Les élus Front de gauche lors de l’Assemblée pleinière du Conseil régional

jeudi 30 juin 2011.
 

Le jeudi 19 mai dernier, les conseillers régionaux Midi Pyrénées étaient réunis en Assemblée plénière sur un ordre du jour dominé par la question environnementale, avec la discussion autour du plan performance énergie et du plan climat. Le débat pourtant ne fut pas consensuel, pour une raison simple qu’a développé Charles Marziani dans son intervention : Répondre au défi écologique implique de créer les conditions de la réduction des inégalités qui minent notre société, et appelle au maintien et au développement de politiques publiques favorisant le partage et la répartition des richesses. Cela exige encore que les décisions prises soient à chaque fois le produit d’une discussion citoyenne, garante des points de vue exprimés, et soucieuse de l’intérêt général.

C’est porteur de ces exigences que les élus du Front de gauche ont participé à l’échange :

- Dénonçant l’absence de moyens et de cadre régulateur de Grenelle et des choix environnementaux faits par la majorité UMP

- Remettant en cause la logique de mise en concurrence au coeur des pôles de compétitivité soutenant le plan aéronautique et cancer, ou encore présente dans la politique européenne proposée en matière de recherche et d’innovation

- Exigeant dans le voeu sur sortie progressive de la dépendance pétrolière et nucléaire, que soit explicitée notre conviction de soutien et développement d’un service public de l’énergie.

- Demandant que la Région procède avec les acteurs concernés par un premier bilan de la mise en place de l’ARS et des conférences territoriales de la santé.

A l’ordre du jour de la plénière de fin juin, sera discuté le Schéma Régional de Développement Economique et le Schéma sur l’Enseignement Supérieur et la Recherche : l’actualité sociale locale au travers de plans sociaux tels les 39 suppressions d’emplois prévus chez Constructions Ferroviaires de Bagnères (ex Soulé) témoigne de l’urgence de se doter des moyens de contrôler et orienter les subventions publiques afin de peser sur les stratégies dans des entreprises dans un sens social et environnemental, à l’inverse des délocalisations à l’oeuvre. Le groupe va s’y employer avec les acteurs sociaux.

2) POUR la contribution de la Région sur l’avenir de la politique européenne de recherche et d’innovation 2014-2020

(Explication de vote Guilhem Sérieys, membre de la Commission Permanente)

La structuration de la recherche et l’innovation s’adosse sur les pôles de compétitivité qui animent la recherche industrielle. Le groupe Front de gauche veut rappeler ici la nécessaire transparence qui doit les animer tant concernant leur gouvernance et l’utilisation des fonds publics.

Le lien avec l’enseignement supérieur sur l’ensemble du territoire doit être renforcé ; de même qu’avec les PME/PMI créatrices d’emplois peu délocalisables.

- Le groupe comprend la nécessité d’articuler politique d’excellence et de cohésion territoriale ; Pour les sites hors Toulouse, l’articulation entre recherche et Enseignement Supérieur étant indispensable

- Il refuse cependant que la politique européenne de Recherche et d’Innovation soit dictée par la seule logique de la compétition et de la spécialisation des territoires.

- Favorable à la diversification des activités sur les territoires il est pour encourager de nouvelles filières à la plus value sociale, économique et environnementale : au réengagement du public dans les Sciences humaines.

3) POUR le Plan Performance énergie Midi-Pyrénées. Plan climat régional, approbation des modalités de mise en oeuvre du fonds carbone régional

(Intervention Charles Marziani, VP en charge de la politique des Transports)

La crise climatique appelle des réponses impliquant la remise en cause des modes de production et de la recherche exacerbée du profit dans tous les domaines... Le Grenelle en ne posant ni la question des moyens ni celle des outils nouveaux de régulation, ne permet pas de répondre au défi de l’environnement. La réduction des inégalités doit être au coeur de la politique écologique.

- Le groupe Front de Gauche est favorable à un grand débat aboutissant à des mesures concrètes sur la politique énergétique, incluant la problématique nucléaire, les énergies fossiles, l’investissement massif dans la recherche sur les énergies renouvelables à condition que la maîtrise publique du secteur énergétique soit posée comme principe.

- Notre Région et sa majorité de gauche ont agi fortement sur le sujet depuis 1998 démontrant souvent une vraie capacité d’anticipation notamment en matière de logement et de transport qui absorbent à eux seuls 80 % des consommations d’énergie et émettent 83% des émissions de CO2. On peut encore citer l’impulsion donnée à l’économie sociale et solidaire favorisant des formes nouvelles de consommation et de production, des modèles neufs de solidarité sociale.

- Aujourd’hui le groupe Front de Gauche soutient la proposition de passer à une autre étape plus transversale et cohérente ; particulièrement les moyens mis sur le logement et le bâti public, la performance énergétique des exploitations agricoles mais également l’élargissement avec plafond de l’écho chèque, la rénovation des logements sociaux.

A noter que sur les transports, après avoir reconstruit un service public favorisant le report modal de la route vers le rail qui ont permis l’économie de 3,6 millions de litres de carburant par an, il faut se féliciter de la poursuite du plan rail, la nouvelle tarification incitatrice à une plus large utilisation du train, la commande de 25 Régiolis livrés d’ici 2015, utilisant de 12 a 19% de moins d’énergie sont aussi une contribution majeure à notre plan. -

Sur le terrain économique, des pistes sont explorées pour accompagner les entreprises dans leur mutation énergétique. Nous pensons que dans le cadre du Schéma Régional de Développement Economique il conviendra d’être plus contraignant dans la définition de critères d’éco conditionnalité.

4) POUR le plan cancer

(Explication de vote Marie-Pierre Vieu, présidente du groupe.)

Le cancer affecte une partie importante de notre population. C’est une question sociale car l’égal accès aux soins et thérapies reste un droit à garantir pour tous ; c’est également une question politique car elle mérite de vrais arbitrages.

- Le groupe Front de Gauche est défavorable à ce qu’elle relève d’un pôle de compétitivité, reposant sur la logique de la compétition économique et de la concurrence.

- Il soutient des dispositions prises dans le plan :

Soutien à la recherche en réitérant sa volonté que les projets collaboratifs entre laboratoire-entreprise non conditionnés aux questions financières

Soutien aux plates formes technologiques et volontarisme de la région face au désengagement de l’état et des EPST (même si ces investissements ne règlent pas le problème de plate forme et de la précarité des personnels)

Action en faveur du dépistage et de la prévention

- Le groupe prend acte positivement l’élargissement de la gouvernance du pôle à des élus et membres du CESER (représentants syndicaux jusqu’à aujourd’hui exclus)

5) ABSTENTION sur le plan de soutien aéronautique 2011/2014

(Intervention de Christian Picquet, membre de la Commission Permanente)

La filière aéronautique est le plus important domaine industriel de notre Région, peu impacté par la crise, la preuve par Airbus disposant d’un carnet de commandes équivalent à sept années et demi au prix catalogue, soit 500 avions livrés par an…

Pour le Front de gauche, face à la logique européenne de mise en concurrence, la Région doit à minima lever toute confusion entre « compétitivité » et course au « rendement »

- Notre groupe est pour conditionner toute subvention régionale au respect de normes sociales et environnementales rigoureuses sur les conditions du travail et de la production, autant que sur les statuts des salariés. Comme cela n’est pas le cas dans le rapport, nous demandons à la collectivité d’être plus incitative sur la manière dont seront gérées et contrôlées les sommes mises à disposition.

- Les salariés restent exclus de toutes les décisions concernant Aerospace Valley ; nous sommes favorables à ce qu’au travers de leurs organisations syndicales, ils participent aux comités de pilotage, voire disposent d’un droit de contrôler et peser sur les décisions prises.

- La relation entre donneurs d’ordre et sous-traitants se fait au bénéfice des premiers. Ce qui a des conséquences sur les conditions de travail ou l’enclenchement de processus de délocalisations : le rapport mérite d’être contraignant sur le sujet.

- La dimension du financement des entreprises, à commencer par les PME, est évacuée.

Rappelons ici notre proposition d’un Fonds régional pour l’emploi, permettant de lutter contre les logiques financières. Nous ne partageons pas l’incitation du rapport à développer les « partenariats public-privé ».

- Dans ce plan notons encore que :

L’absence de moyens réels pour faire vivre un pôle de référence sur les métaux durs, tout en développant une filière composite. La défense, pourtant vitale, de la filière métallique aujourd’hui menacée est également peu explicitée dans le rapport.

La référence faite à l’action collective LEAN, modèle industriel initié par TOYOTA pour pressurer les salariés pose problème ; nous demandons un moratoire sur ce dispositif.

Notre Région doit faire pression sur les entreprises, afin que celles-ci embauchent pour compenser les départs à la retraite, non sous la forme de contrats précaires mais des emplois stables et correctement rémunérés.

L’ensemble de ces points devra être débattu lors de l’élaboration du SRDE.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message