"Gérin, Chassaigne et le Front de Gauche" (par Robert Injey, membre de la Coordination nationale du PCF)

samedi 18 juin 2011.
 

Au lendemain de la conférence nationale, où il avait annoncé le retrait de sa candidature, André Gérin vient d’apporter son soutien à André Chassaigne avec un objectif clairement exprimé : « Si Jean-Luc Mélenchon n’est pas désigné, il n’y aura plus de Front de gauche ».

Le procédé n’est pas loyal à l’égard d’André Chassaigne qui place son action dans la démarche du Front de Gauche. Ses propos lors de la conférence traduisent sa volonté de maintenir sa candidature pour répondre à celle des communistes de pouvoir choisir, en aucun cas pour « en finir avec le Front de Gauche ».

Certes si les communistes choisissaient André Chassaigne, l’accord actuel du Front de Gauche serait remis en cause et notre entrée en campagne serait retardée. Par ailleurs pour parvenir à un nouvel accord que faudrait-il faire ? Laisser le double ou le triple des circonscriptions à nos partenaires ? Il est dommage que les camarades qui le soutiennent sincèrement occultent cet aspect.

Le procédé d’André Gérin est aussi bien peu respectueux des délégués à la conférence nationale. De manière très large ils ont exprimé la volonté que tous les noms figurent sur le bulletin de vote. Avec ce retrait, beaucoup de communistes qui veulent pouvoir décider sur des noms, mais au-delà sur des orientations stratégiques, peuvent légitimement considérer qu’on cherche à les instrumentaliser.

Et effectivement la déclaration d’André Gérin pointe la réalité de l’enjeu du vote des communistes les 16, 17 et 18 juin. Ce n’est pas le choix d’un individu, mais bien celui de la mise en œuvre d’une orientation stratégique, celle du Front de Gauche.

Cette petite manœuvre politicienne tente de dévoyer une réalité : les communistes sont très majoritairement attachés à la réussite du Front de Gauche...

En proposant aux communistes de soutenir Jean Luc Mélenchon à la présidentielle, les délégués ont produit un acte fort. En décidant que le PCF désigne ses candidats dans 80% des circonscriptions, nos partenaires respectent la place du PCF.

Ce choix d’un accord équilibré, présidentiel et législatif, permet de prolonger et d’amplifier la dynamique engagée depuis 2009.

Ce choix est de nature à répondre à l’urgence de la situation. Les résultats au Portugal, après la Grèce ou l’Espagne, sont marqués par la force de l’abstention et la victoire de ceux qui prônent plus d’austérité.

Dans ce contexte notre responsabilité est importante pour ne pas contribuer, nous aussi, à tuer l’espoir par des choix étroits. Le choix de l’accord du Front de Gauche proposé par la conférence nationale est le seul qui puisse contribuer à ouvrir une perspective de rassemblement et d’espoir.

Bob Injey, membre de la Coordination nationale du PCF


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