L’Association nationale des élus communistes et républicains appelle ses membres à ne pas aider le PS à organiser son scrutin interne

vendredi 24 juin 2011.
 

Une association d’élus locaux proche de la Place du Colonel-Fabien, le siège national du PC à Paris, vient en effet d’adresser une circulaire dans laquelle elle demande à tous ses adhérents de ne pas favoriser l’organisation des primaires socialistes pour la présidentielle de 2012.

Tous les sympathisants de gauche sont invités, moyennant 1 €, à choisir le champion socialiste pour la présidentielle. Afin de favoriser la participation des électeurs (objectif, 1 million au minimum), le PS veut installer 11000 bureaux de vote en France et sollicite l’aide de toutes les mairies, de droite comme de gauche. Mais voilà, les communistes ne semblent pas vouloir jouer le jeu.

Le 19 mai, l’Association nationale des élus communistes et républicains (Anecr) a mis en garde ses adhérents, soit 800 maires et des milliers de conseillers municipaux.

« Je ne t’apprendrai pas que nous considérons cette initiative avec une grande réticence, car tournant le dos à des valeurs fondamentales qui sont notre bien commun », écrit Dominique Adenot, le président de l’Anecr, dans cette note que nous nous sommes procurée. Et le maire de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), l’ancien fief de Georges Marchais, de se lancer dans une sévère diatribe : « Ces primaires sont de nature à pousser les feux de la personnalisation de la vie politique et de l’hyperprésidentialisme. » Les communistes estiment même que le gagnant n’est pas sûr d’être le garant des valeurs de gauche, puisque les primaires n’assurent « pas une mise à l’écart absolue de l’électorat de droite ».

En clair, la majorité actuelle pourrait « pervertir » ce scrutin ouvert et le choix du candidat. En outre, ajoute la note, « cette élection primaire n’a aucun cadre républicain ». D’où certaines recommandations aux élus qui, sans le dire, visent à faire capoter le processus. « Rien n’oblige par exemple à prêter des salles habituellement dévolues aux élections officielles », explique Dominique Adenot.

Les socialistes ne doivent attendre aucun « cadeau » de leurs partenaires. « Si des frais sont engagés, il est souhaitable de facturer la même chose qu’à toute association ou parti (fleurs, ménage...) », poursuit-il. S’il est « délicat de facturer le prêt des urnes ou les isoloirs », selon la note, les « camarades » ne donneront aucun coup de main : « le cas échéant, les militants du PS peuvent être appelés à s’assumer sur l’installation des salles de leur scrutin. » Bref, qu’ils se débrouillent !

Jusqu’à présent, le PS avait surtout accusé l’UMP de vouloir mettre des bâtons dans les roues des primaires. « Si Jean-François Copé a un problème avec la démocratie, je trouve ca triste », avait ainsi dénoncé Benoît Hamon, le porte-parole du PS, le 18 mai. Mais c’est avec le PC que les socialistes ont aujourd’hui un souci.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message