économiques qui justifient la décision de Standard & Poor’s, indique un communiqué.

Pour l’agence, le débat budgétaire est source d’incertitude. Si l’exécutif de Silvio Berlusconi est parvenu à faire adopter deux plans d’austérité cet été, l’un en juillet, l’autre en septembre, certaines questions restent en suspens. Par exemple  : le recul de l’âge de départ en retraite, refusé par la Ligue du Nord dont les voix sont nécessaires à la formation d’une majorité parlementaire. Pénalisé par sa participation au gouvernement, le chef de la Ligue du Nord, Umberto Bossi, a une nouvelle fois, dimanche, menacé une sécession du nord de la Péninsule  : « Un peuple important comme le nôtre ne peut pas être contraint de financer le reste de l’Italie. »

À cela s’ajoutent les difficultés liées à la personne même du Cavaliere, dont la cote de popularité s’effondre. Les écoutes téléphoniques rendues publiques dans l’affaire des escort-girls sont édifiantes. « J’avais une file devant la porte, elles étaient onze, mais je m’en suis fait seulement huit parce que je n’en pouvais plus », aurait déclaré avec élégance Silvio Berlusconi en 2009. Plus récemment, il indiquait n’être président du Conseil qu’à « ses heures perdues ».

Le gouvernement a réagi hier à l’annonce de S&P en estimant que « les évaluations (...) semblent plus dictées par les articles des quotidiens (d’opposition) que par la réalité des choses ». L’opposition réclame la démission du Cavaliere. Le porte-parole de la Commission européenne, Amadeu Altafaj, emboîte, lui, le pas à l’agence  : « Il y a clairement la nécessité d’avoir un consensus politique national. »

Gaël De Santis


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