Jean-Luc Mélenchon est désigné candidat (dossier de L’Humanité)

lundi 27 juin 2011.
 

Les 16, 17 et 18 juin, les communistes ont fait le choix, à 59,12%, du coprésident du PG pour représenter le Front de gauche à la présidentielle de 2012, dans le cadre d’un accord global incluant les législatives et un programme pour la mandature. André Chassaigne a recueilli 36,82 % des voix.

Un choix « clair, net et massif », pour le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent. Un « vote clair » qui « donne du sens à la dynamique politique du Front de gauche, selon le Parti de gauche. Et un « succès pour l’ensemble du Front de gauche », dixit Christian Picquet, porte-parole de la Gauche unitaire (GU). Hier matin, l’ensemble des composantes du Front de gauche s’est félicité de la décision des communistes, qui clôt un processus de cinq mois depuis « l’appel à candidatures » lancé par le Conseil national du PCF, le 7 janvier dernier . De jeudi à samedi, les communistes se sont mobilisés massivement (70,25% de participation, soit 48 631 votants à jour de cotisation) pour désigner le candidat qui les représentera à la prochaine élection présidentielle.

Après de longues semaines de débat, réunissant près de 25 000 communistes dans les assemblées de sections et de fédérations, 59,12 % des
exprimés (soit 28 251 voix) ont finalement choisi l’option majoritaire que leur proposait la Conférence nationale de leur parti  : celle d’une candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle dans le cadre d’un « accord global » du Front de gauche pour les échéances de 2012, incluant les élections législatives et la définition d’un « programme partagé » de gouvernement. S’inscrivant pleinement dans la démarche du Front de gauche, 36,82% ont préféré dans ce cadre la candidature du député communiste du Puy-de-Dôme, André Chassaigne, tandis que 4,06% ont fait un choix radicalement opposé en optant pour Emmanuel Dang Tran, adversaire déclaré du Front de gauche et candidat à une candidature autonome du PCF à la présidentielle. Le résultat de la consultation reflète ainsi, à peu de chose près, le choix de la Conférence nationale du début du mois, qui s’est prononcée à 63,6% en faveur de la candidature de Jean-Luc Mélenchon.

« Autour de ce choix démocratique, effectué dans la clarté et la transparence, les communistes peuvent désormais se rassembler », s’est félicité, hier, Pierre Laurent, au cours d’une conférence de presse au siège du PCF, où il a salué « le sens profond des responsabilités qui a animé tous les communistes dans ce choix, quelle qu’ait été leur option ». En laissant le choix ouvert entre toutes les candidatures en présence, l’enjeu de la consultation était en effet double  : permettre l’expression souveraine des communistes jusqu’au bout, asseyant la légitimité de la décision finale, et créer les conditions du rassemblement autour du choix majoritaire, alors que la question du nom du candidat ne trouvait pas de consensus au sein du PCF dans les semaines précédant la consultation.

96 % pour le Front de gauche

Pari réussi, puisque la stratégie de Front de gauche se trouve amplement confirmée par le vote de ce week-end, avec près de 96% des communistes qui ont, au total, opté pour cette stratégie d’accord d’ensemble de toutes ses composantes. Un résultat « peu glorieux », en revanche, selon le député PCF du Rhône, André Gerin, avec un candidat « désigné à moins de 60% des votants ». Celui qui s’était désisté en faveur d’André Chassaigne fustige une « rupture historique" et une « entreprise de sabordage du PCF », en référence à la décision, inédite depuis 1974, de soutenir un non-communiste à la présidentielle.

« Ce choix des communistes est un geste fort adressé à notre peuple », estime de son côté Pierre Laurent, qui a également salué les candidats à la candidature. À Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent a dit sa conviction qu’ils veilleraient ensemble « à agir dans le respect de notre diversité et de notre engagement communs ». À André Chassaigne, le responsable communiste a dit le « respect » des communistes pour son « engagement loyal » et « son ambition » pour le Front de gauche et pour le PCF. Il a ensuite détaillé les objectifs du Front de gauche et le type de campagne à déployer  : une « campagne populaire, de luttes et de rassemblement », pour « battre la droite » et "faire gagner la gauche » sur « de réelles politiques de transformation sociale »  ; une campagne « collective », qui mène de front présidentielle et législatives pour faire pièce à la présidentialisation de la vie politique. Dans cette optique, un collectif de campagne devrait être mis en place, lequel serait présidé par un communiste, a indiqué le secrétaire national du PCF.

Christian Picquet salue le vote

Christian Picquet estime que le résultat du vote « est un succès pour l’ensemble du Front de gauche ». Selon le porte-parole de la Gauche unitaire, le Front de gauche est «  fort du rassemblement de forces diverses qui constitue sa spécificité dans la vie publique française (…), de sa détermination à s’élargir. Christian Picquet affirme que le Front de gauche va « s’employer à assurer la défaite sans appel » de Nicolas Sarkozy « en réunissant les conditions d’une alternative majoritaire à gauche et dans le pays ».

Sébastien Crépel

Des résultats contrastés selon les départements

La participation, tout comme les résultats des candidats, a reflété la diversité des débats des militants ces dernières semaines.

Le vote des communistes a donné des résultats très contrastés en fonction des départements, recoupant souvent les prises de positions et les débats locaux. Recueillant 59,12 % au plan national, le vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon s’étend dans une fourchette vaste allant de 15,66 % (Haute-Saône, où il arrive en troisième position) à 87,5 %, son meilleur score, dans l’Yonne. Sa candidature arrive en premier choix dans 73 fédérations, dont 68 où il obtient la majorité absolue des suffrages. Dans six départements, en revanche, il obtient moins de 30 % des suffrages (Allier, Ardennes, Cantal, Pas-de-Calais, Puy-de-Dôme, Haute-Saône).

Même contraste pour André Chassaigne. Il obtient de 10,78 % (Yonne) à 80,43 % dans le Puy-de-Dôme, la terre dont il est député. Arrivée en seconde position nationalement avec 36,82 %, sa candidature est cependant en tête dans 22 fédérations, dont de très importantes comme le Val-de-Marne, le Nord, le Pas-de-Calais, le Rhône, la Seine-Maritime ou la Haute-Garonne. Dans 19 fédérations, elle décroche même la majorité absolue des suffrages. En revanche, dans 15 autres départements, elle ne dépasse pas la barre des 20 % des voix.

Quant à la candidature d’Emmanuel Dang Tran, avec 4,06 % des voix au plan national, elle parvient quand même à surclasser ses concurrentes dans un département (la Haute-Saône, son meilleur score avec 65,66 % des suffrages), et elle arrive en seconde position dans deux fédérations : l’Aisne, avec 28,76 %, et le Tarn, avec 31,02 %. Elle ne franchit cependant la barre des 10 % des exprimés que dans cinq fédérations sur 96 (Aisne, Isère, Haute-Saône, Tarn, Territoire de Belfort) et atteint son plancher dans le Loir-et-Cher (0,46 %).

À noter, enfin, que la participation n’a pas non plus été égale partout  : de 70,25 % en moyenne, elle s’étale de 45,52 % (Alpes-de-Haute-Provence) à 95,14 % (Orne).

Les militants communistes ont choisi Mélenchon pour 2012

Près de 60% des militants communistes ont voté pour Jean-Luc Mélenchon lors de la désignation du candidat du Front de gauche pour l’élection présidentielle de 2012 dans la cadre d’un accord global incluant les législatives et un programme pour la mandature.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a salué dimanche le "choix clair, net et massif" des militants communistes et de "l’accord global" concernant notamment les législatives de 2012. "A Jean-Luc, désormais notre candidat, je veux dire la valeur de notre engagement et de celui de tous les communistes", a-t-il dit. Le député communiste du Puy-de-Dôme, André Chassaigne a pris "acte de la décision majoritaire des communistes" (...) et s’"engage pleinement dans la perspective d’un large rassemblement des Françaises et des Français autour de l’ambition commune et du programme populaire et partagé". Le Parti de gauche déclare quant à lui, dans un communiqué, que "le choix définitif formulé ainsi par le PCF donne du sens à la dynamique politique du Front de gauche engagée depuis les dernières élections européennes"

Au final, 59,12% des votants ont choisi l’option accord global sur le programme partagé, les législatives et la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, a dit Pierre Laurent. Le député communiste du Puy-de-Dôme, André Chassaigne, favorable au Front de gauche (FG), a obtenu 36,82%, et Emmanuel Dang Tran, responsable d’une section communiste parisienne, opposé au Front de Gauche, 4,06%. Les 670 délégués communistes avaient déjà approuvé, le 5 juin dernier, à 63,6% des voix, le choix du co-président du Parti de gauche (PG) pour représenter le Front de gauche aux présidentielles de 2012.

Un total de "48.631" communistes ont participé à la consultation, soit "plus de 70% des adhérents à jours de leurs cotisations", a souligné le numéro un communiste, y voyant une "mobilisation exceptionnelle qui souligne la valeur des choix effectués". "Le choix des communistes est donc clair, net et massif" et "les communistes peuvent désormais se rassembler", a-t-il ajouté.


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