Irlande, Portugal, Espagne, Grèce Avanti o popolo...1 Γενική απεργία ! 2 (FASE)

mercredi 29 juin 2011.
 

L’ unité de l’Europe est en train de se faire dans les contestations des systèmes politiques nationaux et européen et dans les résistances convergentes des peuples aux politiques néolibérales que le Fond monétaire international (FMI), l’Union européenne (UE), la Banque Centrale Européenne (BCE) et les gouvernements leur imposent.

Du coup, dirigeants politiques, experts libéraux de tout poil et médias se mettent à déconstruire l’Europe qu’ils avaient hier encensée. Après nous avoir vanté les mérites de « l’esprit européen », les voilà qui recourent à l’exacerbation des différences entre nations.

Il y a d’abord eu la crise politique islandaise et les référendums par lesquels le peuple a refusé de payer les dettes des spéculateurs. Mais l’Islande n’est pas dans l’UE, même si elle veut y rentrer !

En Irlande, les contestations du sort imposé au pays par l’UE semblent avoir disparu avec le changement de gouvernement.

Le mouvement des précaires du Portugal a été superbement ignoré de la grande presse. Il est vrai que c’est un si petit pays et « vraiment intégré à l’Europe depuis peu » !

En Espagne, il était plus difficile de faire de même avec les « indignados » de la Puerta del Sol.

Mais le traitement médiatique a tout fait pour minorer, occulter les contenus antilibéraux et anticapitalistes de ce mouvement. La crise politique a été ramenée aux spécificités des partis et du système politique espagnol. Du coup, ce qui se passe en Espagne est quasiment traité comme « exotique », comme si les Espagnols, à ce point marqués par leur passé, imitaient encore les Arabes.

En Grèce, le traitement frise le racisme. Là encore, oubliés les grands discours sur la Grèce, berceau de la démocratie qui fondait le « modèle européen » !

Du FMI à la Chancelière allemande poussée par une presse aux accents nationalistes, c’est le même discours : les Grecs sont des fainéants ( même si Eurostat vient de montrer qu’ils travaillent plus que les salariés allemands), des fraudeurs qui ont profité de l’Europe et de ses largesses. Ils doivent payer pour les multinationales de la finance soutenues par un gouvernement corrompu mais aussi par des institutions européennes qui ont fermé les yeux.

Du coup, les manifestations en Grèce ne seraient que l’expression de l’odieuse défense de privilégiés qui chercheraient à garder leur rente de situation. Les médias oublient de citer les acteurs grecs de ces mouvements qui nous disent : « Notre combat n’est pas seulement celui de la Grèce, il aspire à une Europe libre, indépendante et démocratique. » et qui appellent à notre solidarité, non pour les défendre mais pour nous défendre tous contre les prédateurs de la finance : « Nous vous demandons de le faire dans votre propre intérêt. Si vous autorisez aujourd’hui le sacrifice des sociétés grecque, irlandaise, portugaise et espagnole sur l’autel de la dette et des banques, ce sera bientôt votre tour. ». ( Lire l’appel de Théodorakis)

Le 15 juin, les Grecs sont à nouveau descendus massivement dans la rue pour dénoncer la politique de leur gouvernement qui n’est plus soutenu que par le quart de la population et un premier ministre « socialiste » aussi impopulaire que Sarkozy.

Face à ceux qui s’obstinent dans le pessimisme du « rien ne peut changer », l’exemple italien vient rappeler que souffle un « vent nouveau » sur la péninsule, comme le dit si bien Il Manifesto.

Là encore, les médias se livrent à une désinformation sans précédent qui ne permet pas de mesurer ce qui s’est passé ces 2 derniers jours en Italie. À la radio ou sur les télés, c’est simplement la fin de Berlusconi, personnage douteux devenu gênant pour les libéraux eux-mêmes, une caricature de ce qu’ils sont tous.

La presse passe sous silence les leçons essentielles des référendums soumis à l’approbation des Italiens : le refus de la privatisation de l’eau est la défaite de « l’idéologie du produit intérieur brut », du « marché » en tant que régulateur de la société, de la consommation illimitée de la nature, que les partis officiels partagent tous, sauf quelques exceptions très minoritaires. Le refus du nucléaire est aussi la victoire de la transparence démocratique contre les lobbies.

Enfin, les commentateurs font l’impasse sur la grande nouveauté politique de ces référendums : comme à Milan ou à Naples pour les municipales, les agents réels de la victoire ont été, non pas les partis traditionnels de l’opposition mais les associations, les réseaux et les grands groupes de la société civile en mesure de parler à tous les citoyens sans distinction, de leur offrir un autre modèle de civilisation. Plus précisément, le rôle central a été celui des citoyens qui se sont mobilisés pour recueillir les signatures nécessaires à la tenue d’un référendum. Cette campagne est sans précédent en Italie : un millier de comités, en seulement trois mois, ont été en mesure de recueillir 1,3 million de signatures. Cette vitalité démocratique est bien l’écho des mouvements qui secouent le vieux monde européen.

Dans le plus vieux pays de ce monde-là, berceau du capitalisme qu’est la Grande-Bretagne, les mouvements sociaux se manifestent à un niveau rarement atteint dans la tradition policée du royaume. A part les pots de peinture contre la Rolls du prince Charles, bien peu d’écho... Pourtant 200 000 à 300 000 personnes ont manifesté à Londres et une « coalition pour la résistance » appelle aujourd’hui à une conférence européenne contre l’austérité, les coupes budgétaires, les privatisations et pour la défense de l’État social.

Ici, en France, à nous de développer un front large contre la réforme constitutionnelle de Sarkozy qui veut faire des options libérales européennes un principe constitutionnel ce qui permettra d’opposer « l’équilibre budgétaire » à la mise en œuvre des droits sociaux ( Lire ).

1- En avant peuple

2- Grève générale


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