Journée nationale d’action interprofessionnelle le mardi 11 octobre

mardi 11 octobre 2011.
 

5) 300 000 manifestants dans 200 villes

Répondant à l’appel de l’intersyndicale (CGT, CFDT, FSU, Unsa, Solidaires), environ trois cent mille personnes ont manifesté hier, dans 200 villes, leur refus de la « rigueur » et réclamé d’autres choix économiques et sociaux.

Dès hier matin, le 
Figaro avait décrété que le « non » syndical à l’austérité ferait un « flop ». Il est vrai que les éléments d’adversité, pour cette journée de mobilisation interprofessionnelle, ne manquaient pas. À commencer par le poids de la crise sur les conditions de vie de chacun, entre pouvoir d’achat en berne et menaces sur l’emploi. Et puis, ce 11 octobre, c’était le premier rendez-vous donné par les syndicats depuis les grandes manifs de 2010 contre la réforme des retraites, qui, chacun s’en souvient, n’ont pas permis de faire reculer le gouvernement. Un rendez-vous marqué aussi par la proximité de l’élection présidentielle de 2012, ce qui pouvait susciter un certain attentisme. Si l’on ajoute au tableau la défection de plusieurs syndicats (CGC, CFTC, FO ayant décidé de s’abstenir) et le manque d’enthousiasme de certains (tel François Chérèque, de la CFDT, qui avait privilégié les actions symboliques), on mesure que le pari de l’intersyndicale n’était pas gagné d’avance. Le bilan, provisoire à l’heure où nous écrivons, est pourtant là  : à Paris et dans quelque 200 villes de province, environ 300 000 salariés ont manifesté à l’appel de la CGT, la CFDT, la FSU, l’Unsa et Solidaires, pour « une autre répartition des richesses », 
selon un décompte de la CGT.

« Pas question que ce soit les mêmes qui paient »

Première riposte interprofessionnelle depuis que le gouvernement Fillon a présenté la nouvelle facture de la crise à la population (11 milliards de coupes dans les dépenses publiques et de taxes injustement réparties), cette journée « va faire date », jugeait Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, en tête du défilé parisien (25 000 personnes, selon les syndicats). Si nombre de manifestants ne cachaient pas leur intention de sanctionner la politique de Sarkozy lors du prochain scrutin, il n’était pas question pour eux d’attendre cette échéance l’arme au pied. Qu’il s’agisse des atteintes au pouvoir d’achat, via notamment la taxe sur les mutuelles de santé, ou des nombreux coups portés à l’industrie et à l’emploi, les urgences sociales s’imposent dès aujourd’hui, soulignait le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, présent dans le cortège de Marseille.

Un cortège qui, à l’exemple de beaucoup d’autres – tel celui de Gandrange, en Lorraine, autour des sidérurgistes d’ArcelorMittal –, portait les couleurs toniques des luttes contre les fermetures d’usines, celle des Fralib, à Gémenos, ou des salariés de la raffinerie LyondellBasell, à Berre-l’Étang. À Paris, des lycéens ont saisi l’occasion pour dénoncer les conditions de la rentrée scolaire. Selon Victor Colombani, président de l’Union nationale lycéenne, 35 établissements étaient « bloqués ou mobilisés , hier, dans la région parisienne.

À rebours de la propagande gouvernementale sur la « contrainte » du déficit public, censée justifier la « rigueur », cette mobilisation a fait passer un message clair  : « D’autres choix sont possibles et urgents », dixit la FSU. « Revoir la fiscalité pour les plus fortunés, voilà une source de recettes fiscales supplémentaires », rappelait Bernard Thibault. En tout état de cause, « il n’est pas question que ce soit les mêmes qui paient », renchérissait François Chérèque, pour qui, « vraisemblablement, il y aura un deuxième plan de rigueur ». Le leader de la CFDT envisageant même – après s’être montré plutôt réservé sur la journée d’hier – de « réagir de manière plus forte, si nécessaire, dans l’avenir ». Comme en écho, Jean Grosset, de l’Unsa, se disait, lui, « disponible pour une nouvelle action, certainement avant la présidentielle ». Tandis que la CGT, initiatrice, dès le mois de juin, de la mobilisation d’hier, réaffirmait son « intention de poursuivre sa démarche offensive et unitaire en toute circonstance, comme elle l’a toujours fait, y compris, en période préélectorale ».

Demandez le programme du Front de gauche

Tandis que Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche, manifestait à Brive, en Corrèze, à Paris, Martine Billard appuyait la mobilisation sociale, avant « et après-2012 ». Pour la coprésidente du Parti de gauche, « la crise pèse lourd et rend difficiles les mobilisations ». Cela ne doit pas empêcher de « marcher sur deux pieds, l’action politique et la mobilisation sociale », a défendu Hervé Bramy, dirigeant du PCF en Seine-Saint-Denis, lui aussi dans le cortège parisien. 
Et le responsable politique de proposer d’« ouvrir des espaces pour que se rencontrent des acteurs de la politique et des mobilisations sociales ». Preuve de l’intérêt que commence à susciter le débat électoral, plus de 1 000 exemplaires du livre programme du Front de gauche ont été vendus.

Yves Housson, L’Humanité

4) Le 11 octobre : première riposte contre l’austérité (Gauche Unitaire)

Les organisations syndicales CGT, CFDT, FSU, UNSA et Solidaires appellent à une journée d’action et de mobilisation contre la politique d’austérité du gouvernement Fillon et de Sarkozy. Les modalités d’actions, grève, manifestation, rassemblement… seront variables suivant les départements. Même si l’ensemble des organisations syndicales ne se sont pas jointes à cette initiative, cette journée d’action constitue une étape importante dans la lutte contre les politiques d’austérité que les gouvernements veulent imposer en France comme dans le reste de l’Europe. Les mesures Fillon présentées fin août seront payées, selon le journal Les Echos, aux deux tiers par les ménages et pour un tiers par les entreprises. Les riches s’acquitteront d’une contribution symbolique alors que des droits fondamentaux comme l’accès à la santé seront un peu plus fragilisés par la taxation des mutuelles. Le succès de la manifestation du 27 septembre dans l’éducation témoigne pourtant du mécontentement et des potentialités qui existent. Et les luttes des salariés du privée menacés par des licenciements comme ceux des raffineries ou des Fralib ne manqueront pas de se faire entendre ce jour-là.

Dans toute l’Europe, en Italie, au Portugal, en Grèce, les salariés se mobilisent contre des politiques de destruction sociale. En France, l’état d’esprit du monde du travail et des classes populaires est traversé de tendances contradictoires. La crise économique, la chute des cours boursiers apparaissent comme une actualité permanente angoissante et en même temps comme une réalité éloignée des problèmes de la vie quotidienne. Mais les soubresauts des marchés financiers pourraient entraîner de brutales accélérations qui auront des réactions concrètes pour des millions de personnes. Par exemple, la chute des valeurs boursières des banques françaises, dont la majorité de l’activité se concentre aujourd’hui dans la spéculation sur les marchés financiers, pourrait obliger le gouvernement à intervenir pour les recapitaliser. Mais cette intervention de l’Etat – pour « socialiser les pertes » – aggraverait un peu plus les déficits publics et pousserait à court terme le gouvernement, obsédé par la préservation du « triple A » des agences de notation, à de nouvelles mesures d’austérité.

La dynamique de la crise sur les marchés financiers et des politiques d’austérité pousse le monde du travail à des réactions d’autodéfense, s’il ne veut pas subir une brutale dégradation de ses conditions de vie. C’est une nécessité incontournable. Aujourd’hui, beaucoup se tournent vers les échéances électorales de 2012 pour pouvoir exprimer leur mécontentement face à Sarkozy. Les élections présidentielles et législatives sont une étape importante pour s’opposer aux politiques de rigueur qui font payer la crise au peuple. Mais comme les libéraux le constatent eux-mêmes, « les temps des marchés est beaucoup plus rapide que celui de la vie politique et des consultations électorales ». La crise peut connaître des rebondissements chaotiques qui en quelques semaines peuvent bouleverser la situation politique. Une des dimensions essentielles sera la capacité des salariés à se rassembler pour s’opposer aux politiques antisociales et brutales qui se généralisent aujourd’hui. Le 11 octobre est une étape dans cette voie.

3) 11 octobre : 69 % des salariés d’accord pour la lutte

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2) Près de 200 défilés et rassemblements

Ils seront accompagnés de débrayages, ont annoncé les cinq syndicats (CGT-CFDT-FSU-Unsa-Solidaires) dénonçant le plan d’austérité du gouvernement face à la crise.

Après la mobilisation des enseignants le 27 septembre, celle des retraités le 6 octobre, les fonctionnaires et les salariés du privé, tous secteurs confondus, sont appelés à se mobiliser contre "le caractère injuste et inéquitable", selon les syndicats, des mesures d’économie annoncées le 24 août dernier par le Premier ministre François Fillon. Les principales organisations de lycéens et d’étudiants appellent à se joindre au mouvement.

Cette journée sera "un message de refus de cette austérité qui, si on laisse faire, peut prendre des proportions beaucoup plus lourdes", a déclaré le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, dans un entretien au quotidien économique La Tribune paru lundi. "Nous ne nous fixons pas d’objectif en termes de nombre de manifestants. D’autant plus que nous sommes dans une séquence où ce qui fait l’actualité est de plus en plus orienté vers l’élection présidentielle", a-t-il souligné.

Les cinq organisations estiment qu’"une politique visant une autre répartition des richesses et favorisant le développement économique et social est incontournable". Les syndicats jugent "indispensable l’intervention des salariés pour peser sur le gouvernement, le patronat, les débats parlementaires en cours et à venir", notamment sur le budget 2012.

1 Communiqué intersyndical

Le gouvernement a annoncé le 24 août des mesures censées réduire « le déficit de la France ».

Les organisations syndicales CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires en dénoncent le caractère injuste et inéquitable. La facture est principalement supportée par les salariés et les consommateurs. Le gouvernement ne remet pas en cause les niches fiscales dont on sait qu’elles n’ont aucune efficacité économique et sociale. La contribution des plus hauts revenus reste symbolique et n’est pas de nature à réduire les inégalités.

Pour relancer la croissance, en respectant les impératifs de développement durable, réduire les inégalités et maîtriser les déficits, une politique visant une autre répartition des richesses et favorisant le développement économique et social est incontournable.

Cela suppose des réformes structurelles importantes comme une réforme globale de la fiscalité intégrant une plus grande progressivité, une politique industrielle coordonnée au niveau européen, des services publics de qualité.

Cela appelle aussi des mesures urgentes :

• Abandonner la taxation des complémentaires santé ; supprimer les exonérations et la défiscalisation des heures supplémentaires ; conditionner toute aide publique à son efficacité sociale et économique, aux politiques sociales dans les entreprises.

• Mettre en œuvre la taxe sur les transactions financières.

• Faire de l’emploi, en particulier celui des jeunes, une priorité. Stopper les suppressions d’emplois dans la Fonction publique.

• Soutenir le pouvoir d’achat notamment des plus bas revenus et réouvrir les négociations salariales dans les entreprises et la Fonction publique pour réduire les inégalités notamment entre les femmes et les hommes.

Les organisations syndicales estiment indispensable l’intervention des salariés pour peser sur le gouvernement, le patronat, les débats parlementaires en cours et à venir.

Elles décident d’une journée nationale d’action interprofessionnelle le mardi 11 octobre 2011. Partout, le débat sur le contexte, les enjeux et les modalités (manifestations, rassemblements, arrêts de travail, etc.) est nécessaire pour construire cette journée. Les organisations se retrouveront le 15 septembre 2011.

1) Crise économique et sociale et crise des dettes publiques : Communiqué de l’intersyndicale CFDT, CGT, FSU, SOLIDAIRES, UNSA (18 août 2011)


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