« Je n’ai jamais accepté le regard porté sur la banlieue, une espèce de zone de non-droit, de violence, peuplée des femmes voilées ». Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche à la prochaine élection présidentielle, était hier à Vaulx-en-Velin (Rhône), pour échanger avec des jeunes issus du milieu associatif local et pour parler « banlieue ».
L’occasion pour le sénateur de l’Essonne d’évoquer les grands axes de son « programme de rupture » et sa « révolution citoyenne ».
« Si les banlieues concentrent les problèmes de la France elles concentrent aussi les solutions », diagnostique le candidat qui veut aller à la rencontre « de la vraie France, celle des invisibles, des précaires ». » Révolution ? », un concept séduisant pour quelques-uns de la trentaine de jeunes présents mais qui reste une utopie. Ces jeunes-là ont bien les deux pieds ancrés dans la réalité et veulent du concret. Les difficultés de leur quartier, oui, ils les connaissent, ils en parlent, ils les subissent. Mais semblent s’en accommoder.
La discussion a bâton rompu se poursuit. L’Afghanistan, la Libye, l’éducation « l’assistanat ». « Que chacun se débrouille argumente longuement l’un des participants. On peut mettre de l’argent dans les associations, mais les assister, je pense que ça ne sert à rien, que chacun se débrouille ». Mélenchon se nourrit, « se ressource », exhorte à « vaincre la fatalité » et à se « réapproprier le pays ».
« On voit la stature de la personne commente après la réunion Axel, c’est quelqu’un de sérieux, mais je le trouve un peu tout seul ». « Il a une vision utopiste reprend Ahmed, responsable commercial, qui a toujours voté à gauche, et la politique, c’est de l’utopie non ? Mais c’est pas Mélenchon qui va changer tout ça. Et puis avec la révolution, il joue un peu avec le feu… ». Ahmed qui aura raconté : « On ne nous voit pas comme des Français. Au final, certains vont rejeter la France et revenir à leurs origines. Le communautarisme, il n’est pas voulu, il est subi ». Les jeunes souscrivent à l’analyse, Mélenchon embraye, « c’est vrai, et moi je ne vais pas voir des jeunes de banlieue, je vais voir des jeunes Français ».
Séduits par l’homme, sans aucun doute. Par les idées, pas encore. « Mais ça pourrait venir » concède l’un des jeunes.
Geoffrey Mercier
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